Plusieurs manifestations prévues samedi prochain contre l’extrême droite en France
Une vague de mobilisation contre l’extrême droite s’apprête à déferler sur l’Hexagone samedi 22 mars, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. À l’appel du collectif « Né·es ici ou venu·es d’ailleurs, uni·es contre le racisme ! » et de la Marche des solidarités, un large front composé de militants politiques, associatifs, syndicalistes, artistes et citoyens engagés entend faire démonstration de l’unité populaire face à la montée des idées d’extrême droite dans le paysage politique français.
La France Insoumise (LFI) figure parmi les organisations à l’origine de cet appel à manifester « partout dans le pays contre le gouvernement de François Bayrou, l’extrême droite et ses idées », comme l’indique un communiqué du parti. N’ayant pu obtenir le soutien nécessaire à l’Assemblée nationale après l’échec de ses multiples motions de censure, le mouvement se tourne désormais vers la mobilisation citoyenne, estimant que « la priorité aujourd’hui est à l’action ». LFI dénonce particulièrement l’association du gouvernement Bayrou avec le Rassemblement National (RN). La Confédération générale du travail (CGT) a également appelé à descendre dans la rue le même jour en solidarité avec les travailleurs étrangers et leurs familles. Dans sa déclaration, le syndicat affirme que « le temps n’est pas à commémorer, mais à se mobiliser, à refuser les discours et les pratiques racistes qui s’étendent sur tous les continents – mais aussi en France – et à défendre l’égalité des droits et la démocratie ». La CGT souligne que « le discours nationaliste visant à opposer les populations et les travailleurs en fonction de l’origine, de la couleur de peau, de la religion est une vieille recette de l’extrême droite », ajoutant que « les politiques du bouc émissaire, désignant les étrangers comme responsables des difficultés et des angoisses, ont toujours accompagné les périodes de crises et la montée des fascismes ». Dans plusieurs villes de France, comme à Morlaix (Finistère), diverses associations et partis politiques locaux ont également lancé des appels à manifester, invitant « toutes les citoyennes et tous les citoyens à se rassembler contre l’extrême droite et ses idées […] samedi 22 mars ». Ces manifestations interviennent dans un contexte politique tendu, marqué par la montée du populisme et l’adoption par le gouvernement de droite, battu aux urnes, d’idées traditionnellement associées à l’extrême droite dans une tentative de légitimation. Elles coïncident également avec une période de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, alors que les relations algéro-françaises et l’algérophobie sont instrumentalisées comme enjeu électoral par la droite et l’extrême droite.
Chokri Hafed
