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Nucléaire iranien: Un accord peut être trouvé « si les Etats-Unis en ont la volonté »

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a estimé mardi qu’un accord pouvait être trouvé avec les Etats-Unis si ces derniers en avaient la volonté lors des pourparlers sur le nucléaire prévus ce weekend à Oman. « Si l’autre partie a la volonté nécessaire et suffisante, un accord peut être trouvé. En fin de compte, la balle est dans le camp de l’Amérique », a déclaré Araghchi, selon l’agence officielle Irna, ajoutant que « l’objectif principal » de Téhéran était d’obtenir la levée des sanctions. Le président américain Donald Trump a annoncé lundi que les Etats-Unis et l’Iran allaient entamer des négociations directes sur le programme nucléaire iranien, mais le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré par la suite que des discussions prévues à Oman seraient indirectes. Comme il l’avait fait par le passé, Donald Trump a également averti l’Iran qu’il serait « en grand danger » si les discussions venaient à s’avérer infructueuses. Téhéran a rejeté depuis plusieurs semaines la proposition de Donald Trump de négocier directement un accord sur son programme nucléaire, en dépit de la menace du président américain de s’exposer dans le cas contraire à des bombardements. L’Iran semble s’en tenir à cette position, affirmant lundi être disposé uniquement à ouvrir des discussions indirectes. « Nous menons des discussions directes avec l’Iran, et elles ont commencé. Elles se poursuivront samedi. Nous aurons une réunion très importante et nous verrons ce qui arrivera », a déclaré Donald Trump à la presse. « Je pense que tout le monde est d’accord pour dire qu’il serait préférable de conclure un accord », a ajouté le président américain, précisant que les discussions de samedi se feraient à très haut niveau, sans donner plus de détails. Il a refusé de dire où les négociations auraient lieu, tout en assurant qu’un accord pourrait être scellé. Par la suite, via le réseau social X, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a déclaré que des discussions indirectes de haut niveau auraient lieu à Oman. « Il s’agit autant d’une opportunité que d’un test », a-t-il ajouté. « La balle est dans le camp de l’Amérique ». La presse officielle iranienne a rapporté mardi que les négociations seraient menées par Abbas Araqchi et par l’émissaire spécial américain pour le Proche-Orient, Steve Witkoff, avec le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Boussaïdi, comme intermédiaire. Des pourparlers indirects avaient déjà été organisés entre Washington et Téhéran durant le mandat de l’ancien président américain Joe Biden, sans déboucher sur de quelconques avancées. Les dernières discussions directes officiellement connues entre les deux gouvernements ont eu lieu lorsque le locataire de la Maison blanche était Barack Obama, qui a chapeauté les négociations ayant abouti à l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien. Ce pacte a été révoqué par Donald Trump en 2018 lors de son premier mandat présidentiel, avec le rétablissement des sanctions économiques américaines contre l’Iran. En menaçant de lancer une offensive contre l’Iran, Donald Trump a exacerbé les tensions au Proche-Orient. Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain a renforcé la présence militaire des Etats-Unis dans la région tout en disant préférer que soit scellé un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien. Il a dit le 7 mars avoir écrit au guide suprême de la Révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, pour lui proposer des pourparlers. Des responsables iraniens ont déclaré à l’époque que Téhéran ne se laisserait pas forcer la main pour entamer des négociations. Quelques heures avant les commentaires de Donald Trump dans le Bureau ovale, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran attendait une réponse de Washington sur sa proposition d’ouvrir des négociations indirectes, ajoutant que l’Iran estimait effectuer là une offre responsable et généreuse. Un haut représentant iranien a déclaré par la suite à Reuters, après les commentaires de Donald Trump, que « les discussions ne seront pas directes ». « Elles se feront avec la médiation d’Oman », a-t-il ajouté, alors que le sultanat entretient de bonnes relations avec les Etats-Unis et l’Iran et sert de longue date de relais de communication entre les deux pays. Au cours du week-end, un autre représentant iranien avait déclaré sous couvert d’anonymat qu’il y avait potentiellement une fenêtre d’environ deux mois pour parvenir à un accord.

R.I.

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