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Un programme ferroviaire ambitieux de 400 milliards de dinars: L’Algérie sur les rails

L’Algérie s’engage dans une transformation majeure de son réseau ferroviaire avec un programme d’investissement colossal dépassant les 400 milliards de dinars soit l’éuivalent de près de 3 milliards de dollars. C’est ce qu’a annoncé hier Youcef Benmicia, président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR), lors d’un entretien accordé à la « Revue de l’Assurance ».

Ce programme, fortement soutenu par le président de la République, vise à tisser un réseau ferroviaire dense reliant le Nord au Sud et l’Est à l’Ouest du pays. « Des projets importants dans le secteur ferroviaire ont été lancés récemment. La valeur à assurer, au titre de ces projets, a dépassé les 400 milliards de dinars », a déclaré M. Benmicia. Le président de l’UAR a expliqué que ces projets impliquent l’intervention de plusieurs parties et se décomposent en plusieurs phases qui impactent la structure de la couverture assurancielle. Ces phases concerne la partie études, le transport des matériaux, équipements et autres engins et installations, ainsi que la partie travaux, proprement dite, avec l’entreposage, la construction génie-civil, ouvrages d’art, le montage et l’installation d’équipements. « La couverture de ce genre de projets requiert, souvent, une bonne évaluation des risques et des moyens pour effectuer un suivi et des visites sur site, pour améliorer les conditions de souscription », souligne Benmicia. Parmi les projets phares figure une nouvelle ligne de 950 km entre Tindouf et Béchar, essentielle pour l’exploitation du gisement de fer de Ghar Djebilet. La modernisation de la ligne minière Tebessa-Annaba est également en cours, avec une réception prévue cette année. Dans ce contexte, le responsable a fait savoir que la couverture de ces projets « nécessite la mobilisation de capacités financières importantes et présente, quelquefois, un certain niveau de complexité, en cas de recours aux mécanismes de division ou de partage des risques tels que la réassurance, la coassurance ou les pools de co-réassurance ». Dans ce contexte, M. Benmicia a indiqué que pour les assureurs nationaux qui couvrent ces projets, le recours à la réassurance, y compris internationale, est « indispensable » pour maîtriser les engagements pris, soulignant qu' »une démarche de coassurance a été mise en place par des assureurs nationaux pour certains projets », dans le but d’optimiser la capacité de rétention nationale, limiter le recours au marché international de la réassurance, et réduisant ainsi la sortie de devises vers l’étranger. Pour rappel,

Mazar Abdelkader, directeur chargé de l’information de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires, a souligné au mois de janvier dernier que le plan de développement du rail s’articule autour de cinq grands couloirs, dont le plus long s’étend sur 2.480 km d’Oran à la frontière algéro-malienne.

« Le programme de développement de l’infrastructure ferroviaire a connu une forte impulsion depuis 2020 », a alors affirmé M. Mazar. Le réseau, actuellement long de 4.722 km, devrait atteindre 6.500 km à la fin du programme en cours et 15.000 km d’ici 2030.

L’ampleur de ce programme témoigne de l’importance stratégique accordée au rail par les autorités algériennes. Au-delà de l’amélioration de la mobilité, ces investissements visent à stimuler le développement économique, notamment dans les régions minières du Sud, et à renforcer l’intégration régionale. Avec ce programme ambitieux, l’Algérie se positionne comme un acteur majeur du développement ferroviaire en Afrique, ouvrant de nouvelles perspectives pour son économie et sa connectivité régionale. C’est dans cet objectif que le Conseil des participations de l’État a acté au mois de janvier la création d’un grand groupe public dédié à la construction ferroviaires, à travers la reconfiguration du secteur public des infrastructures ferroviaires.

Samir Benisid

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