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Investissements : le climat de confiance

Une étude du cabinet-conseil international PricewaterhouseCoopers présentée hier à Alger a démontré une nette amélioration du climat des affaires en Algérie qui contribué à alimenter la confiance des chefs d’entreprises. Le Global CEO Survey publié par le cabinet, partenaire du Forum de Davos, démontre que près de 90% des chefs d’entreprises interrogés se disent confiants en ce qui concerne les perspectives de croissance en Algérie dans les trois prochaines années.

Les perspectives de croissance à moyen terme sont positives. La dernière étude Le Global CEO Survey publiée par cabinet-conseil international PricewaterhouseCoopers et présentée hier à Alger en présence des ministres des grands départements économiques du pays (finances, énergie et industrie) des principales organisations patronales et d’opérateurs économiques, rend compte d’une perception positive de la part des chefs d’entreprises en ce qui concerne les perspectives de croissance en Algérie. Selon l’étude menée par PwC, et pour laquelle le cabinet a PwC a interrogé 4.700 dirigeants d’entreprises du 4 octobre au 11 novembre 2023 dans 105 pays, dont l’Algérie, 87% des dirigeants d’entreprises algériens disent être confiants dans la capacité de leurs entreprises à réaliser de la croissance sur les trois prochaines années. Seule ombre au tableau, la question de l’inflation qui préoccupe d’ailleurs les chefs d’entreprises dans les quatre coins de la planète. Ainsi, 68 % des chefs d’entreprises interrogés ont identifié l’inflation comme un risque majeur auquel les entreprises sont exposées, alors que 51 % des dirigeants se considèrent exposés aux risques liés à la cyber-sécurité. Pour faire face à ces défis notamment, 55 % des dirigeants prévoient une transformation majeure de leur business model dans les prochains dix ans, dans le cadre de la modernisation de leurs entreprises. Selon l’étude, trois principales actions ont impacté la transformation des business models des entreprises algériennes durant les cinq dernières années: le développement de nouveaux produits/services, l’adoption de nouvelles technologies et la formation de nouveaux partenariats stratégiques. Par ailleurs, l’étude a relevé une implication des entreprises dans la lutte contre les changements climatiques en réinventant notamment leurs processus opérationnels. Ainsi, 56 % des chefs d’entreprises disent avoir amorcé des actions afin d’améliorer leur efficacité énergétique au niveau de l’entreprise et 47 % d’entre eux prévoient d’innover dans de nouveaux produits respectueux de l’environnement. S’agissant des nouvelles technologies adoptées, 49 % estiment que l’intelligence artificielle générative changera « considérablement » la façon dont leurs entreprises créent, fournissent et captent de la valeur.

Il faut dire que la cérémonie de revenir sur les grandes réformes et réalisations économiques de ces dernières années à travers quatre panels organisés avec la participation des ministres présents, autour des thèmes « Mines et sidérurgie », « Energies renouvelables », « Numérique et intelligence artificielle » et « Investissement et export ».

7.000 projets d’investissement

Ainsi, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a souligné au cours de son intervention que l’Algérie se positionne comme l’un des potentiels principaux fournisseurs sidérurgiques de l’Europe grâce à ses atouts tels qu’une production de qualité et en quantité et un coût de l’énergie utilisée compétitif. Le ministre a aussi souligné qu’en plus de ces atouts, le secteur de la sidérurgie algérien bénéficie d’autres avantages tels qu’une main d’œuvre qualifiée et des filières dynamiques qui utilisent les produits issus de la sidérurgie. Le premier responsable du secteur de l’Industrie a également mis en avant la nouvelle feuille de route du secteur industriel laquelle doit permettre l’émergence d’un nouvel écosystème national autour de la sidérurgie et des mines, à travers les filières de la récupération, logistique, transformation et la distribution avec l’appui des pôles sidérurgiques majeurs à savoir le complexe sidérurgique de « Bellara » (wilaya de Jijel), du complexe « Sider El Hadjar » (wilaya d’Annaba) et du complexe de l’entreprise turque « Tosyali » (wilaya d’Oran). « Ce secteur est sur les rails. Il va monter en puissance et en capacité pour alimenter l’industrie locale sous toutes ses formes et l’industrie ferroviaire, automobile et électroménager », a indiqué le ministre. De son côté, le ministre des Finances, Laaziz Faid, qui est intervenu lors d’un panel autour du thème de l’investissement et de l’export a loué « l’environnement favorable » à l’investissement, notamment grâce à la LF 2024 qu’il a qualifiée de « volontariste et affichant de l’ambition », à travers les dépenses d’Etat visant à relancer l’économie nationale. « La LF 2024 a notamment abrogé la taxe sur l’activité professionnelle dans une volonté des pouvoirs publics d’accompagner l’entreprise et rétablir la confiance avec la conviction que seule l’entreprise créé de la richesse », a souligné M. Faid. Rappelant le taux de croissance de l’économie nationale en 2023 à hauteur de 4,1%, « l’une des meilleures du bassin méditerranéen », le premier argentier du pays a indiqué que le PIB du pays devrait atteindre 400 milliards de dollars à horizon 2026. Le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, a souligné les efforts conjugués des pouvoirs publics et des chefs d’entreprises ayant permis d’instaurer un climat de confiance au sein de l’économie nationale.  Un climat qui a permis de booster l’investissement. Il a dans ce contexte indiqué que  » plus de 7000 entreprises inscrit des projets d’unvestissements auprès de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) », ce qui constitue un indicateur « important du retour de la confiance et de l’engouement autour de l’investissement en Algérie grâce aux efforts de facilitation de l’acte d’investir ».

Pour sa part, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a annoncé lors de son intervention au panel sur les énergies renouvelables que  le coût du programme actuel des énergies renouvelables, dans sa première phase, portant sur la production de 3 GW d’énergie solaire, est estimé à plus de 400 milliards de DA (3 mds de dollars). « Pour le programme actuel, le mécanisme de financement principal retenu consiste en un financement local sous forme de prêt assuré par la Banque Nationale d’Algérie. Le coût global de cette première phase de 3300 MW est estimé à 413 milliards DA, (3 milliards de dollars) », a avancé le ministre lors de sa participation. Pour le reste du programme, portant sur la production de 15.000 MW à l’horizon 2035, le mode de financement devrait principalement reposer sur « le développement des projets en IPP (Independent Power Producer), avec des acteurs et opérateurs privés assurant le montage, le financement et l’exploitation des centrales », a encore avancé M. Arkab n. Des financement d’appoint auprès des établissements financiers algériens peuvent aussi être envisagés, a-t-il ajouté. A terme, « nous disposerons d’un cadre propice, combinant mécanismes de financement publics et privés.. Il a, dans le même sens, évoqué le développement de l’hydrogène, »un objectif prioritaire » pour le gouvernement, soulignant que l’Algérie aspirait à devenir un « hub énergétique majeur », en s’impliquant dans des projets pilotes visant à maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur de la production d’hydrogène. Dans sa stratégie, l’Algérie compte développer progressivement l’hydrogène pour son utilisation dans des secteurs à forte consommation d’énergie tels le ciment, les fertilisants, le verre et l’acier, en premier lieu, et développer des grandes capacités à long terme pour produire et exporter 40 TWh (environ 2 millions de tonnes) d’hydrogène et ses dérivés, selon l’exposé du ministre. Il a rappelé, à ce titre, la réalisation, en partenariat avec les sociétés allemandes, de deux (02) projets pilotes de production d’hydrogène vert sur les sites de Sonatrach à Arzew (50MW) et celui de Hassi Messaoud (4MW) pour tester la technique du transport de l’hydrogène. En outre, a-t-il poursuivi, l’Algérie participe activement aux discussions avec ses partenaires européens pour la mise en place du South corridor H2, un projet ambitieux pour le transport de l’hydrogène renouvelable de l’Algérie vers l’Allemagne, via la Tunisie, l’Italie et l’Autriche, en utilisant les gazoducs existants et/ou de nouvelles interconnexions.

Rappelons que le président de la République Abdelmadjid Tebboune a indiqué dans une allocution prononcée la semaine dernière au siège du MDN que les premiers résultats des réformes engagées en vue de la relance économique sont d’ores et déjà palpables. Il a dans ce sens indiqué qu’avec la concrétisation des grands projets en cours de réalisation, l’année 2027 sera une année charnière pour l’économie nationale.

Sabrina Aziouez

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