Trois pays européens reconnaissent officiellement l’État de Palestine : Le seul chemin vers la paix
Trois pays européens, l’Irlande, l’Espagne et la Norvège ont annoncé hier leur décision de reconnaître officiellement l’État de Palestine. Ils rejoignent ainsi les 142 États qui reconnaissent déjà l’État de Palestine et lancent un appel aux autres pays pour qu’ils fassent de même, d’autant plus que cette reconnaissance est la « la pierre angulaire sur laquelle la paix doit être bâtie ».
Les chefs des gouvernements de Norvège, d’Irlande et d’Espagne ont annoncé hier leur décision reconnaître officiellement de l’État de Palestine à partir de mardi prochain. Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store a indiqué lors d’une conférence de presse à Oslo la décision de la Norvège de reconnaître l’État de Palestine sera effective le 28 mai e cours. Le Premier ministre norvégien a lancé par la même occasion « un appel fort » à l’adresse d’autres pays pour qu’ils fassent de même. De son côté, le chef du gouvernement irlandais Simon Harris a souligné lors d’une conférence de presse que la reconnaissance d’un Etat de Palestine, y voyant « le seul chemin crédible vers la paix et la sécurité ». Il annoncé qu’ »aujourd’hui, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne annoncent que nous reconnaissons l’Etat de Palestine », a déclaré lors d’une conférence de presse. « Chacun d’entre nous va à présent entreprendre les étapes nécessaires pour donner effet à cette décision », a-t-il ajouté, saluant un « jour historique et important pour l’Irlande et pour la Palestine ». Il s’agit d’une déclaration de soutien sans équivoque à une solution à deux Etats, seul chemin crédible vers la paix et la sécurité (…) », a fait valoir le Premier ministre irlandais. La reconnaissance des deux Etats est « la pierre angulaire sur laquelle la paix doit être bâtie », a-t-il poursuivi. « Nous espérons offrir espoir et encouragement au peuple de Palestine lors de l’une de leurs périodes les plus sombres », a souligné Simon Harris: « Nous, en Irlande, vous voyons, nous vous reconnaissons, nous vous respectons, nous continuerons à travailler pour que vous et vos enfants puissiez avoir l’avenir meilleur que vous méritez (…) ». »Mardi prochain, le 28 mai, l’Espagne adoptera en conseil des ministres la reconnaissance de l’Etat palestinien », a de son côté déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez devant le parlement. Il a également accusé l’entité sioniste, de mettre « en danger » la solution à deux Etats avec sa politique de « douleur et de destruction » dans la bande de Ghaza. En avril, à l’occasion d’une visite du Premier ministre espagnol en Norvège et en Irlande, Madrid, Oslo et Dublin s’étaient dits prêts à reconnaître un Etat palestinien « en étroite coordination ». En mars à Bruxelles, le Premier ministre espagnol avait aussi publié avec les chefs des gouvernements de l’Irlande, de la Slovénie et de Malte un communiqué commun dans lequel les quatre pays faisaient part de leur volonté de reconnaître l’Etat de Palestine. Huit Etats membres de l’UE reconnaissent à ce jour l’Etat palestinien. Il s’agit de la Bulgarie, Chypre, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Suède et la République tchèque. Quatre pays des Caraïbes : la Jamaïque, Trinité-et-Tobago, la Barbade et les Bahamas ont rejoint, dernièrement, la liste des pays reconnaissant l’Etat de Palestine. L’annonce de l’Irlande, de la Norvège et de l’Espagne a été saluée par plusieurs pays. Elle a cependant provoqué l’ire de l’occupation qui a rappelé ses ambassadeurs dans ces pays.
Un tournant
Le mouvement de résistance islamique « Hamas » a qualifié cette décision d’ « étape importante » vers l’établissement de l’Etat palestinien, tandis que l’OLP a salué des moments « historiques ». « Nous considérons cela comme une étape importante vers l’affirmation de notre droit à la terre et à l’établissement d’un Etat palestinien avec Al Qods pour capitale », a déclaré le mouvement dans un communiqué, exhortant « les pays à travers le monde à reconnaître (leurs) droits nationaux légitimes ». « Nous pensons qu’il s’agit d’un tournant dans la position internationale sur la question palestinienne », a affirmé, de son côté, Bassem Naïm, un haut responsable du mouvement, estimant que ces reconnaissances étaient le résultat de la « courageuse résistance » palestinienne et « de la persévérance historique du peuple palestinien ». L’OLP a salué, pour sa part, des moments « historiques » après de « longues décennies de lutte ». Il s’agit de « moments historiques dans lesquels le monde libre triomphe (…) après de longues décennies de lutte nationale palestinienne, de souffrance, de douleur, de racisme, de meurtre, d’oppression, d’abus et de destruction auxquels le peuple de Palestine a été soumis », a déclaré Hussein al-Sheikh, secrétaire général du comité exécutif de l’OLP, sur le réseau social X. L’Assemblée générale des Nations Unies avait adopté le 10 mai, à une écrasante majorité, une résolution soutenant la demande de la Palestine à un statut de membre à part entière de l’Organisation (ONU) lors d’une session extraordinaire d’urgence sur la situation à Ghaza, en proie, depuis plus de sept mois, à une agression génocidaire de l’entité sioniste. Lors de cette session, l’Assemblée générale a exhorté le Conseil de sécurité à examiner « favorablement » la demande de la Palestine pour une adhésion à part entière. Par ce texte, elle a décidé également, « à titre exceptionnel et sans que cela constitue un précédent », d’adopter plusieurs modalités pour la participation de l’Etat de Palestine à ses sessions et travaux à compter de sa soixante-dix-neuvième session. Le projet de résolution présenté au nom du groupe des Etats arabes, a reçu 143 votes pour, 9 contre et 25 abstentions. Cette résolution fait suite au veto opposé par les Etats-Unis au Conseil de sécurité le 18 avril, qui a bloqué l’admission de la Palestine en tant qu’Etat membre à part entière de l’ONU. Ce projet de résolution, présenté par l’Algérie, avait recueilli douze voix pour, la Suisse et le Royaume-Uni s’étant abstenus. Depuis, l’Algérie poursuit ses efforts inlassables pour l’admission de l’Etat de la Palestine en tant que membre à part entière des Nations unies.
Lyes Saïdi