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L’Algérie entend consolider sa place sur le marché mondial : Sonatrach met les gaz !

Le 24 février 1971, l’Algérie recouvrait sa pleine souveraineté sur ses ressources hydrocarbures. La décision du défunt Président Houari Boumediène de nationaliser le secteur des hydrocarbures fût l’aboutissement d’un processus entamé dès le 31 décembre 1963 qui a vu la création de la Sonatrach qui se consacrait d’abord au transport et à la commercialisation des hydrocarbures avant de se déployer progressivement vers les autres segments. 

Plus d’un demi-siècle après la nationalisation des hydrocarbures, l’Algérie s’impose comme un acteur majeur du marché pétrolier grâce au déploiement de la Sonatrach surnommée « Major africaine ». Elle s’impose surtout comme l’un des acteurs principaux du marché gazier et du GNL, dont elle est la pionnière, grâce à la création en 1964 du premier complexe de liquéfaction du gaz à Arzew « La Camel ». Neuvième plus gros producteur de gaz au niveau mondial, l’Algérie est un acteur majeur du marché européen du gaz, par lequel elle est relié par deux gazoducs, le pipe Enrico Mattei qui la relie à l’Italie et le Medgaz qui la relie à l’Espagne. Sonatrach s’est hissée parmi les tous premiers acteurs mondiaux dans la production et la commercialisation du Gaz Naturel Liquéfié et des sous-produits tels que l’Ethane le Propane Butane et la Gazoline. Avec quatre nouveaux complexes gaziers en plus de la Camel, la capacité de production de la Sonatrach en GNL a atteint 56 millions de m3/an. Sonatrach compte également accélérer le développement des capacités de production en GNL via la réalisation de grands projets structurants.

Aujourd’hui, l’Algérie consolide ses positions sur un marché appelé à supplanter le marché pétrolier à l’orée de la transition énergétique. L’Algérie n’a plus rien à démontrer en tant que fournisseur fiable de gaz sur les marchés internationaux, mais c’est surtout acteur au potentiel gazier important, non seulement grâce à ses ressources non-conventionnelles avec les troisièmes plus grandes réserves mondiales estimées à 707 trillions pieds cubes, mais aussi ses ressources conventionnelles qui demeurent encore sous-exploitées, notamment dans le bassin Sud-Ouest. 

Bassin Sud-Ouest : un potentiel avéré

C’est dans ce contexte que la Sonatrach a lancé un vaste programme de développement des gisements dans ce bassin au potentiel avéré, notamment dans les wilayas d’Adrar et Timimoun, lesquelles connaissent une dynamique d’exploitation via des projets énergétiques « prometteurs » capables de consolider la sécurité énergétique en Algérie, consolider ses positions sur le marché international et de faire de la région un futur pôle énergétique. Selon les responsables du secteur de l’énergie dans la wilaya d’Adrar, par la voix du directeur de l’énergie de la wilaya, M. Ali Lansri, le bassin abrite déjà des  projets énergétiques à l’instar des deux installations en cours d’exploitation du complexe gazier « Oued-Ezzine » (Nord-est d’Adrar) et une autre dans la commune de Sali, au Nord de la région de Reggane, au Sud d’Adrar. Résultat d’un accord de partenariat signé en juillet 2002 entre le groupe Sonatrach (Algérie) et la société Gaz de France, ajoute les mêmes responsables, le complexe gazier « Oued-Ezzine » qui couvre une superficie de 15.392 km2 a été confié en réalisation, en septembre 2013, à l’entreprise espagnole « Technicas-Reunidas » pour une durée de 40 mois. Entré en production à la fin de 2019, ce complexe gazier renferme, selon les explications, 41 puits de gaz, exploités en deux phases, en sus de 14 forages hydriques destinés à son approvisionnement en eau, le complexe gazier offre une capacité de production quotidienne de 14 millions M3/jour, avec une capacité de traitement de 12,8 millions M3/jour de gaz et 1.800 barils/jour de condensat. Un projet qui a déjà en phase de réalisation permis la création de 4.000 emplois avec un transfert de savoir-faire et de la promotion du potentiel technique des compétences algériennes dans la réalisation de pareilles structures énergétiques. Par ailleurs, tout en relevant que ce complexe gazier n’est qu’une partie du potentiel du bassin Adrar Timimoune qui abrite d’autres projets susceptibles de contribuer à l’accroissement du volume de la production énergétique nationale, la conquête des marchés mondiaux du gaz dans une conjoncture marquée par une féroce concurrence que se livrent les exportateurs de gaz. Des projets tels que le complexe gazier localisé dans la commune de Sali (Sud d’Adrar) d’une capacité de production de neuf millions M3/jour et du complexe de « Barouda », dans la région d’Ougrout (Sud de Timimoun) avec ses cinq millions M3/jour outre les projets gaziers et pétroliers,  en cours de réalisation, tel que le complexe gazier aux champs de Tinerkouk, Bouhamou et Tinedjerane (Nord de Timimoun), et du projet de complexe pétrolier au niveau du champ de Dechira, dans la commune de Tissabit dont les travaux de réalisation sont confiés au groupe Sonatrach. 

Kamel Nait Ameur

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