Les universités se mobilisent pour la Palestine
La cause palestinienne mobilise les étudiants de plusieurs universités aux Etats-Unis, alors qu’un mouvement de protestation est violemment réprimé à Sciences-Po Paris.
Aux Etats-Unis le mouvement en faveur de la cause palestinienne s’élargit et mobilise les étudiant qui dénoncent les horreurs commises par l’occupation israélienne, mais aussi la censure que les pro-sionistes cherchent à imposer au sein des établissements universitaires.
Ainsi, les étudiants de l’Université américaine de Pennsylvanie se sont joints aux manifestations contre l’agression israélienne contre Ghaza, qui perdure depuis plus de six mois. Jeudi, les étudiants ont commencé à installer des tentes sur le campus, conjointement avec des manifestations étudiantes dans plusieurs universités américaines. Les étudiants avaient installé une vingtaine de tentes jeudi soir et aucune arrestation n’avait été enregistrée vendredi après-midi, selon le site d’information Daily Pennsylvanian. Cette action a eu lieu après une marche à Philadelphie, au cours de laquelle les participants ont joint une grève des professeurs en Pennsylvanie, selon le site Internet.
A l’université Columbia qui connaît le mouvement le plus massif, l’administration a ajourné la date limite de vendredi fixée aux étudiants protestataires pour évacuer le campus. Le bureau de la présidence de l’université new-yorkaise, d’où est parti le mouvement de soutien à Ghaza il y a plus d’une semaine, est revenu sur l’échéance de minuit heure locale (04H00 GMT vendredi), fixée pour démanteler un village de tentes où quelque 200 étudiants se sont rassemblés. Des dizaines d’arrestations y ont été effectuées la semaine dernière après le recours à la police effectué par les responsables de l’université pour mettre fin à une occupation accusée par plusieurs personnalités d’attiser l’antisémitisme.
Le mouvement d’étudiants américains qui s’est généralisé sur les campus américains, est parti de l’université Columbia à New York. Certaines des universités les plus prestigieuses au monde sont concernées par ce mouvement d’étudiants américains, telles Harvard, Yale ou encore Princeton. Plus de 200 manifestants ont été arrêtés mercredi et jeudi dans des universités de Los Angeles, de Boston et d’Austin, au Texas, où quelque 2.000 personnes se sont à nouveau rassemblées jeudi.
Les scènes à travers le pays se suivent et se ressemblent: des élèves installent des tentes sur leurs campus, pour dénoncer le soutien militaire des Etats-Unis à l’entité sioniste et la catastrophe humanitaire dans la bande de Ghaza. Puis ils sont délogés, smanu militari, par des policiers en tenue anti-émeute, à la demande de la direction des universités. Sur le campus de l’université Emory d’Atlanta, dans le sud-est des Etats-Unis, des manifestants ont été évacués manu militari par la police, certains projetés au sol pour être arrêtés, selon des images d’un photojournaliste de l’AFP. La police d’Atlanta a reconnu avoir utilisé des agents « chimiques irritants » sur les manifestants. Tôt jeudi, un nouveau campement a été installé sur le campus de l’université George Washington dans la capitale. Sur celui de l’université UCLA, à Los Angeles, plus de 200 étudiants ont installé un mini-village d’une trentaine de tentes, barricadés par des palettes et des pancartes. Pour Kit Belgium, une professeure de l’université d’Austin, le campus a besoin de voir « la libre expression et le libre échange des idées ». Et si l’université ne peut pas tolérer cela, alors elle n’est pas digne de ce nom », ajoute-t-elle à l’AFP. En France, les étudiants de Sciences Po, à Paris, ont poursuivi leurs manifestations après l’intervention de la police dans le campement qu’ils ont installé en signe de soutien à la Palestine.
Chokri Hafed
