Les majors américaines misent sur le potentiel hydrocarbures du pays: Chevron met le pied dans l’offshore algérien
L’Agence Nationale pour la Valorisation des Ressources en Hydrocarbures (ALNAFT) a signé hier un accord de coopération offshore avec l’entreprise américaine Chevron, a annoncé le ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables dans un communiqué.
Un accord majeur a été signé hier entre l’Agence Nationale pour la Valorisation des Ressources en Hydrocarbures (ALNAFT) et le géant américain Chevron North Africa Ventures Ltd. La cérémonie, qui s’est déroulée au siège du ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies Renouvelables, a été supervisée par le ministre d’État Mohamed Arkab, marquant ainsi l’importance accordée à cette collaboration par les autorités algériennes. L’accord, paraphé par Mourad Beldjehem, président d’ALNAFT, et Luca Rigo De Righi, directeur des nouveaux projets mondiaux de Chevron, vise à réaliser une étude approfondie du potentiel en ressources pétrolières dans la zone offshore. Cette initiative, qui s’étendra sur une période de 24 mois, représente une étape cruciale dans la stratégie de l’Algérie visant à optimiser l’exploitation de ses ressources naturelles et à consolider sa position de partenaire énergétique fiable sur la scène internationale. La présence lors de la cérémonie de signature du PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, ainsi que de hauts cadres du ministère, d’ALNAFT et de Chevron, souligne l’importance stratégique accordée à ces partenariats. Mourad Beldjehem a d’ailleurs mis en exergue l’importance de cette collaboration, la présentant comme un élément clé des efforts de l’Agence Nationale pour attirer des investissements de qualité et renforcer les capacités techniques en matière d’exploration offshore. Du côté de Chevron, Luca Rigo De Righi a exprimé la fierté de son entreprise de participer à cette initiative qui soutiendra les efforts de l’Algérie dans le développement de son secteur énergétique. Il a souligné que cet accord s’aligne parfaitement avec la vision de Chevron de fournir une énergie propre, fiable et abordable, tout en contribuant au développement durable du secteur énergétique algérien. Cette signature s’inscrit dans un contexte plus large de renforcement des relations entre l’Algérie et les majors américaines du secteur énergétique. En effet, les discussions avec Chevron et ExxonMobil ont récemment atteint un stade décisif pour le développement de gisements gaziers, comme l’a confirmé dimanche Rachid Nadil, président de l’Agence de régulation des hydrocarbures, lors d’un entretien récent avec l’APS. Les négociations actuelles se concentrent principalement sur les aspects juridiques des contrats, une étape déterminante avant leur finalisation officielle. L’intérêt manifesté par ces géants américains témoigne de l’attractivité croissante du secteur des hydrocarbures algérien. Le pays a en effet déployé des efforts considérables pour moderniser son cadre réglementaire et stimuler les partenariats stratégiques. Cette dynamique positive a déjà séduit plusieurs acteurs majeurs du secteur énergétique mondial, notamment le chinois Sinopec, l’italien Eni, le russe Gazprom et l’arabosoudien Midad Energy. Le partenariat avec Chevron s’est notamment renforcé en juillet dernier avec la signature d’un mémorandum d’entente visant le développement des ressources en hydrocarbures dans les bassins d’Ahnet et de Berkine. Cette collaboration met l’accent sur l’efficacité opérationnelle, l’utilisation de technologies de pointe et l’adoption des meilleures pratiques en matière de durabilité et de protection de l’environnement. Parallèlement, ExxonMobil a également manifesté son engagement envers le marché algérien en signant en mai dernier un protocole d’accord avec Sonatrach. Cette entente prévoit l’étude des opportunités de développement des ressources en hydrocarbures dans les bassins de l’Ahnet et de Gourara, démontrant ainsi l’intérêt croissant des majors américaines pour le potentiel énergétique algérien. Ces développements s’inscrivent dans une stratégie nationale plus large visant à renforcer la production et l’exportation d’hydrocarbures, tout en diversifiant les sources d’investissement. L’accord signé hier entre aussi dans le cadre du programme du ministère de l’énergie pour le développement du potentiel offshore. Mohamed Arkab a d’ailleurs souligné il y a quelques mois que les études en cours sur l’exploration offshore des hydrocarbures en Algérie ont révélé des « indicateurs positifs », notamment en ce qui concerne le gaz naturel. L’Algérie, forte de ses importantes ressources gazières et pétrolières, entend ainsi capitaliser sur son potentiel pour consolider sa position sur le marché énergétique mondial, particulièrement dans un contexte de demande croissante en gaz naturel
L’amélioration notable du climat des investissements en Algérie, soulignée par Rachid Nadil, a joué un rôle déterminant dans l’attraction de ces partenariats stratégiques. Les réformes entreprises pour moderniser le cadre réglementaire et faciliter les investissements étrangers portent leurs fruits, comme en témoigne l’intérêt croissant des majors internationales pour le secteur énergétique algérien. Ces récents développements marquent ainsi une nouvelle étape dans la stratégie énergétique de l’Algérie, qui réussit à attirer des investissements significatifs tout en maintenant une approche équilibrée entre développement économique et durabilité environnementale. La collaboration avec des acteurs majeurs comme Chevron et ExxonMobil devrait contribuer à renforcer la position de l’Algérie en tant que fournisseur énergétique fiable et partenaire stratégique sur la scène internationale.
Sabrina Aziouez