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200 jours de mort et de destruction à Ghaza

Les bombardements de l’occupation israélienne se sont intensifiés hier au 200e jour de l’agression menée contre la bande de Ghaza. Une agression qui engendré une destruction inédite depuis la seconde guerre mondiale et au bilan incomparée dans l’histoire récente : plus de 34.000 morts ont officiellement comptabilisés, tandis que le nombre de victimes, entre morts, blessés et victimes portées disparues, dépasse très largement les 100.000.

Des bombardements meurtriers de l’occupation ont visé hier la bande de Ghaza, au 200e jour de l’agression, alors que l’entité sioniste se prépare à lancer une offensive sur Rafah où tassent 1,5 million de réfugiés palestiniens et ce, au mépris des avertissements de la communauté internationale. L’organisation britannique Oxfam a publié le 3 avril, avec douze ONG, un appel au cessez-le-feu, rappelant que 1,3 million de civils, dont au moins 610.000 enfants, se trouvaient à Rafah « directement dans la ligne de tir ». D’autres s’inquiètent pour l’acheminement de l’aide humanitaire, qui arrive principalement depuis l’Egypte dans le territoire menacé de famine. Une offensive « nous couperait de notre artère vitale: le passage de Rafah », a expliqué Ahmed Bayram, porte-parole de l’ONG Norwegian Refugee Council au Moyen-Orient.

 Des bombardements ont ains ciblé de l’enclave Jabaliya. Des raids qui n’épargnent pas le Sud de l’enclave. Selon le ministère palestinien de la Santé, l’armée d’occupation sioniste a commis 3 massacres au cours des dernières 24 heures dans la bande de Ghaza, faisant 32 martyrs et 59 blessés. Depuis le début de l’agression, 34.183 de Palestiniens sont tombés en martyre et 77.143 blessés. Les autorités sanitaires palestiniennes ont également indiqué qu’un certain nombre de victimes palestiniennes se trouvent encore sous les décombres et sur les routes, et que les forces de l’occupation empêchent les ambulances et les équipes de la Protection civile de leur porter secours.

L’occupation affiche aussi sa détermination à poursuivre le massacre, malgré la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat à Ghaza.

Dans ce contexte, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré hier que les 200 jours d’agression israélienne contre Ghaza avaient provoqué « dommages aux infrastructures critiques (qui) sont immenses » . L’organisation onusienne a expliqué dans un message sur la plateforme X que 200 jours après le début de la guerre (israélienne), la destruction est partout à Ghaza. L’UNRWA a ajouté que « Les dommages aux infrastructures critiques sont immenses. Plus d’un million de personnes ont perdu leur logement et 75 % de la population a été déplacée ». « Il faudra des années pour enlever les débris » résultant des bombardements israéliens contre la bande de Ghaza depuis plus de six mois, selon l’UNRWA. L’Office des Nations unies a souligné que « le cessez-le-feu est le seul espoir restant » pour sauver les habitants de la bande de Gaza.

Une destruction dont l’étendue dépasse celle qui marqué la seconde guerre mondiale souligne pour sa part le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borelle.  Référant à l’augmentation considérable des pertes civiles, qui s’élèvent désormais à plus de 34 000 morts et près de 70 000 blessés, Josep Borrell a déclaré lors de la séance plénière du Parlement européen: « Nous pouvons dire que plus de 60 % des infrastructures ont été endommagées et 35 % entièrement détruit à Gaza ».

Rappelant que 249 employés humanitaires et une centaine de journalistes ont été tués par les attaques israéliennes contre Ghaza, Borrell a ajouté que les efforts de l’entité sioniste pour freiner les opérations des médias étrangers dans le pays suscitent également de sérieuses inquiétudes. « Nous devons répéter une fois de plus qu’Israël doit respecter le droit international en mettant en œuvre les mesures provisoires de la Cour internationale de Justice et assurer la protection de tous les civils », a déclaré Borrell, exhortant l’entité à permettre aux travailleurs italiens de faire leur travail qui sauve des vies sans être pris pour cible. En évoquant particulièrement la possibilité d’une attaque israélienne contre Rafah, où vivent quelque 1,3 million de personnes sans refuge, le Haut représentant de l’UE a déclaré que cela entraînerait des conséquences catastrophiques. Borrell a ajouté qu’ »Il est crucial qu’Israël se conforme à la résolution contraignante 2728 du Conseil de sécurité de l’ONU, exigeant un accès humanitaire total à Gaza ».

Lyes Saïdi

ONU

Le HCDH demande une enquête « approfondie » sur tous les charniers à Gaza

La porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani, a demandé qu’une enquête approfondie « d’une manière crédible et indépendante » soit menée sur tous les sites de fosses communes à Gaza. Dans un communiqué de l’organisation, il a été rappelé que des fosses communes ont été découvertes par les autorités palestiniennes dans l’hôpital Nasser de Khan Younis, après le retrait des forces d’occupation. La porte-parole du HCDH a dénoncé de graves violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire. “Certains d’entre eux avaient les mains liées, ce qui indique bien sûr de graves violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et ces faits doivent faire l’objet d’enquêtes plus approfondies”, a-t-elle déclaré en insistant: “ Nous ressentons le besoin de tirer la sonnette d’alarme car il est clair que de nombreux corps ont été découverts”. L’ONU a réclamé une enquête internationale sur les fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de Ghaza, al-Chifa et Nasser, soulignant la nécessité d’une enquête indépendante face au « climat d’impunité » actuel.

La Défense civile palestinienne  a affirmé avoir exhumé ces derniers jours 340 corps de personnes tuées et enterrées par les forces d’occupation dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser de Khan Younès.

R.N.

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