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Hausse des salaires, allocation chômage, dialogue national, sécurité alimentaire et croissance : Des engagements réaffirmés

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé samedi soir son engagement à poursuivre les réformes économiques et sociales entamées depuis son élection, tout en soulignant les progrès significatifs réalisés dans différents domaines stratégiques. Lors de son entrevue périodique diffusée sur les chaînes de télévision et de radio nationales, le chef de l’État a abordé plusieurs questions d’actualité, allant de la valorisation des salaires à la sécurité alimentaire, en passant par le dialogue national et la stabilité du pays.

Fidèle à sa vision d’une Algérie socialement juste, le président Tebboune a réitéré son engagement à maintenir le caractère social de l’État « par fidélité aux chouhada de la Révolution de libération et à la Déclaration du 1er Novembre ». Cette orientation se traduit notamment par la poursuite de l’augmentation des salaires et de l’allocation chômage, deux mesures phares de sa politique sociale. « L’augmentation de l’allocation chômage se poursuivra progressivement (…) je m’y suis engagé, tout comme je me suis engagé à valoriser les salaires jusqu’à 100 % », a déclaré le président, rappelant que « les salaires ont déjà été augmentés de 47 % ». M. Tebboune a toutefois précisé que « la poursuite de la valorisation des salaires se fera selon la situation économique du pays et dans des proportions raisonnables, sans déséquilibrer le budget de l’État ». Le chef de l’État a particulièrement insisté sur la priorité accordée aux jeunes, qu’il considère comme « l’essence même du pays ». À cet égard, il s’est félicité du « haut patriotisme de la jeune génération » et de « l’éveil de la jeunesse d’aujourd’hui, jalouse et fière de son pays, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ». Selon lui, la jeunesse algérienne « est désormais fière des produits de son pays, reconnus pour leur haute qualité, une source de fierté et une preuve du patriotisme dont fait preuve la génération actuelle, n’en déplaise à certaines parties ». Le président de la République a en outre rappelé les efforts de l’Etat pour lutter contre la spéculation et réprimer les spéculateurs en appliquant des sanctions sévères, allant jusqu’à 30 ans de prison. La spéculation est une « pratique héritée d’une époque révolue », mais « aujourd’hui, la plupart des jeunes sont loin de ces comportements », s’est-il réjoui.

Un dialogue national inclusif en perspective

Concernant le volet politique, le président Tebboune a confirmé son intention d’ouvrir un dialogue national inclusif, prévu pour fin 2025 ou début 2026. « Je respecte toujours mes engagements, mais au moment opportun, j’ai annoncé précédemment l’ouverture d’un dialogue national sur l’avenir du pays fin 2025 ou début 2026 », a-t-il affirmé. Expliquant le choix de cette échéance, le président a précisé : « Je pense que d’ici là, nous aurons résolu presque tous les problèmes hérités et comblé toutes les lacunes, ce qui nous permettra de nous consacrer aux questions politiques inclusives ». M. Tebboune a également exprimé son souhait que ce dialogue « profite au pays et non aux personnes ». Le chef de l’État a par ailleurs salué « l’évolution significative » du niveau de conscience collective, relevant que la majorité des jeunes universitaires ont « la capacité d’analyser les événements ». Il a rappelé son engagement pris lors de sa première campagne électorale de « passer le flambeau aux jeunes », un engagement qui se concrétise actuellement en permettant à cette importante frange de la société de renforcer sa présence au sein des assemblées élues locales et nationales. Ces efforts visent, selon lui, à « créer une nouvelle élite politique et économique, en misant sur les jeunes entrepreneurs ».

Abordant la question de la stabilité nationale, le président Tebboune a affirmé que l’État sanctionnera quiconque touche à la stabilité du pays, à l’unité nationale et aux valeurs de la société algérienne sous couvert de « liberté d’expression ». « La diffamation, les insultes et les injures à l’endroit des familles et des individus sous couvert de liberté d’expression ne sont pas permises », a-t-il assuré. « La liberté d’expression par la critique n’a jamais été interdite en Algérie, mais cela n’autorise pas de porter atteinte aux traditions et à la culture authentique de notre société », a précisé le président, insistant sur « le rejet catégorique de tout ce qui est susceptible de toucher à la spécificité des différentes régions du pays et à l’unité nationale ». En ce qui concerne les critiques adressées à l’Algérie sur la question de la liberté d’expression, le président de la République a affirmé que ces critiques visaient principalement à « déstabiliser le pays », soutenant que « quiconque emprunte cette voie est un agent et fait partie de la cinquième colonne ». L’Algérie « n’est pas un État totalitaire » comme certains tentent de le faire accroire sous couvert de « liberté d’expression », a-t-il insisté, ajoutant que la société algérienne a « ses spécificités qu’il faut respecter ».

Sécurité alimentaire et hydrique : des avancées significatives

Sur le plan économique, le président Tebboune a mis en avant les progrès considérables réalisés en matière de sécurité alimentaire et hydrique. « L’Algérie a réalisé de grands progrès en matière de sécurité alimentaire et hydrique, grâce à l’augmentation de la production agricole, notamment dans les cultures stratégiques, parallèlement à la mise en œuvre d’un programme ambitieux pour la réalisation d’usines de dessalement de l’eau de mer, l’interconnexion des barrages et l’exploitation de la nappe phréatique », a-t-il affirmé.

Le président a souligné que l’Algérie atteindra prochainement l’autosuffisance dans plusieurs produits, « à l’instar du blé dur dont l’autosuffisance sera complètement réalisée au cours de cette année ». Il a également indiqué que les pouvoirs publics comptent atteindre l’autosuffisance dans la filière laitière « d’ici deux ans », grâce à un grand projet d’investissement à Adrar en partenariat avec des investisseurs qataris pour l’élevage bovin et la production de produits laitiers. Le président de la République a également salué le progrès réalisé en matière d’exportation grâce à la qualité du produit local, notamment l’exportation des produits agricoles, et ce suite à « la débureaucratisation du secteur agricole et au recours à des techniques agricoles avancées grâce aux efforts des agriculteurs ». Il s’est dit, à ce propos, satisfait quant à la résolution du problème du foncier agricole « qui sera définitivement réglé cette année », en attendant le parachèvement des efforts devant « résoudre deux problèmes majeurs : la production de lait, notamment grâce à notre projet avec les Qataris à Adrar, et la production de viande. Je me suis entendu avec l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) pour parvenir à une solution définitive à la filière ovine ». Parmi les solutions appliquées, l’autorisation d’importation de bétail de pays africains comme le Mali et le Niger dans le cadre du troc, a précisé le président de la République, soulignant que les pouvoirs publics mettront en place des « lois strictes » pour réprimer toutes les pratiques visant à porter atteinte à la richesse animale et à la sécurité alimentaire, notamment le phénomène de l’abattage d’agnelles. L’éleveur doit faire prévaloir l’intérêt du pays, a-t-il insisté, soutenant qu’ »on ne peut pas vendre un mouton à 17 millions de centimes » alors que l’Algérie recèle une grande richesse animale, notamment les moutons.Concernant le secteur de l’eau, M. Tebboune a annoncé le projet de création d’une entreprise nationale spécialisée dans la réalisation et la gestion des stations de dessalement de l’eau de mer. « Nous avons pris la décision de créer une entreprise nationale de réalisation et de gestion des stations de dessalement de l’eau de mer, en misant sur nos compétences humaines, notamment les jeunes ayant participé à la réalisation de différentes stations de dessalement de l’eau de mer », a-t-il déclaré, exprimant sa « fierté » quant à la contribution des entreprises nationales dans la concrétisation du programme des cinq usines de dessalement de l’eau de mer, dont quatre ont déjà été inaugurées et mises en service. Le président de la République a également fait état d’un essor économique attendu avec l’entrée en production de plus de 11.000 projets d’investissement. Il a salué l’orientation de nombreux opérateurs vers la production locale, contribuant ainsi à la création d’emplois et de valeur ajoutée. Dans le domaine énergétique, M. Tebboune a affirmé l’ambition de l’Algérie de « doubler sa production de gaz naturel dans les cinq prochaines années », soulignant que l’Algérie est devenue « un fournisseur très fiable », notamment pour le marché européen. Il a également évoqué les efforts en cours pour réaliser un « troisième gazoduc entre l’Algérie et l’Italie vers l’Allemagne, pour exporter l’hydrogène et l’électricité conventionnelle et non conventionnelle ». Par ailleurs, le président a mis l’accent sur l’importance de la numérisation dans la modernisation de l’État et de l’économie. « L’État est à pied d’œuvre pour généraliser la numérisation avant la fin de l’année en cours », a-t-il indiqué, précisant que « les États modernes reposent sur des données exactes, avec une faible marge d’erreur ». Selon lui, le recours à la numérisation est de nature à conférer de la transparence à toutes les opérations, ce qui permettra de « maîtriser les dépenses de l’État ».

Coopération

Sur le plan des relations internationales, le président Tebboune a évoqué les rapports de l’Algérie avec plusieurs pays, notamment l’Italie, avec laquelle les relations se démarquent par leur « efficacité ». Il a salué les investissements italiens en Algérie, particulièrement dans le domaine du montage automobile et de l’agriculture, annonçant l’ouverture prochaine du siège du Plan Enrico Mattei en Algérie. Le président s’est également dit satisfait quant au retour à la normale des relations entre l’Algérie et l’Espagne, « après avoir connu un coup de froid », indiquant que l’Algérie importera de ce pays une partie de ses besoins en ovins en prévision de l’Aïd El-Adha.

En conclusion, le président Tebboune a réaffirmé sa détermination à poursuivre les réformes engagées pour bâtir une « Algérie nouvelle ». « Ce mérite revient non seulement au président de la République ou au gouvernement, mais aussi à toutes les Algériennes et à tous les Algériens », a-t-il souligné, appelant à la mobilisation de tous pour relever les défis du développement et de la modernisation du pays.

Samir Benisid

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