Suite aux affrontements meurtriers à Tripoli: L’Algérie appelle au dialogue entre les parties libyennes

Face à la détérioration de la situation sécuritaire dans la capitale libyenne, l’Algérie réaffirme son engagement pour une solution pacifique et inclusive.

Les récents affrontements armés qui ont éclaté lundi soir dans la zone d’Abou Salim, au sud de Tripoli, ont fait six morts selon le Centre de médecine d’urgence et de soutien libyen. Des violences, qui ont nécessité une intervention militaire du gouvernement d’union nationale libyen. Dans un communiqué publié ce mardi par le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, l’Algérie a exprimé sa position claire face à ces « développements graves » qui ont « entraîné des pertes en vies humaines et la déperdition des ressources » du pays voisin. Fidèle à sa position constante, Alger a réitéré « son appel sincère et pressant à l’ensemble des frères libyens pour qu’ils s’engagent dans la voie du dialogue en tant que seule issue pour surmonter les différends, à faire preuve d’un sens élevé de responsabilité nationale et placer l’intérêt suprême du peuple libyen au-dessus de toute considération conjoncturelle ou calcul étroit ». Cette prise de position s’inscrit dans la continuité de la diplomatie algérienne qui a toujours privilégié les solutions pacifiques et inclusives aux crises régionales, particulièrement en Libye où l’instabilité persiste depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. L’Algérie, partageant une frontière de près de 1000 kilomètres avec la Libye, a constamment plaidé pour une solution inter-libyenne sans ingérence étrangère. Dans son communiqué, Alger souligne que « la Libye, pays frère, a besoin, aujourd’hui plus que jamais, de l’unité de tous ses enfants et de leur réconciliation, loin de la division et de la discorde, afin de faire avancer le processus politique conduit sous l’égide des Nations Unies vers une solution tant attendue ». De son côté, le gouvernement d’union nationale libyen dirigé par Abdelhamid Debeibah a annoncé avoir repris le contrôle de la situation dans toute la zone d’Abou Salim. Le ministère libyen de la Défense a indiqué dans un communiqué que l’opération militaire s’était terminée « avec succès » et qu’il a donné des instructions pour achever son plan dans la région afin d’assurer « une sécurité et une stabilité durables ». Le chef du gouvernement d’unité nationale, Abdelhamid Debeibah, a souligné que « ce qui a été réalisé dans la capitale, Tripoli, confirme que les institutions légitimes sont capables de protéger la patrie et de préserver la dignité des citoyens », ajoutant que cela « renforce également le principe selon lequel il n’y a pas de place en Libye en dehors des institutions de l’État, et pas d’autorité en dehors de la loi ». Ces affrontements ont également provoqué des coupures d’électricité dans plusieurs quartiers de la capitale. La Compagnie nationale d’électricité libyenne a annoncé le rétablissement du courant dans toutes les zones alimentées par la station Bab Al-Azizia, suite à une amélioration de la situation sécuritaire. La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) s’est dite « alarmée par l’évolution de la situation marquée par d’intenses combats à l’arme lourde dans des zones civiles densément peuplées ». Elle a appelé « toutes les parties à cesser immédiatement les combats et à rétablir le calme », rappelant « leur obligation de protéger les civils en toutes circonstances » et soulignant que les attaques contre les civils peuvent « constituer des crimes de guerre ». La Manul a également indiqué qu’elle « soutient pleinement les efforts des notables et des dirigeants communautaires pour apaiser la situation ».

Lyes Saïdi