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RDC: Au moins 35 morts dans une attaque

La République démocratique du Congo traverse une nouvelle période d’instabilité alors que la violence continue de ravager l’est du pays. Une récente attaque dans un village de la province du Nord-Kivu a fait au moins 35 victimes, selon les sources sécuritaires locales.

L’assaut s’est déroulé dans la nuit de mercredi à jeudi dans le village de Tambi, situé dans le territoire de Masisi. Certaines sources locales et un témoin évoquent même un bilan plus lourd, dépassant les 40 morts. D’après un responsable communautaire et une source médicale, les habitants de Tambi étaient récemment revenus dans leur village après avoir fui les combats opposant le M23 à l’armée congolaise et aux milices alliées. Suite à cette nouvelle attaque, des blessés ont été transportés vers un hôpital proche, et la population a commencé à fuir la zone à nouveau. Cette tragédie s’inscrit dans un contexte de violence généralisée qui touche particulièrement la province voisine de l’Ituri. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (BCAH), plus de 200 civils ont été tués dans cette région depuis janvier 2025, et près de 100 000 personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers. Dans un communiqué, le BCAH se dit « préoccupé par la récente recrudescence de la violence dans la province de l’Ituri ». Les conséquences de ces violences vont bien au-delà des pertes humaines immédiates. Plus de 100 écoles ont dû fermer leurs portes, privant plus de 30 000 enfants d’éducation. La situation a également créé « d’énormes besoins humanitaires » selon les Nations unies. L’instabilité complique par ailleurs la lutte contre le choléra qui sévit dans l’est de la RDC. Les autorités sanitaires du Nord-Kivu rapportent une augmentation inquiétante des cas de choléra, avec une hausse de près de 40% en l’espace d’une semaine seulement. La capitale provinciale, Goma, est particulièrement touchée par cette épidémie. À l’origine de cette nouvelle vague de violence se trouve l’offensive menée depuis le début de l’année par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Ces derniers ont pris le contrôle de vastes territoires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris leurs chefs-lieux, Goma et Bukavu. Face à cette situation, des milliers de Congolais fuient vers les pays voisins. Le Burundi fait face à un afflux massif de réfugiés, comme l’a indiqué vendredi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Près de 63 000 personnes sont arrivées en moins d’un mois sur le sol burundais, dont plus de 1 100 pour la seule journée du 5 mars. Au total, environ 85 000 personnes ont fui l’est de la RDC vers les pays limitrophes en raison de l’escalade récente des combats dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Bien que le nombre d’arrivées ait légèrement diminué la semaine dernière, des centaines de réfugiés continuent de traverser quotidiennement la frontière burundaise via 11 points de passage, dont la plupart ne sont pas officiels. La majorité des personnes déplacées sont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Les autorités burundaises ont mis en place des structures d’accueil et de transit pour enregistrer les nouveaux arrivants, les héberger et leur fournir une assistance d’urgence. Cependant, face à l’ampleur de la crise, la question se pose de savoir combien de temps le pays pourra continuer à accueillir un tel nombre de réfugiés.

Lyes Saïdi

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