Politique

Le RND appelle le président Tebboune à élargir la grâce présidentielle 

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique plaide pour un pardon présidentiel étendu, au nom de la réconciliation nationale. Une proposition qui intervient après la grâce accordée à l’écrivain Boualem Sansal.

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Monder Bouden, a lancé samedi depuis la wilaya de Béni Abbès un appel direct au président de la République pour qu’il use de ses prérogatives constitutionnelles afin d’accorder des grâces présidentielles à d’autres cas.  « Nous valorisons la sagesse du président de la République et nous l’appelons à gracier certains cas », a affirmé Monder Bouden, soulignant que son parti « interagit avec toutes les questions nationales ». Le chef du RND a précisé que la grâce accordée à Sansal « s’inscrit dans le cadre des prérogatives constitutionnelles confiées au président de la République », rappelant que « cette personne faisait l’objet d’un jugement définitif » et que la décision présidentielle constituait « une action légale et un acte diplomatique ». Pour justifier sa demande d’élargissement des grâces présidentielles, Monder Bouden a invoqué la pratique usité au niveau international. « La grâce ou la libération humanitaire sur demande d’un président d’État est une pratique courante entre pays », a-t-il expliqué, citant en exemple le cas d’un journaliste allemand d’origine turque, accusé par le gouvernement d’Erdogan de collaboration et de terrorisme, dont la libération en 2018 avait nécessité une année entière de négociations entre l’Allemagne et la Turquie, avec l’implication directe du président allemand. Le secrétaire général du RND a ensuite développé une vision plus large de la réconciliation nationale. « Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a une foi profonde dans le dialogue inclusif et le rassemblement, tant que cela sert l’intérêt national supérieur », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous sommes aujourd’hui dans une phase où le langage du dialogue prévaut sur celui de la discorde, et nous ouvrons les portes de l’espoir à tous ceux qui ont commis des erreurs dans un moment d’emportement dépassant la loi ». Monder Bouden a poursuivi en affirmant : « C’est une vision que nous apprécions et nous plaçons notre entière confiance dans la sagesse du président de la République et sa capacité à rassembler tout le monde, dans le cadre de ce qui renforce l’unité de la patrie et coupe la route aux marchands du désespoir. Nous l’appelons à gracier certains cas et nous lui demandons d’user de ses prérogatives constitutionnelles afin de renforcer le front intérieur et de tourner la page du passé, ce qui constitue une étape nécessaire pour construire un avenir marqué par la confiance et l’unité, loin de l’exclusion et de la division ». Le chef du RND a néanmoins posé des limites claires à cet appel à la clémence. « Dans ce cadre, nous affirmons que le respect de la loi, des constantes de la nation et des institutions de l’État est le fondement qui préserve notre patrie et protège ses acquis », a-t-il souligné, précisant que « cela ne signifie pas se laisser entraîner dans le dénigrement, l’insulte, la diffamation ou la remise en question des composantes de l’identité nationale et l’incitation à la sédition entre les enfants d’un même peuple ».

Sur d’autres sujets, Monder Bouden a salué « la dynamique de développement et les projets d’infrastructures en cours de réalisation dans les différentes wilayas du sud du pays », évoquant notamment les projets ferroviaires à Tindouf, Béchar, El Meniaa et l’exploitation de la mine de Gara Djebilet. Il a également salué « la position immuable de l’Algérie en faveur des causes justes à travers le monde et des droits des peuples à l’autodétermination, à leur tête les causes palestinienne et sahraouie ». Parallèlement, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a présidé samedi à Annaba une rencontre régionale des cadres de son parti. Elle a abordé la participation du PT aux prochaines élections et son engagement à « renforcer la présence des représentants du PT à l’Assemblée populaire nationale », appelant les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales.

Louisa Hanoune a également salué « l’attachement de l’Algérie à ses positions constantes concernant les causes justes dans le monde, en particulier la question palestinienne », soulignant que le pays « porte un héritage historique l’obligeant à refuser toute atteinte à l’indépendance de la décision nationale ou aux droits légitimes des peuples ». Elle a affirmé que le PT « continuera à défendre les droits inaliénables du peuple palestinien, notamment son droit légitime à retrouver sa terre et à établir son État indépendant ».

Hocine Fadheli

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