Le président Ebrahim Raïssi décède dans un crash d’hélicoptère
Le président iranien est décédé dans un crash d’hélicoptère, qui transportait également le ministre des Affaires étrangères et des responsables locaux survenu dimanche dans le nord-ouest de l’Iran. Le gouvernement iranien a confirmé officielle la nouvelle du décès du dirigeant iranien. « Le président du peuple iranien, travailleur et infatigable, (…) a sacrifié sa vie pour la nation », a écrit le gouvernement. « Nous assurons à la nation loyale que, avec l’aide de Dieu et le soutien du peuple, il n’y aura pas la moindre perturbation dans l’administration du pays », a-t-il ajouté. Rappelons dans ce contexte que l’hélicoptère présidentiel avait disparu dimanche après-midi après un crash dans une zone montagneuse du nord-ouest du pays. L’hélicoptère a disparu dimanche en début d’après-midi alors qu’il survolait une région escarpée et boisée dans des conditions météorologiques difficiles avec de la pluie et un épais brouillard. Le président iranien s’était rendu auparavant à l’inauguration d’un barrage en compagnie de son homologue azerbaidjanais Ilhem Aliyev. Les recherches avaient tout de suite été lancées pour retrouver l’appareil, mais avaient été rendues difficiles par les conditions climatiques et l’épais brouillard dans cette zone difficile d’accès. L’épave a été découverte à l’aube et les secours ont rapidement indiqué qu’il n’y avait « aucun signe montrant que les passagers de l’hélicoptère » étaient en vie, selon la télévision d’Etat. L’agence de presse Irna a indiqué qu’outre le président, le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, le gouverneur de la province ainsi que le principal imam de la région figuraient parmi les passagers de l’appareil.
L’appareil, un Bell 212, faisait partie d’un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, dont deux ont atterri sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, d’où Raïssi devait rejoindre Téhéran. Le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei a annoncé cinq jours de deuil national. Notons que la constitution iranienne prévoit une période de transition de 50 jours dans ce genre de cas pour l’organisation d’élections présidentielles. La télévision d’État iranienne a annoncé que l’élection présidentielle aura lieu le 28 juin. « Le calendrier électoral a été approuvé lors de la réunion des chefs du pouvoir judiciaire, du gouvernement et du Parlement », a indiqué la télévision. « Avec l’accord du Conseil des gardiens, il a été décidé que la 14e élection présidentielle se tiendra le 28 juin », a-t-elle précisé. En attendant, le Conseil des gardiens de la Constitution, a confirmé que Mohammad Mokhber, premier vice-président, assumera la fonction de président par intérim. Par ailleurs, le vice-ministre des Affaires étrangères et négociateur en chef chargé du dossier nucléaire, Ali Bagheri, a été nommé à la tête de la diplomatie de l’Iran à titre provisoire après le décès de Hossein Amir-Abdolahian. M. Bagheri, 56 ans, a été désigné « responsable du comité des relations extérieures du gouvernement », a annoncé le porte-parole du gouvernement, Ali Bahadori Jahromi. Il faut dire que la mort du président iranien a provoqué une véritable onde de choc dans le monde entier.
Minute de silence au Conseil de sécurité
La disparition du président iranien a provoqué une onde choc au niveau mondial. Les messages de condoléances ont afflué hier vers Téhéran. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a adressé un message de condoléances au Premier vice-Président de la République Islamique d’Iran, M. Mohammad Mokhber. « Excellence le Premier vice-Président de la République islamique d’Iran, nous avons suivi, avec vous, dès le début, avec émotion et inquiétude, les moments difficiles qu’a vécus le peuple iranien frère, dans l’attente d’informations sur le sort de l’hélicoptère transportant le défunt Ebrahim Raïssi, président de la République islamique d’Iran, pays frère, et les membres de la délégation l’accompagnant, composée de hauts responsables, et c’est avec une grande affliction et une profonde tristesse que nous avons appris, le décès tragique de notre cher frère Ebrahim Raïssi », lit-on dans le message de condoléances. « Nous exprimons notre profonde sympathie et notre soutien fraternel aux dirigeants politiques, au gouvernement et au peuple de la République islamique d’Iran, pays frère », a écrit le Président de la République. « En cette pénible circonstance où le peuple algérien compatit à la douleur de ses frères en Iran, je perds, personnellement, en le dirigeant Ebrahim Raïssi, un frère et un partenaire avec lequel j’ai œuvré pour le renforcement des liens de fraternité, de coopération et de solidarité entre nos deux pays et peuples frères, et en faveur des causes justes portées par notre Nation islamique », a ajouté le Président de la République. « En cette pénible épreuve, je présente mes sincères condoléances et ma profonde sympathie au Gouvernement et au peuple iraniens, priant Allah Tout-Puissant d’entourer le défunt de Sa sainte miséricorde et de prêter assistance et réconfort au peuple iranien frère », conclut le message du Président de la République. Par ailleurs, les membres du Conseil de sécurité ont observé, lundi, une minute de silence à la mémoire du Président iranien, Ebrahim Raïssi, de son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, et leurs accompagnateurs, tous décédés dans un crash d’hélicoptère, et ce, à la demande de l’Algérie, la Russie et la Chine. Le président russe Vladimir Poutine, a rendu hommage, dans un message de condoléances, à un « politicien remarquable », ajoutant: « en tant que véritable ami de la Russie, il a apporté une contribution personnelle inestimable au développement des relations de bon voisinage entre nos pays et a déployé de grands efforts pour les amener au niveau du partenariat stratégique ». Pour le président chinois Xi Jinping, cette « mort tragique est une grande perte pour le peuple iranien » et le peuple chinois a « perdu un bon ami », selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Wang Wenbin. Le Premier ministre indien Narendra Modi, s’est dit « profondément attristé et choqué », présentant sur X ses « sincères condoléances » à la famille du président et au peuple iraniens, ajoutant que l’Inde est « aux côtés de l’Iran en ce moment de tristesse ». En solidarité avec les Iraniens, le Pakistan a, lui, décrété une journée de deuil national, pendant que la Malaisie et le Sri Lanka se sont dit profondément « attristés et choqués », exprimant leurs « sincères condoléances au gouvernement et au peuple d’Iran ». Le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a réagi sur X, exprimant ses « plus sincères condoléances au peuple et au gouvernement iraniens amis et frères ». Au Moyen-Orient, la Syrie, comme le Liban, ont proclamé un deuil officiel de trois jours, « en solidarité avec la République islamique d’Iran ». Pour sa part, le roi de la Jordanie, Abdallah II, a exprimé sa solidarité avec ses frères en Iran dans ces circonstances difficiles. L’Egypte a dit « pleurer, avec une grande tristesse et une profonde douleur, le président et le plus haut responsable de la diplomatie de l’Iran, décédés dimanche dans un accident tragique ». Les pays européens ne sont pas en reste, la France, l’Italie, ou encore la Grèce ayant présenté leurs condoléances à la République islamique d’Iran. Le président polonais Andrzej Duda s’est dit sur X « profondément bouleversé », ajoutant que « peu de pays ont des pages aussi tragiques dans leur histoire », rappelant que les Polonais ont connu le crash de l’avion de leur gouvernement en 2010 à Smolensk en Russie et se joignent « avec une compréhension particulière » aux proches des victimes et au peuple iranien « dans la prière et le chagrin ». Pour l’Afrique du Sud, « c’est une tragédie extraordinaire, inimaginable dans laquelle a péri le dirigeant remarquable d’un pays avec lequel l’Afrique du Sud entretient de fortes relations bilatérales », a déclaré le président Cyril Ramaphosa. Le président du Kenya, William Ruto, a exprimé, lui, ses « condoléances les plus sincères » et sa « solidarité avec le peuple d’Iran », soulignant qu’Ebrahim Raïssi avait choisi le Kenya comme première étape pour venir sur le continent africain.
Hocine Fadheli