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Initiative de la main tendue du président de la République : Rahabi plaide pour des mesures de confiance

L’ancien diplomate et ex-ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi a commenté hier l’initiative de rassemblement lancée par le président de la République. Dans une tribune qu’il a publiée sur divers médias, et sur sa page Facebbok, avant d’être reçu au Palais d’El Mouradia, la personnalité politique a soulevé les principales questions à aplanir et dont est tributaire, selon lui, la réussite de la démarche. Ainsi s’il considère que diplomatiques de l’Algérie, dispose à ce titre des pouvoirs et des outils pour agir sur la formation, la préservation et la consolidation d’un consensus national sur les questions de politique étrangère et de défense nationale», l’ancien diplomate estime «le président de la République «prendra le risque, tout comme ceux de ses prédécesseurs qui ont engagé des réformes politiques audacieuses, de ne pas être pleinement accompagné par une administration tentaculaire, qui a fini par se substituer à l’Etat, qui se nourrit de ses propres peurs et résiste encore à toute forme de changement pour garder des positions de rente». Rahabi recommande qu’«il est aussi attendu de l’Etat qu’il s’engage dans la promotion de la liberté d’expression et la mise en place d’un système national d’information moderne et performant au service de la société dans sa diversité». Dans sa contribution, l’ancien diplomate se pose la question liée «à l’établissement des mesures de confiance de nature à rendre possible et concrète la volonté de rassemblement exprimée dans le discours politique et comment la décliner de façon concrète dans la vie politique quotidienne d’autant que les contours de l’offre indirecte du chef de l’Etat gagneraient à être explicités pour que cette initiative soit comprise et entendue». Pour l’ancien ministre, il est «nécessaire de réunir certaines conditions politiques », expliquant que «les plus urgentes sont liées aux questions du libre exercice de la politique par les partis politiques, les syndicats, le mouvement associatif et la société civile dans son ensemble ». «Car, l’on ne peut valablement et sérieusement envisager un intérêt politique pour le dialogue sans le règlement de la question des entraves à l’exercice de l’action politique partisane et sans lever les limites à l’exercice du droit constitutionnel à une information objective, libre et responsable», a-t-il plaidé. Il déplore «la persistance de multiples formes de pression de l’Administration dans la vie politique ».  L’ancien ministre estime que «la prochaine célébration du 60e anniversaire de l’indépendance peut aussi constituer  un rendez- vous avec l’histoire pour parachever la libération de la terre par celle des hommes et une opportunité pour protéger les libertés individuelles et collectives et se réconcilier avec notre histoire de pays d’hommes libres». Evoquant cette question liée aux libertés et à la transparence, les médias et leur crédibilité, l’ancien diplomate dira que «notre pays a besoin de médias crédibles et de qualité évoluant dans un climat de liberté et de transparence pour accompagner un projet  politique national porté par la justice, l’égalité en droits et en devoirs et la prospérité partagée et convaincre une opinion publique nationale majoritairement jeune, exigeante car éduquée et servie par une offre mondiale conséquente». Selon Rahabi, «il est difficile d’envisager une adhésion à l’offre de rassemblement faite par le chef de l’Etat sans une volonté déclarée et un engagement concret en faveur du contrôle  populaire des richesses nationales qui reste au centre des préoccupations des Algériens qui ont  assisté à une privatisation systématique et organisée du bien public».  Abordant les prérogatives du président, Rahabi affirme que «le chef de l’Etat, garant de la stabilité du pays, a un rôle primordial à jouer dans la recherche, l’animation et la mise en place de ce pacte  économique de justice sociale et de redistribution de la richesse car la société algérienne aura du mal à supporter les effets d’une crise mondiale dont les premières conséquences ont vu un renchérissement de 25 à 30 % des produits de large consommation et dont l’issue est plus qu’incertaine ». Rahabi indique qu’«une «large concertation participera à la régénération du débat pour aboutir à la plus large adhésion possible et à un large consensus autour  des mesures à adopter dans cette conjoncture de désordre mondial», expliquant qu’«en Algérie, comme ailleurs, tout le monde attend tout de l’Etat en situation de crise et la société ne s’implique pleinement que lorsqu’elle a le sentiment d’avoir été impliquée et sa voix entendue». «La concertation et le dialogue avec les acteurs politiques, le monde académique et des médias  pour échanger, partager les lectures du monde actuel et surtout déterminer et partager la ligne de conduite qui répond le mieux aux intérêts de l’Algérie», a-t-il plaidé. Et de souligner que «la garantie d’une cohésion nationale dépendra pour une grande part du traitement qui sera fait de ces questions en raison de notre faible souveraineté industrielle, des ingérences étrangères multiformes et des effets collatéraux du positionnement de notre pays dans ce monde en mouvement». «La mission du chef de l’Etat n’est pas aisée tant la tradition de dialogue fait défaut dans la vie politique de la nation  mais la réalisation d’un destin commun passe inéluctablement  par la recherche des valeurs de la concertation permanente et des vertus du  respect mutuel », a relevé lenfin Abdelaziz Rahabi.

Amar Malki

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