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Violation du droit international au Sahara occidental : Les Sahraouis de France interpellent les instances internationales

La communauté sahraouie de France a dénoncé, hier, « les assassinats et les meurtres prémédités et toutes les violations du droit international » par l’occupant marocain, appelant le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union africaine et le Comité international de la Croix Rouge à « protéger les civils sahraouis » et « exige la libération des prisonniers politiques sahraouis des prisons marocaines ».

Dans un communiqué publié à l’occasion du huitième anniversaire de l’assassinat du jeune syndicaliste et activiste sahraoui, Ibrahim Saika, les Sahraouis de France ont souligné que la situation de la population sahraouie a connu, depuis la violation du cessez le feu par le Maroc et le retour des hostilités en Novembre 2020, « une rapide détérioration, dans les territoires occupés du Sahara Occidental systématiquement fermés à la presse et aux observateurs internationaux ». « La répression à grande échelle menée par tous les types de forces d’occupation marocaines sur le terrain, en particulier contre les défenseures des droits de l’homme et les journalistes, reflète que cette population civile est désormais otage et assiégée », affirme la communauté sahraouie de France qui soutient également qu’  »il n’y a ni liberté de mouvement, ni de parole ou d’association ». « La situation de tous les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines est critique, particulièrement ceux des groupes de Gdeim Izik et ceux du groupe dit des +camarades du martyr Elouali+ », ajoute le communiqué.  Et d’ajouter que l’assassinat du syndicaliste de la coordination des chômeurs sahraouis, Brahim Seika, « n’est qu’un exemple de cette répression brutale, en toute impunité à l’encontre du peuple sahraoui dans les territoires occupés ». En effet, le militant Brahim Seika a été arrêté le 1 avril 2016 par la police marocaine à Guelmin, après sa participation avec ses collègues de la coordination à un rassemblement pacifique. Le jeune Sahraoui est mort à Agadir (Maroc) le 15 avril 2016 suites aux tortures qui lui ont été infligées après son arrestation. « A l’Est du mur de séparation militaire, les civils sahraouis sont menacés par les attaques de drones », souligne le communiqué. Et d’ajouter que « dans la partie Ouest occupée, ils sont appauvris de force, par leur marginalisation et la saisie de leur terre, la destruction de leurs maisons et de leurs biens. Les richesses dont regorge leur pays sont pillées par l’occupant et ses alliés ». Ils ont déploré, dans ce contexte, l’échec de la Mission des Nations unies pour le Référendum au Sahara occidental(MINURSO) à organiser ce référendum, soutenant que cette mission « n’a pas été en mesure de protéger les civils sahraouis sans défense, ni de dénoncer les atteintes aux droits de l’homme car sa mission n’a jamais intégré cet aspect prévu dans les autres conflits armés où l’ONU intervient ». La communauté sahraouie dénonce, à cet égard, « la répression, les assassinats et les meurtres prémédités et toutes les violations du droit international par la monarchie marocaine sur le territoire du Sahara Occidental, reconnu territoire non autonome et inscrit sur la liste des pays à décoloniser, selon la résolution 1514 des Nations unies ». Elle appelle, ainsi, « le Conseil de Sécurité de l’ONU, l’Union africaine et le Comité international de la Croix-Rouge à protéger les civils sahraouis et exige la libération des prisonniers politiques sahraouis des prisons marocaines ». Les Sahraouis de France demandent, en outre, à la France, membre du Conseil de Sécurité, de « contribuer à faire respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire, dans toutes les régions du monde y compris au Sahara Occidental, ainsi que les multiples résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, concernant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». Ils dénoncent également « la présence des compagnies internationales au Sahara Occidental occupé dont les activités économiques renforcent l’emprise coloniale du régime marocain, prolongent les souffrances et entravent l’autodétermination du peuple sahraoui ». Sur le terrain les violations marocaines d’intensifient contre les sahraouis et particulièrement les prisonniers. Dans ce sens, le prisonnier sahraoui du Groupe de Gdeim Izik, El Houssein Boujemaa Zaoui, observe depuis hier une grève de la faim de 48 heures, pour protester contre l’atteinte à ses droits fondamentaux, notamment le droit à l’éducation et le droit de transfert près de sa famille au Sahara occidental. Selon la Ligue de protection des prisonniers sahraouis dans les geôles marocaines, El Houssein Boujemaa Zaoui, détenu à la prison de Kénitra au Maroc, a été interdit par l’administration pénitentiaire de s’inscrire à la faculté des Sciences islamiques, un droit pourtant garanti par les chartes des Nations unies. Le Maroc continue à bafouer les règles des Nations unies pour le traitement des détenus. Aux termes de la règle 59 de l’Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus, dites « Règles Nelson Mandela », « les détenus doivent être placés, dans la mesure du possible, dans des prisons situées près de leur domicile ». Ce prisonnier sahraoui n’écarte pas, d’ailleurs, la possibilité de recourir à d’autres formes de contestation pour protester contre les conditions inhumaines et dégradantes de sa détention, ajoute la Ligue. En octobre 2023, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a jugé illégale l’incarcération du groupe d’activistes sahraouis, dit Groupe de Gdeim Izik, condamnés définitivement par la Cour d’appel de Rabat en 2017 sur la base d’aveux obtenus sous la torture à des peines allant de 20 ans de réclusion criminelle à la perpétuité.

R.I.

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