Port de Djen-Djen : Un consortium d’entreprises pour la réalisation d’un quai minéralier

Ce projet stratégique vise à diversifier les activités portuaires et à renforcer les capacités d’exportation des ressources minières et industrielles du pays.

Selon une source proche du dossier, les travaux devraient être lancés au cours du mois de mars 2025, après une phase d’évaluation des offres qui touche à sa fin. « La signature du contrat pour la construction d’un quai minéralier au port de Djen-Djen ne saurait tarder et pourrait avoir lieu avant mars 2025. Aussitôt, le marché conclu, les travaux démarreront rapidement », précise notre source. Un consortium d’entreprises sera prochainement désigné pour la réalisation de cette infrastructure stratégique, destinée à diversifier les activités portuaires et à renforcer les capacités d’exportation des ressources minières et industrielles du pays. Ce projet s’inscrit dans une vision à long terme pour le développement économique de l’Algérie, particulièrement dans le secteur des exportations hors hydrocarbures, conformément aux orientations des plus hautes instances de l’État. Une fois achevé, ce quai minéralier est appelé à faciliter l’exportation des produits sidérurgiques, notamment le rond à béton et d’autres ressources minières, renforçant ainsi la compétitivité du port sur la scène nationale et internationale. Cette modernisation répond à la demande croissante du secteur minier tout en offrant de nouvelles opportunités pour l’industrie, particulièrement en raison de la présence du complexe sidérurgique « Bellara » à proximité. Il convient de souligner que la position géographique stratégique du port de Djen-Djen, situé sur la façade méditerranéenne, lui confère un avantage considérable pour devenir un hub régional majeur dans le transport des produits miniers et industriels. La modernisation du port va, à court et moyen terme, renforcer sa position dans le développement du transport maritime de l’Algérie, en augmentant substantiellement le volume des exportations hors hydrocarbures, conformément à la stratégie nationale de diversification économique. Le nouveau quai minéralier de Djen-Djen s’insère dans un plan plus large de développement des infrastructures portuaires de l’Est algérien. Il vient compléter le projet d’expansion du port d’Annaba et la réalisation d’un quai minéralier similaire qui y est en cours de construction. Ces investissements témoignent de la volonté des autorités de renforcer la position du pays en matière de transport maritime et de commerce international. Les trois ports de l’Est du pays – Djen-Djen, Skikda et Annaba – revêtent « une importance capitale et stratégique dans le développement de l’économie nationale », comme le soulignent les experts du secteur. Une fois les travaux de modernisation, de mise en conformité et de développement de leurs infrastructures achevés, ces ports sont appelés à jouer un rôle accru dans les échanges commerciaux nationaux et internationaux. Parallèlement à ces projets d’infrastructure, le port de Djen-Djen a également entrepris une modernisation de son mode de fonctionnement. Selon Messaoud Kidri, Président directeur-général par intérim de l’entreprise portuaire, « en exécution des instructions des hautes autorités du pays relatives à la mise en œuvre du système de travail continu au sein des infrastructures portuaires commerciales, le port de Djen-Djen fonctionne désormais durant tous les jours de la semaine et sans interruption ». Cette mesure, qui s’inscrit dans le cadre d’une directive nationale visant à optimiser l’utilisation des infrastructures portuaires, a nécessité des adaptations importantes en termes de ressources humaines et matérielles. Pour assurer ce fonctionnement en continu, les responsables du port ont mobilisé l’ensemble de leurs moyens à travers « la location d’équipements et d’engins, le recrutement de 20 nouveaux travailleurs et l’embauche prochaine de 10 caristes », a précisé M. Kidri à l’APS. Il a également souligné qu’une « opération d’évaluation sera effectuée périodiquement pour s’assurer en permanence que le personnel en place est suffisant », ajoutant que d’autres recrutements d’ajustement pourraient être opérés si nécessaire. Le nouveau système de travail en H24 et 7j/7 « améliorera l’efficacité du port et permettra de substantielles économies, notamment avec la réduction attendue de la durée de séjour des navires à quai, mais également en rade, réduisant ainsi les surestaries et, partant, le coût du transport maritime des marchandises, l’efficacité du port et son attractivité », a expliqué le PDG par intérim.

De nouveaux équipements pour le port de Mostaganem

Cette initiative n’est pas isolée, puisqu’une démarche similaire a été entreprise dans d’autres infrastructures portuaires du pays, comme au port de Mostaganem, où l’Entreprise portuaire a récemment acquis de nouveaux équipements en vue de passer au système de travail en continu. Cette mesure s’inscrit dans le cadre des directives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à instaurer ce mode de fonctionnement dans les ports économiques du pays. À Mostaganem, les services de la wilaya ont effectué une visite inopinée pour vérifier l’engagement du port à mettre en œuvre ce système de travail en continu. De nouveaux scanners ont été installés qui « contribueront à améliorer considérablement ses performances, à accroître son activité et son efficacité, en conformité avec les instructions des hautes autorités du pays ». Ces dernières années, l’activité commerciale au port de Mostaganem s’est stabilisée autour d’un volume d’un million de tonnes par an, avec une augmentation notable des exportations hors-hydrocarbures, notamment des produits sidérurgiques (rond à béton et bobines), du clinker, ainsi que certains produits agroalimentaires et agricoles, tels que les légumes et les dattes. En plus de l’amélioration des infrastructures et de l’optimisation du fonctionnement des ports, les pouvoirs publics ont mis en place une batterie de mesures incitatives afin d’encourager les opérateurs économiques à s’orienter vers l’exportation de leurs produits, dans l’objectif de réduire la facture d’importation et de rééquilibrer la balance commerciale du pays.

Sofa Chahine