Économie

Industrie automobile: Un réseau de sous-traitance qui peut déjà s’appuyer sur 200 PME !

Dans un contexte de relance et de diversification économique, l’Algérie mise fortement sur le développement de son industrie automobile. Au cœur de cette stratégie se trouve un élément clé : la création d’un réseau robuste de sous-traitance locale. Cette approche vise non seulement à réduire la dépendance aux importations, mais aussi à stimuler l’innovation, créer des emplois et favoriser le transfert de technologies. Selon Kamel Agsous, président de la Bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat (BASTP), plus de 200 PME sont potentiellement capables de servir l’industrie automobile locale. Parmi elles, une centaine est déjà prête à entrer en action dès que la production de véhicules sera effective. Cette base solide de sous-traitants représente un atout majeur pour l’Algérie dans sa quête d’une industrie automobile nationale compétitive.

L’objectif affiché est clair : atteindre un taux d’intégration locale de 40%. Pour y parvenir, les autorités ont mis en place un cadre réglementaire exigeant, imposant aux constructeurs automobiles des taux d’intégration progressifs. Cette approche vise à stimuler la production locale de composants et à créer un écosystème industriel complet autour de l’automobile. Selon lui, à l’exception du moteur, l’ensemble des composants d’un véhicule (environ 3.000) pourront être fournis par les sous-traitants algériens, sur une durée moyenne de trois à cinq ans dès lors que les conditions nécessaires seront réunies. Il s’agit principalement d’avoir une visibilité sur le marché de l’automobile en Algérie, notamment en ce qui concerne l’offre attendue des constructeurs automobiles sur « au moins les cinq prochaines années ».

Malgré ce potentiel prometteur, des défis persistent. M. Agsous souligne dans ce sens dans un entretien avec l’APS la nécessité d’une meilleure visibilité du marché automobile algérien pour les sous-traitants. Une projection sur au moins cinq ans de l’offre attendue des constructeurs permettrait aux PME d’améliorer leurs offres techniques et encouragerait de nouveaux acteurs à investir le secteur. Par ailleurs, une mise à niveau du tissu industriel national, en particulier dans le domaine de la sous-traitance, s’avère indispensable. L’objectif est d’aligner les pratiques sur les standards internationaux en matière de qualité, de coûts, de délais et de management.

Pour accélérer ce processus de montée en gamme, les partenariats avec des équipementiers étrangers sont encouragés. Ces collaborations peuvent prendre diverses formes, du simple transfert de technologie et de savoir-faire à des joint-ventures entre entreprises étrangères et PME locales. Ces partenariats sont essentiels pour atteindre rapidement les niveaux de qualité exigés par l’industrie automobile mondiale. Dans ce sens, le président de la BASTP estime que les partenariats avec les équipementiers étrangers pouvaient accélérer ce processus de fourniture de pièces de qualité. Ces partenariats pourraient prendre plusieurs formes allant du simple transfert technologique et de savoir-faire à un partenariat capitalistique sous forme de joint-venture entre entreprises étrangères et PME de sous-traitance nationale, explique-t-il.

Il faut dire que l’attrait du marché algérien pour les constructeurs automobiles ne cesse de croître. Après l’entrée en production de l’usine Fiat à Oran en décembre 2023, quatre constructeurs chinois ont annoncé des projets d’implantation en Algérie. Chery, JAC, Jetour et Geely prévoient des investissements importants, avec des objectifs de production allant jusqu’à 100 000 véhicules par an pour certains. Ces projets s’accompagnent d’engagements en matière d’intégration locale. Par exemple, l’usine de Chery à Bordj Bou Arreridj vise un taux d’intégration initial de 30%, avec une montée en puissance prévue dans les années à venir.

Samir Benisid

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