Le ministre de l’Énergie entame une visite en Éthiopie: L’Algérie déploie sa diplomate énergétique en Afrique
Le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies Renouvelables, Mohamed Arkab, entame ce lundi une visite de travail de deux jours à Addis-Abeba, capitale éthiopienne. Cette mission s’inscrit dans le cadre de l’exécution des directives du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et fait suite aux conclusions de sa récente visite en République fédérale démocratique d’Éthiopie, selon un communiqué du ministère publié dimanche.
Le ministre d’État est accompagné d’une délégation de haut niveau comprenant le PDG du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, le PDG du groupe Sonelgaz, Mourad Adjal, ainsi que plusieurs cadres du ministère et des institutions nationales concernées. Durant son séjour, Arkab rencontrera plusieurs responsables éthiopiens, notamment les ministres des Mines et du Pétrole, de l’Eau et de l’Énergie, ainsi que du Commerce et de l’Intégration régionale, afin d’explorer les moyens de renforcer la coopération bilatérale dans les domaines des hydrocarbures, de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables. Des entretiens sont également prévus avec des dirigeants d’entreprises éthiopiennes pour identifier de nouvelles opportunités de partenariat économique et d’investissement. Cette visite s’inscrit dans une séquence diplomatique africaine intense pour l’Algérie, illustrant la volonté du pays de consolider sa position stratégique sur le continent. En effet, ces derniers mois, l’Algérie a multiplié les initiatives diplomatiques en Afrique, avec des délégations de haut niveau envoyées dans plusieurs pays afin de renforcer les liens bilatéraux et d’explorer de nouvelles opportunités de coopération. Cette démarche traduit l’ambition algérienne de jouer un rôle de premier plan dans l’intégration régionale africaine, en ligne avec les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Le secteur énergétique constitue un pilier essentiel de cette stratégie. L’Algérie, forte de son expertise dans les domaines pétrolier et gazier, cherche à étendre son empreinte énergétique sur le continent en partageant son savoir-faire et en investissant dans des projets structurants. Le pays a récemment lancé plusieurs initiatives majeures, notamment dans le développement des infrastructures énergétiques transfrontalières et des énergies renouvelables. La présence des PDG de Sonatrach et Sonelgaz dans la délégation témoigne de l’importance accordée aux partenariats industriels concrets. La visite en Éthiopie revêt une importance particulière car elle cible un pays en pleine croissance économique, dont les besoins énergétiques sont considérables. L’Éthiopie, qui développe d’ambitieux projets hydroélectriques et d’énergies renouvelables, représente un partenaire stratégique pour l’Algérie dans sa politique de diversification économique. La rencontre prévue avec le ministre éthiopien du Commerce et de l’Intégration régionale souligne également la dimension commerciale de cette coopération, au-delà du seul secteur énergétique. Cette mission s’inscrit également dans un contexte géopolitique régional complexe, marqué par des tensions dans plusieurs zones du continent. À travers sa diplomatie énergétique, l’Algérie cherche à renforcer la stabilité régionale et à promouvoir une coopération économique mutuellement bénéfique entre pays africains. Une démarche qui se traduit par des projets concerts à l’image des projets de raffinerie et de centrale électrique au Niger, en plus de l’ambition de Sonelgaz de se déployer en Afrique de l’Ouest. L’approche algérienne vise à développer des partenariats stratégiques durables qui contribuent au développement des infrastructures et à la sécurité énergétique sur le continent. Selon le communiqué ministériel, cette visite s’inscrit dans les efforts déployés par l’Algérie pour renforcer sa coopération avec les pays africains, conformément à la vision du Président de la République qui vise à développer des partenariats stratégiques servant les intérêts communs et réalisant un développement durable et une intégration africaine. Cette démarche reflète l’engagement de l’Algérie à contribuer activement à la construction d’une Afrique plus intégrée et plus prospère, capable de relever collectivement les défis du développement économique et social.
Sabrina Aziouez