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L’Assemblée générale de l’ONU soutient la demande d’adhésion de la Palestine

143 pays membres de l’ONU ont voté hier lors de la session de l’Assemblée générale en faveur d’une résolution reconnaissant la Palestine comme éligible au statut de membre à part entière. L’AG de l’ONU a d’ailleurs renvoyé la demande de la Palestine, présentée au par l’Algérie, nom du groupe arabe au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il « réexamine la question favorablement ».

Le monde exige le respect du droit international en Palestine occupée. La mobilisation est générale. L’opinion publique internationale, manifestants et étudiants mobilisés dans les camps de solidarité au niveau des facs du monde entier exigent l’arrêt des massacres et des violations perpétrées par l’occupation israélienne aussi bien à Ghaza qu’en Cisjordanie occupée. Les instances onusiennes et les ONG maintiennent la pression et participent à l’éveil de la conscience collective. Les États enfin se mobilisent pour appeler à une paix durable. Une paix qui passe d’abord par une reconnaissance de l’État de Palestine et une adhésion comme membre à part entière à l’Organisation des Nations unies. Une reconnaissance qui participera à jeter les bases et favoriser les conditions de la mise en œuvre de la solution à deux États. Et ce que l’écrasante majorité des pays membres des Nations unies ont tenu à rappeler hier aux alliés de l’entité sioniste. Ils leur rappelé le droit des Palestiniens à vivre en paix dans le État, mais aussi la nécessité du respect du droit et de la légitimité internationale. C’est dans ce contextes que 143 membres de l’ONU ont voté hier lors de l’Assemblée générale une résolution historique qui reconnait la Palestine comme éligible au statut de membre à part entière et renvoie la demande, présentée au nom du groupe arabe, au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il « réexamine la question favorablement ». Le texte a recueilli 143 votes pour, 9 contre et 25 abstentions. Le texte soutient que « l’Etat de Palestine remplit les conditions requises pour devenir membre » de l’ONU, et « devrait donc être admis à l’Organisation ». Dans cette perspective, le texte recommande d’octroyer à la Palestine une série de « droits et privilèges supplémentaires » à partir de la 79e session de l’Assemblée en septembre prochain. En effet, si l’AG ne peut, à elle seule, accorder le statut de membre à part entière de l’ONU, le projet de résolution voté vendredi accordera aux Palestiniens certains « droits et privilèges supplémentaires » à partir de septembre 2024, tel qu’un siège parmi les membres de l’ONU dans la salle de l’assemblée, sans lui accorder le droit de vote. Le texte permet également aux Palestiniens de soumettre directement des propositions et des amendements, sans passer par un pays tiers, ou encore de siéger parmi les Etats membres par ordre alphabétique. Avant le vote, le Président de l’Assemblée générale, Dennis Francis, a souligné depuis la tribune de la salle de l’Assemblée que la crise israélo-palestinienne était la première crise à laquelle était confrontée l’organisation mondiale lors de sa création. La paix est restée insaisissable depuis. Aujourd’hui une situation intenable se détériore « à une vitesse alarmante », a-t-il déclaré aux délégués. Francis a exhorté la communauté internationale à ne pas détourner les yeux de la situation désastreuse qui s’est développée depuis les attaques terroristes du 7 octobre et la dévastation causée par l’opération militaire israélienne à Gaza qui a suivi. La réunion de l’Assemblée générale s’inscrit dans la continuité de la dixième session extraordinaire d’urgence, qui s’était réunie pour la dernière fois le 12 décembre 2023, dans le contexte d’une aggravation de la crise à Ghaza.

Lors de cette réunion, dans une résolution adoptée à une écrasante majorité, l’Assemblée avait exigé un cessez-le-feu humanitaire immédiat, ainsi que la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.  « L’adoption du projet de résolution soutenant l’adhésion de la Palestine à part entière à l’ONU constituerait un investissement dans la préservation de la solution à deux Etats », a affirmé l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, dans une allocution prononcée avant le vote. Un soutien à la demande d’adhésion de la Palestine « constituerait une réaffirmation claire du soutien, en ce moment très critique, au droit du peuple palestinien à l’autodétermination, y c compris le droit à un Etat indépendant », a-t-il ajouté.

« Nous reviendrons plus forts »

Le Conseil de sécurité avait échoué, en avril dernier, à adopter un projet de résolution présenté par l’Algérie, au nom du groupe arabe, recommandant l’admission de l’Etat de la Palestine en tant que membre à part entière des Nations unies. Le texte avait recueilli 12 votes pour, 1 contre (véto des Etats-Unis) et 2 abstentions (Royaume-Uni et Suisse). Cela n’a pas pour autant entamé la détermination de la mission algérienne à aller de l’avant et revenir pour défendre une nouvelle fois cette demande. Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama avait alors assuré : « Nous reviendrons plus forts avec le soutien de l’Assemblée générale en faveur de l’adhésion à part entière de l’Etat palestinien à l’ONU ». Il avait appelé « ceux qui n’ont pas pu soutenir l’admission de l’Etat de Palestine aujourd’hui à le faire la prochaine fois », car, a-t-il dit, « ce n’était aujourd’hui qu’une autre étape dans le cheminement vers l’adhésion à part entière de la Palestine ».

La démarche engagée par l’Algérie avait en ce sens été couronnée par succès relatif, dans la mesure où la démontré que la grande majorité des membres du Conseil de sécurité étaient en faveur de cette adhésion.  « Le soutien écrasant à l’admission de l’Etat de Palestine envoie un message on ne peut plus clair : l’Etat de Palestine a une place légitime parmi les membres des Nations unies », avait souligné Bendjama. Il a rappelé, à cette occasion, les propos du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a assuré que « les efforts de l’Algérie ne cesseront pas jusqu’à ce que l’Etat de Palestine devienne membre à part entière des Nations Unies ».

Ce vote intervient alors que de nombreux pays ont affiché leur intention de reconnaître l’État de Palestine. 143 Etats reconnaissent aujourd’hui l’Etat de la Palestine. La Barbade, la Jamaïque, la Trinité-et-Tobago puis les Bahamas sont devenus les 140e, 141e , 142e et 143e  Etats à reconnaitre l’Etat de la Palestine sur les 193 Etats membres de l’ONU.

Jeudi, la ministre slovène des affaires étrangères, Tanja Fajon, a déclaré, jeudi, que le gouvernement de son pays « avait entamé la procédure de reconnaissance de l’Etat de Palestine et que cette décision serait transmise au Parlement slovène d’ici le 13 juin ». Dans une déclaration aux médias, Mme Fajon a souligné que « cette décision constituait une étape irréversible ». « Je suis heureuse que le gouvernement ait entamé le processus de reconnaissance de la Palestine, car la Slovénie envoie ainsi un message clair sur la nécessité d’instaurer la paix au Moyen-Orient et de trouver une solution au conflit dans la région fondée sur la coexistence de deux Etats », a-t-elle notamment déclaré. Plusieurs autres pays européens devraient annoncer, en mai, leur reconnaissance de l’Etat palestinien, selon le Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borell. Il s’agit de l’Espagne, de l’Irlande, de la Belgique et de Malte.

Lyes Benisid

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