Alors que l’entité sioniste intensifie les violences à Ghaza: L’AG de l’ONU adopte une résolution faveur de la solution à deux États
Alors que la situation s’aggrave à Ghaza avec des exactions israéliennes qui se multiplient, l’ONU a adopté une nouvelle résolution soutenant la la création d’un État palestinien.
L’Assemblée générale des Nations Unies a réaffirmé, mardi, avec une majorité écrasante son soutien à la création d’un État palestinien, adoptant une résolution historique par 157 voix pour, marquant une étape diplomatique significative dans la reconnaissance des droits du peuple palestinien. Cette résolution, votée dans le cadre de l’examen annuel de la question palestinienne, appelle à la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens et prône une solution à deux États, conformément aux frontières d’avant 1967. L’Assemblée a décidé de convoquer pour le mois de juin à New York une ‘’conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de la Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux Etats’’. Le texte de la résolution appelle les parties à ‘’agir de façon responsable’’ afin d’inverser ‘’les tendances négatives, y compris toutes les mesures prises sur le terrain qui contreviennent au droit international’’. L’Assemblée exige une nouvelle fois que ‘’les droits inaliénables du peuple palestinien, au premier rang desquels viennent le droit à l’autodétermination et le droit de créer un Etat indépendant, soient réalisés’’, ajoute le texte. Rappelant les récentes décisions de la Cour internationale de justice, elle demande également que l’entité sioniste ‘’mette fin à sa présence illicite dans le territoire palestinien occupé dans les plus brefs délais’’ et cesse toute colonisation. ‘’L’occupation doit cesser’’, a insisté l’ambassadeur palestinien à l’Onu, Riyad Mansour, accusant le gouvernement Netanyahu de vouloir ‘’détruire et déplacer la population pour annexer la terre’’.
La communauté internationale semble ainsi manifester une volonté croissante de résoudre pacifiquement un conflit qui perdure depuis des décennies. Parallèlement, sur le terrain, la réalité est tout autre : une violence extrême et une escalade militaire sionistes sans précédent transforment Ghaza en un théâtre de souffrance humaine incommensurable. Les derniers bilans officiels palestiniens sont édifiants et glaçants : 44.532 martyrs et 105.538 blessés, une majorité étant des femmes et des enfants, témoignent de la brutalité de l’agression génocidaire sioniste. Chaque jour apporte son lot de destructions massives, de bombardements systématiques et de déplacements forcés de populations civiles. Les chars de l’occupant israélien ont pénétré hier dans les parties nord de Khan Younès, principale ville du sud de Ghaza, tandis que les frappes aériennes continuent de faire des victimes innocentes, notamment dans des zones résidentielles et près d’infrastructures vitales comme les hôpitaux et les écoles. Les médecins rapportent des scènes dramatiques : des familles entières tuées alors qu’elles faisaient la queue devant une boulangerie, des personnels soignants blessés lors d’attaques directes contre des établissements médicaux, des incendies ravageant des camps de réfugiés. Le ministère palestinien des Affaires étrangères dénonce une situation qui s’apparente à un nettoyage ethnique, exhortant la communauté internationale à durcir ses sanctions contre les colons et à poursuivre les responsables devant les institutions judiciaires internationales. L’appel est d’autant plus pressant que certains responsables extrémistes sionistes évoquent ouvertement des projets de déplacement forcé des populations palestiniennes. La résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui exige l’arrêt immédiat des activités de peuplement dans les territoires palestiniens, reste largement lettre morte. Dans ce contexte, les Nations Unies, par la voix de son secrétaire général Antonio Guterres, alertent sur la menace génocidaire planant au-delà du conflit actuel.
Appel à respecter les décisions de la CIJ
La commémoration du 76ème anniversaire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide devient un rappel poignant de l’urgence à agir pour protéger les populations civiles et prévenir des atrocités massives. Guterres souligne la nécessité de renforcer les outils de prévention, notamment par l’éducation et la lutte contre la désinformation qui alimente les discours de haine. La communauté internationale se trouve ainsi confrontée à un choix crucial : laisser se perpétuer un cycle de violence qui menace la stabilité régionale et mondiale, ou œuvrer résolument pour une solution politique négociée respectant les droits fondamentaux des deux peuples. L’adoption de la résolution onusienne représente un signal d’espoir, mais la distance entre les résolutions diplomatiques et la réalité du terrain reste abyssale. La conférence internationale de haut niveau prévue en juin à New York constituera sans doute un moment décisif pour tenter de résorber cette plaie ouverte de l’histoire contemporaine. La pression diplomatique, les sanctions économiques et la mobilisation de l’opinion publique internationale pourraient être des leviers pour contraindre les parties à la négociation et mettre fin à des décennies de conflit meurtrier. L’enjeu dépasse largement le cadre régional : c’est la crédibilité du droit international et la capacité de la communauté mondiale à faire respecter les principes fondamentaux de dignité humaine qui sont aujourd’hui mis à l’épreuve.
Lyes Saïdi