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Salaires, pension de retraite et allocation chômage : Ce que coûte la hausse

Les mesures destinées à améliorer les revenus des ménages et financées sur le budget de l’État nécessitent la mobilisation de près de 900 milliards de dinars.

La dernière révision de la grille indiciaire des salaires de la Fonction publique aura aussi une incidence que les primes et indemnités ainsi que de l’indemnité d’expérience professionnelle, ce qui se traduira par une conséquente des salaires des fonctionnaires. C’est du moins ce qu’assure le ministère des Finances. Invitée à intervenir au cours de la matinale de la première chaine de la Radio algérienne, la directrice des systèmes de paie à la direction générale du budget, affiliée au ministère des Finances, Nacera Moussaoui, a apporté certains éclairages sur l’incidence de la récente révision de la grille des salaires de la Fonction publique pour 2023 et 2024.  Elle a ainsi d’abord tenu à lever toute équivoque à propos de la nature de cette révision. La responsable du département des Finances explique ainsi que contrairement à ce que certaines rumeurs veulent faire croire, il ne s’agit nullement d’une hausse de la valeur du point indiciaire, celle-ci étant été maintenue à 45 DA. Mme Moussaoui a dans ce sens précisé que cette révision s’appuie sur une augmentation de 75 points des indices et des catégories, avalisés par les quatre décrets promulgués et publiés sur le Journal officiel. Une révision destinée à améliorer le pouvoir d’achat des ménages, tout en prenant garde et équilibres financiers et budgétaires de l’État. C’est ainsi que la hausse des salaires a pensée à être appliquée de manière graduelle en 2023, puis en 2024. Rappelons dans ce contexte que la révision de la grille indiciaire des salaires doit permettre une hausse des salaires variant de 4.500 à 8.500 DA chaque année sur la période citée. Une hausse qui concerne plus de 2,8 millions de fonctionnaires, entre fonctionnaires permanents, contractuels et fonctionnaires occupants des postes supérieurs de l’État. Des dispositions qui entrent dans le cadre des engagements pris par le président de la République concernant l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs, explique encore Mme Moussaoui, qui précise cependant que ces augmentations auront une incidence financière sur le budget de l’État.

Plus de 900 milliards DA mobilisés

Dans ce contexte, la responsable du ministère des Finances a indiqué que l’augmentation des salaires de la Fonction publique coûtera au Trésor public la bagatelle de 681 milliards de dinars pour financer ce processus en deux phases, expliquant qu’une enveloppe de 340,4 milliards de dinars a été mobilisée pour financer cette hausse en 2023, et une seconde enveloppe de 340,7 milliards de dinars sera allouée pour l’exercice 2024. Mme Moussaoui a également rappelé que les dispositions liées à l’amélioration du pouvoir d’achat concernent aussi la révision à la hausse des seuils minimums des pensions de retraite, ainsi que de l’allocation chômage. Ainsi, et pour ce qui est des pensions de retraites, l’intervenante rappelle que ces dispositions, assises sur la révision des seuils minimums des pensions de retraites à 15.000 et à 20.000 DA permettront une hausse des retraites au profit de 2,9 millions de retraités. Une opération pour laquelle l’Exécutif a mobilisé une enveloppe de 147 milliards de dinars par. Elle explique également que les hausses des salaires et des retraites seront effectives dès le mois de mars prochain avec un effet rétroactif au 1er janvier 2023. Elle explique ainsi que des rappels seront versés ultérieurement.

Enfin pour ce qui est de l’allocation chômage, dès effective depuis le mois de janvier, la directrice des systèmes de paie au ministère des Finances a indiqué que celle-ci concerne 1,2 million de personnes, avant d’ajouter que la hausse de cette allocation de 13.000 à 15.000 DA a nécessité la mobilisation d’une enveloppe supplémentaire de 56 milliards de dinars par an. Globalement donc, les mesures destinées à améliorer les revenus des ménages et financées sur le budget de l’État nécessitent la mobilisation de près de 900 milliards de dinars. Notons que les fonctionnaires d’autres secteurs risquent de bénéficier de hausses de salaires supplémentaires qui viendront se greffer à celles induites par la révision de la grille indiciaire de la Fonction publique. C’est le cas des travailleurs de l’éducation et de la santé qui bénéficieront certainement d’augmentations dans le sillage de la promulgation annoncée de leurs statuts particuliers.

Rappelons que les travailleurs du secteur économique ne sont pas concernés par ces mesures. Selon le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, la hausse des salaires pour ces travailleurs doit passer par des négociations entre les employeurs et le partenaire social dans le cadre des conventions collectives de branche.

Hocine Fadheli

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