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Alors que l’escalade se poursuit : Le Moyen-Orient au bord d’une guerre totale

La menace d’une guerre totale au Moyen-Orient n’a jamais été aussi tangible. Benjamin Netanyahu a menacé mardi le Liban et affiche son intention initiale : rééditer au pays du Cèdre la destruction massive de Ghaza. Alors que le conflit s’intensifie et s’étend au-delà de la Palestine occupée, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé mardi un avertissement sans équivoque : le Liban est « au bord d’une guerre totale ». Décrivant la région comme « une poudrière dans laquelle de nombreuses parties tiennent une allumette », il souligne l’urgence d’une désescalade alors que le nombre de victimes ne cesse d’augmenter.

Les dernières 24 heures ont été particulièrement meurtrières au Liban, avec 36 martyrs et 150 blessés rapportés par le ministère libanais de la Santé suite aux frappes aériennes sionistes. La situation humanitaire se détériore à un rythme alarmant, selon l’OCHA, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires. Plus de 180 700 personnes ont été contraintes de trouver refuge dans des centres d’hébergement, dont 80% sont déjà saturés. Le bilan total depuis le début des bombardements sionistes au Liban est désastreux : plus de 2 100 martyrs, 10 000 blessés et plus d’un million de personnes déplacées. La banlieue sud de Beyrouth a été particulièrement touchée, avec des « destructions massives » rapportées par l’agence nationale d’information libanaise, notamment l’effondrement de quatre immeubles dans le quartier de Bourj al-Barajneh.

Dans ce contexte déjà explosif, le Premier ministre de l’entité sioniste, Benjamin Netanyahu, a proféré des menaces inquiétantes, avertissant que le Liban pourrait subir des « destructions » similaires à celles infligées à Ghaza. Ces déclarations interviennent alors que l’entité sioniste a entamé des assauts terrestres dans le sud du Liban la semaine dernière, en plus des bombardements intensifs qui durent depuis trois semaines. Des affrontements opposaient hier le Hezbollah et l’armée d’occupation israélienne le long de la frontière sud du Liban, le Hezbollah déclarant avoir repoussé les forces d’occupation. S’exprimant devant des journalistes alors qu’il rendait visite dans des écoles de la capitale Beyrouth à des personnes déplacées par les bombardements israéliens, Amin Sherri, un politicien du Hezbollah, a déclaré que l’armée d’occupation israélienne n’était pas parvenue à réaliser ses objectifs.

L’escalade ne se limite pas au Liban. La Syrie a également été victime d’attaques, avec une frappe particulièrement meurtrière mardi soir sur le quartier résidentiel de Mazzeh à Damas, faisant au moins sept martyrs, dont des femmes et des enfants, et 11 blessés. Ce quartier, qui abrite des missions diplomatiques et des bureaux de l’ONU, avait déjà été ciblé la semaine précédente.

Face à cette situation critique, les appels internationaux à la désescalade se multiplient. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a averti que les pays « ne doivent pas faiblir » dans leurs efforts pour obtenir un cessez-le-feu à Ghaza et au Liban. De son côté, le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi a appelé à un cessez-le-feu « immédiat et urgent », mettant en garde contre les conséquences graves de l’escalade actuelle pour toutes les populations de la région.

Une situation explosive aux multiples fronts

Cette crise multidimensionnelle trouve ses racines dans une série d’événements récents, notamment l’assassinat d’Ismail Haniye et de Nasrallah, ainsi que le projet sioniste d’invasion du Liban. La riposte iranienne du 1er octobre, une attaque de missiles d’une ampleur inédite contre l’entité sioniste, a encore complexifié la situation. L’entité sioniste a promis que l’Iran allait « payer » pour cette riposte, ajoutant une nouvelle couche de tension à une situation déjà explosive. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a accusé l’entité sioniste d’avoir « l’entière responsabilité » d’une escalade qui risque d’entraîner le Moyen-Orient dans « une guerre régionale ». Alors que le monde retient son souffle, la question n’est plus de savoir si le conflit va s’étendre, mais plutôt quand et avec quelles conséquences pour une région déjà profondément meurtrie.

Lyes Saïdi

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