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Industrie automobile : Cinq nouveaux constructeurs en lice

Cinq constructeurs automobiles ont exprimé leur ambition d’investir dans la construction mécanique en Algérie.

Pas moins de 122 opérateurs ont déjà déposé leurs dossiers sur la nouvelle plateforme numérique mise en place par le ministère de l’Industrie pour l’obtention d’un agrément. La plus part des demandes concernent l’activité de concessionnaire, c’est-à-dire l’importation et la vente en l’état des véhicules neufs dès le premier semestre de l’année 2023.

La publication, il y a une quinzaine de jours du décret exécutif N° 22-384 du17 novembre 2022 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de construction de véhicules semble intéresser davantage de grandes firmes asiatiques et européennes pour venir s’installer en Algérie. C’est ce qu’a révélé, jeudi dernier, le directeur des industries sidérurgiques, mécaniques, aéronautiques et navales au niveau du ministère, Mohamed Djebili, dans une intervention sur les ondes de la radio algérienne, affirmant que cinq marques automobiles ont exprimé leur ambition d’investir dans la construction mécanique. Et si ce responsable n’a pas donné les noms de ces constructeurs, encore moins les détails concernant les négociations entamées, il y a plusieurs mois, avec ces opérateurs, il est clair que le nouveau cahier des charges ouvre grandes les portes à l’investissement dans ce secteur qui broie du noir depuis près de quatre ans. D’autant que ce décret comporte des clauses à même d’encourager les firmes automobiles mondiales à développer un tissu de sous-traitance et d’aller vers un taux d’intégration, à hauteur de 10 %, à partir de la deuxième année. A ce propos, Mohamed Djebili a indiqué que, pour le moment, le pays recèle entre 300 et 350 sous-traitants qui activent dans le secteur de la pièce automobile et qui pourraient approvisionner les constructeurs étrangers qui devraient s’installer en Algérie. Autrement dit, ces sous-traitants devront intégrer, dès le début de l’activité des constructeurs, les zones internes de fournisseurs (ZIF). Sauf que, précise ce responsable, ces sous-traitants seront assujettis à des homologations nécessaires pour pouvoir intégrer ces ZIF. En ce sens, M. Djebili a indiqué que « ces sous-traitants bénéficient d’un accompagnent du ministère du secteur dans leurs discussions avec les constructeurs internationaux devant s’installer en Algérie dans le but d’obtenir les homologations nécessaires ». Ce qui, au demeurant, suggère, des délais qui pourraient osciller entre 45 jours et trois mois, selon le Process d’homologation, sachant que chaque pièce devra être homologuée par le constructeur au niveau de la maison-mère. « Un arsenal juridique a été mis en place pour accompagner les sous-traitants jusqu’à leur homologation par les constructeurs installés en Algérie », a rassuré M. Djebili, soulignant que « la loi inclut aussi l’obligation pour le constructeur de s’approvisionner au niveau des sous-traitants homologués pour l’activité de ses autres sites de production à l’étranger ». Cet aspect, déjà évoqué lors des précédentes expériences, avait soulevé plusieurs questionnements, notamment sur la nécessité d’installer des laboratoires d’homologation en Algérie pour gagner du temps et permettre aux opérateurs d’honorer leurs engagements liés au taux d’intégration. En revanche, M. Djebili a révélé qu’il existe déjà des sous-traitants qui pourront « produire de la pièce pour la première monte mais aussi les pièces de rechange », précisant « que des sous-traitants sont d’ores et déjà homologués, activant dans la câblerie, la pneumatique, composants plastiques et sièges automobiles notamment (…) A partir de 2025, nous estimons qu’on aura une panoplie de sous-traitants très diversifiée qui permettra d’économiser les devises destinées à l’importation de pièces de rechange ». Toutefois, ces sous-traitants devront bénéficier de contrats de filières avec les constructeurs pour obliger ces derniers à intégrer les producteurs locaux dans les ZIF. Du coup, et graduellement, les constructeurs doivent atteindre un niveau de production de 60 000 à 70 000 unités/an pour être compétitif et intégrer une bonne partie des pièces produites localement. Par ailleurs, M. Djebili a révélé que pas moins de 122 opérateurs ont déjà déposé leurs dossiers sur la nouvelle plateforme numérique mise en place par le ministère de l’Industrie pour l’obtention d’un agrément. Selon M. Djebili, la plus part des demandes d’agréments concernent l’activité de concessionnaire, c’est-à-dire l’importation et la vente en l’état des véhicules neuves dès le premier semestre de l’année 2023. Premier garde-fou, et pas des moindres, ce responsable a estimé que le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations devra jouer son rôle dans la régulation des importations à travers l’Agence nationale de la promotion des exportations (Algex) pour parer aux tentatives de surfacturation, une pratique qui a permis aux anciens opérateurs de siphonner le Trésor public et de transférer illégalement des devises à travers notamment le non-rapatriement des cautions sur la garantie. « Ces mesures visent à maîtriser les importations qui concernent uniquement les concessionnaires de véhicules neufs et non pas les constructeurs qui importent les collections (kits CKD-ndlr) destinés à leur activités ». En revanche, ce responsable a révélé que l’Etat veillera au grain pour éviter les erreurs du passé, notamment les importations déguisées de voitures à travers les kits CKD destinés au montage et à la construction automobile.

Riad Lamara

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