Prochaine introduction d’une première start-up à la Bourse d’Alger
La Bourse d’Alger engage une transformation profonde de son écosystème financier, portée par des initiatives ambitieuses et un volontarisme politique clairement affirmé.
La Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) entend redynamiser un marché longtemps resté en sommeil et attirer de nouveaux investisseurs. Une redynamisation marquée par l’introduction prochaine de la première startup, Moustachir, qui ouvrira ses souscriptions le 1er décembre prochain. Cette opération symbolique marque une étape décisive pour le financement des entreprises innovantes. La startup, spécialisée dans le consulting et détentrice du label officiel, proposera 125.000 actions représentant 25% de son capital, au prix de 760 dinars l’unité, pour un montant total de 94.437.500 dinars. Cette opération cible les personnes physiques de nationalité algérienne résidentes, les employés et consultants de Moustachir, ainsi que les personnes morales de droit algérien (entreprises publiques et privées), fait savoir un communiqué de la Cosob. « La notice d’information visée, ainsi que le prospectus seront mis à la disposition des investisseurs au siège social de l’émetteur, auprès de son promoteur en Bourse et des intermédiaires financiers chargés du placement ainsi que sur les sites web de la Cosob, de la SGBV et de l’émetteur », informe la Cosob. Ces initiatives s’inscrivent dans une dynamique de modernisation impulsée par les pouvoirs publics. L’introduction récente du Crédit populaire algérien (CPA) a déjà produit des effets spectaculaires : la capitalisation boursière est passée de 65 à 530 milliards de dinars, tandis que le volume des transactions a bondi de 500 millions à 2 milliards de dinars. La feuille de route de la Cosob prévoit également l’introduction prochaine de la Banque de développement local (BDL), qui devrait encore enrichir la diversité et l’attractivité du marché. Il faut dire que les pouvoirs publics misent sur une refonte profonde du marché financier dans l’objectif de diversifier les canaux de financement de l’économie.
Une réforme profonde du marché financier
Dans ce sens, Youcef Bouzenada, président de la Cosob, a détaillé la stratégie de redynamisation lors d’une intervention hier sur les ondes de la Radio algérienne. Deux projets principaux sont au cœur de cette transformation : un guichet unique et une plateforme numérique destinés à fluidifier l’accès au marché financier.
Le guichet unique constituera un point de rencontre stratégique entre tous les acteurs du marché financier. Son objectif est de simplifier l’information et l’accompagnement des opérateurs économiques souhaitant s’introduire en bourse ou rechercher des financements innovants. La plateforme digitale permettra quant à elle de digitaliser les processus, offrant la possibilité de souscrire à distance et de déposer les notices d’information. Un projet de loi de gestion de la bourse est actuellement en préparation sous l’égide du ministère des Finances, avec l’ambition de créer de nouveaux acteurs et instruments financiers. Parmi les innovations annoncées figurent notamment l’émergence de sociétés de gestion de portefeuilles, de nouvelles alliances de notation et l’introduction du concept de finance verte. Ces dispositifs visent à moderniser l’écosystème financier et à l’ouvrir aux tendances internationales. Après une décennie de relatif immobilisme depuis l’introduction de Biopharm, la Bourse d’Alger entend retrouver sa dynamique et sa crédibilité. L’objectif est clair : attirer des investisseurs, faciliter le financement des entreprises et offrir de nouveaux horizons aux acteurs économiques algériens.
Sabrina Aziouez
