Régions

Journée des Ordres médicaux à Annaba : Pour la dépénalisation des erreurs médicales

Les participants à la 19e Journée Internationale des ordres médicaux (JIDOM) de la région qui s’est tenue avant-hier à Annaba ont saisi l’occasion pour demander la dépénalisation de l’erreur médicale.

La journée des ordres médicaux qui a regroupé pas moins de 100 professionnels de la santé des wilayas d’Oran, Constantine, Sétif, Skikda, Guelma, El Tarf, Souk-Ahras et Annaba a été surtout consacrée aux erreurs médicales et à la responsabilité du médecin. Cette rencontre internationale, organisée au complexe Sabri d’Annaba a vu également la participation des professionnels de la santé de Tunisie, dont le Dr. M. Benhamida du Conseil de l’ordre de Tunis. Selon les organisateurs, le choix de cette thématique pour ce rendez-vous des 19èmes journées : qu’est ‘’ la Responsabilité médicale ‘’, s’explique par le fait qu’il s’agit d’un sujet d’actualité constant, nécessitant d’être discuté et débattu d’une manière claire et objective avec une interpellation de la justice. Il est à noter que beaucoup de professionnels de la santé sont jugés, dont certains sont même incarcérés d’où l’impératif de briser le silence et apporter des clarifications et pour dire aussi que l’ordre des médecins est là pour écouter et discuter avec la justice. Les participants ont débattu de l’erreur médicale et peut-être de la nécessité de discuter de la dépénalisation de celle-ci. Ainsi, au titre de cette rencontre, il a été fait état de la différence entre ‘’faute’’ et ‘’ erreur’’ médicale. Pour cette dernière, elle peut recouvrir plusieurs situations, dont le plus souvent, une erreur de diagnostic ou de soins, comme une erreur d’appréciation sur les soins ou une mise en œuvre tardive de ceux- ci. La faute médicale, quant à elle, est définie comme ‘’tout acte, émanant du soignant, ayant entraîné un dommage anormal au regard de l’évolution prévisible de l’état de santé du patient’’. Cette faute médicale engage la responsabilité d’un médecin ou d’un établissement de santé, est-il expliqué. C’est le même cas pour une erreur médicale qui peut être une intervention chirurgicale ratée, une erreur de diagnostic, un défaut dans l’appréciation du soin ou son administration tardive. Des négligences peuvent être qualifiées comme étant une erreur médicale ou comme une faute médicale. En somme, selon les participants la médecine n’est pas une science exacte. Le médecin a l’obligation de moyens et non de résultats, a-t-on souligné. Car, le médecin doit fournir les moyens adéquats au traitement du patient, mais il n’a aucun contrôle sur les résultats ou les éventuelles complications et effets négatifs, qui dépendent de multiples facteurs souvent imprévisibles, a –t-on expliqué. Et cela devient compliqué puisque, ont souligné les intervenants, car souvent l’erreur est perçue comme une faute aux yeux de la justice algérienne depuis 2012. Ce qui rend le verdict, lors d’un procès, tributaire alors de l’appréciation et l’intime conviction du magistrat. C’est pourquoi, le Conseil de l’Ordre des professions médicales a présenté un plaidoyer pour interpeller les autorités et dépénaliser l’erreur médicale. En conclusion, les intervenants ont plaidé pour ne pas traiter le médecin comme un délinquant ou vulgaire voyou ‘’ le médecin est un citoyen’’. ‘’ Le médecin est là pour apporter des soins et non causer des maladies ou porter atteinte à l’intégrité corporelle des patients’’ », comme expliqué par le président du Conseil de l’ordre régional d’Annaba. Outre le résumé de la situation des professionnels de la santé, les propos de ce dernier étaient un indice révélateur de ce qu’endurent les professionnels de la santé en Algérie. D’où, l’urgence soulignée, pour agir et interpeller les autorités pour faire valoir les droits des médecins en tant que citoyens et professionnels d’un secteur aussi vital qu’est celui la santé.

Sofia Chahine

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