L’OAIC opère un achat massif de près de 900.000 tonnes : L’Algérie sécurise ses approvisionnements en blé
L’Office algérien interprofessionnel des céréales a procédé à l’acquisition d’un volume considérable de blé tendre lors d’un appel d’offres international clôturé mercredi, illustrant la stratégie du pays pour garantir sa sécurité alimentaire. Selon les estimations de courtiers européens relayées par l’agence Reuters, la transaction porterait sur une quantité comprise entre 810.000 et 900.000 tonnes de blé meunier, un volume qui dépasse les anticipations initiales du marché. Cette opération d’envergure témoigne de la volonté des autorités algériennes de constituer des stocks stratégiques suffisants pour répondre aux besoins de la population dans un contexte de volatilité accrue des cours internationaux et d’incertitudes climatiques. Les opérateurs ont révélé qu’environ dix sociétés de négoce internationales avaient remporté des parts de marché dans le cadre de cette consultation, suggérant une diversification des fournisseurs. Sur le plan financier, les contrats auraient été conclus autour de 256 dollars la tonne, coût et fret inclus, un prix qui reflète les conditions actuelles du marché mondial marqué par une relative stabilisation après les turbulences des années précédentes. Le calendrier des livraisons a été soigneusement établi pour répondre aux impératifs de la chaîne d’approvisionnement nationale. Les cargaisons en provenance des zones traditionnelles d’approvisionnement, notamment européennes, devront être expédiées durant le mois de février 2026, en deux vagues distinctes : du 1er au 15 février pour la première phase, puis du 16 au 28 février pour la seconde. Pour les origines plus lointaines comme l’Amérique du Sud ou l’Australie, les délais d’expédition seraient avancés d’un mois afin de compenser les temps de navigation plus longs et d’assurer une arrivée synchronisée de l’ensemble des volumes contractualisés. Bien que les achats algériens soient formellement d’origine optionnelle, laissant ainsi une certaine flexibilité aux fournisseurs, plusieurs courtiers émettent l’hypothèse qu’une partie significative des volumes pourrait provenir de la région de la mer Noire ou d’Argentine. Ces deux bassins de production se sont imposés ces dernières années comme des acteurs majeurs sur le marché international des céréales, offrant des volumes importants et une compétitivité-prix attractive, malgré les contraintes géopolitiques affectant la zone de la mer Noire.
R.E.

