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La Bosnie affiche de l’intérêt pour le GNL Algérien

Pour la Bosnie-Herzégovine l’enjeu est de sécuriser ses approvisionnements énergétiques dans un environnement européen devenu particulièrement volatil. Le ministre bosnien de l’énergie n’a pas caché son ambition de « renforcer le partenariat stratégique » avec l’Algérie, reconnaissant les « grandes potentialités » offertes par cette collaboration.

Lors que la conjoncture sur le marché européen de l’énergie demeure tendue, et reste marqués par la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement alternatives aux traditionnels fournisseurs russes, l’Algérie se positionne progressivement comme un partenaire stratégique pour plusieurs pays d’Europe de l’Est. La récente rencontre entre le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, et son homologue bosnien Vedran Lakic illustre parfaitement cette dynamique de rapprochement énergétique. Cette entrevue, qui s’est tenue à Alger, témoigne de la volonté mutuelle de développer une coopération ambitieuse dans les secteurs énergétiques et miniers. Les discussions entre les deux responsables ont révélé une convergence d’intérêts significative. Mohamed Arkab a souligné la disponibilité de l’Algérie à « partager son expertise dans les domaines de l’énergie et de l’exploitation des ressources naturelles et également dans le domaine des énergies renouvelables et de la réduction de l’empreinte carbone ». Cette offre s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification des partenariats énergétiques internationaux de l’Algérie. Pour la Bosnie-Herzégovine, représentée par Vedran Lakic, l’enjeu est de sécuriser ses approvisionnements énergétiques dans un environnement européen devenu particulièrement volatil. Le ministre bosnien n’a pas caché son ambition de « renforcer le partenariat stratégique » avec l’Algérie, reconnaissant les « grandes potentialités » offertes par cette collaboration. Les discussions ont porté sur plusieurs axes stratégiques, notamment les opportunités d’investissement dans les hydrocarbures, la production et la distribution d’électricité, mais aussi le développement de technologies énergétiques innovantes. Un accent particulier a été mis sur le gaz naturel liquéfié (GNL), secteur dans lequel l’Algérie démontre une présence croissante sur le marché européen. Cette ambition se confirme à travers les récentes initiatives de Sonatrach en Europe centrale et de l’Est. Déjà, le groupe a réalisé sa première livraison de GNL en Croatie le 22 mai 2024, utilisant le terminal flottant de regazéification KRK. Cette opération, fruit d’une « collaboration intensive » avec les partenaires croates, s’accompagne même d’un approvisionnement étendu vers la Hongrie via le réseau gazier croate. Dans la même dynamique, Sonatrach a également entamé, le 1er octobre 2024, la livraison de gaz naturel à la compagnie tchèque CEZ, suite à « des négociations fructueuses ayant duré deux années ». L’objectif est clairement de « conquérir une part du marché gazier tchèque » et de se positionner comme un « fournisseur fiable » sur le marché énergétique européen. Pour la Bosnie-Herzégovine, ce partenariat potentiel avec l’Algérie représente une opportunité stratégique. Vedran Lakic a explicitement exprimé son engagement à « exploiter toutes les opportunités disponibles pour élargir la coopération dans les domaines de l’électricité, des énergies renouvelables et des mines ». La société bosnienne Energoinvest, présente lors des discussions, incarne cette volonté de coopération. Son représentant a souligné la poursuite des « efforts pour conforter la présence de la société en Algérie », notamment à travers le renforcement de ses équipes et son implication dans des projets électriques et de énergies renouvelables. Les discussions ont également abordé des domaines d’avenir comme l’énergie solaire photovoltaïque, l’hydrogène vert et l’énergie éolienne. L’objectif est de soutenir la transition énergétique et d’améliorer l’efficacité énergétique des deux pays. Un accent a été mis sur le transfert de connaissances, l’échange de technologies et l’élargissement des programmes de formation. Ces échanges interviennent au moment où le projet de corridor Sud SoutH2 Corridor pour le transport d’hydrogène vert produit en Algérie vers le cœur de l’Europe entre dans sa phase concrète. Cette rencontre symbolise la volonté de l’Algérie de se positionner comme un acteur énergétique incontournable, capable de répondre aux besoins énergétiques européens dans un contexte géopolitique complexe. Pour la Bosnie-Herzégovine, il s’agit de diversifier ses sources d’approvisionnement et de bénéficier de l’expertise algérienne dans les domaines énergétiques. Les deux pays ont conclu leurs échanges en soulignant l’importance d’établir « un partenariat stratégique et durable » au service de leurs intérêts communs, ouvrant ainsi la voie à de futures collaborations prometteuses dans le secteur énergétique.

Sabrina Aziouez

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