Sahara occidental: Le CODESA dénonce l’intensification de la politique marocaine répressive
Le Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains au Sahara occidental (CODESA) a dénoncé « l’intensification » de «la politique répressive systématique» menée par la puissance occupante marocaine à l’encontre des activistes sahraouis, alertant sur la gravité de l’agression dont a été victime le journaliste Mohamed Mayara, il y a quelques jours.
Le Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains au Sahara occidental (CODESA) dénonce avec une gravité croissante la politique répressive systématique menée par l’occupation marocaine contre les activistes sahraouis. Le document met en lumière une stratégie d’intimidation et de violence qui cible explicitement les militants politiques, juridiques, médiatiques et blogueurs engagés pour la défense des droits du peuple sahraoui.
« Dans le cadre de la politique répressive systématique menée par la puissance occupante marocaine, reposant sur l’incitation à la haine et à la violence à l’encontre des activistes sahraouis – qu’ils soient politiques, juridiques, médiatiques ou blogueurs -, les attaques contre les défenseurs des droits du peuple sahraoui à l’autodétermination s’intensifient dans la partie occupée du Sahara occidental», a-t-il déploré dans un communiqué. L’ONG pointe notamment l’agression récente du journaliste Mohamed Mayara, survenue le 19 novembre, comme emblématique de cette politique de répression. Travaillant pour l’agence sahraouie d’information Equipe Media, Mayara documente et dénonce les crimes contre l’humanité commis par l’occupation marocaine dans les territoires occupés du Sahara occidental. Son père, El Haiba Mayara, avait été enlevé en 1975 avec trois de ses frères par les forces d’occupation, et est décédé durant sa détention forcée dans des centres secrets au Maroc. Le rapport détaille les multiples exactions subies par Mohamed Mayara, qui incluent la perte de son emploi, des violences physiques, des campagnes de diffamation systématiques, et même la suspension arbitraire du salaire de son épouse. Selon des témoignages concordants, le journaliste a été violemment agressé par deux colons marocains circulant à moto, le battant en pleine rue et le contraignant à une hospitalisation à Laâyoune occupée.
Le CODESA souligne que ces actions s’inscrivent dans une politique de répression collective visant à imposer la loyauté à l’occupation marocaine. Cette stratégie ne se limite pas à Mayara. Le rapport met également en lumière le cas de Yahdih Essabi, journaliste et ancien prisonnier politique, directeur du réseau médiatique Guargarat, qui s’est vu refuser le renouvellement de son passeport le 20 novembre, illustrant une violation flagrante du droit fondamental à la liberté de circulation.
L’organisation considère ces agressions comme un maillon d’une politique générale d’intimidation et de représailles contre les défenseurs des droits humains sahraouis engagés pacifiquement pour leur droit à l’autodétermination. Le CODESA appelle donc la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains à condamner ces violations systématiques. Le CODESA appelle également à « œuvrer pour la mise en place d’un mécanisme international de protection des civils et défenseurs sahraouis des droits humains dans la partie occupée du Sahara occidental », et à «garantir le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la souveraineté sur ses ressources naturelles».
R.I.