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Retour en force de la diplomatie algérienne sur la scène internationale : « L’Afrique, première des priorités »

La diplomatie algérienne, fidèle aux principes du 1er Novembre 1954, fondés sur le soutien aux causes justes et au droit des peuples à l’autodétermination, a marqué un retour en force sur la scène internationale en contribuant au règlement des crises dans la région et à l’instauration de la paix, a affirmé le moudjahid et ancien ambassadeur, Noureddine Djoudi. Dans un entretien à l’APS à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, M. Djoudi a souligné que la diplomatie algérienne a joué un rôle important dansl’affranchissement du pays du joug colonial, précisant que le premier jalon fut lorsque les chefs de la Révolution ont compris l’importance de la lutte diplomatique pour combattre le colonisateur qui a tenté plus d’un siècle durant d’effacer l’identité algérienne. Pour contrer la propagande française, qui présentait l’Algérie comme une « partie intégrante de la France », il fallait créer un mouvement de sympathie et de solidarité mondial, et pour atteindre cet objectif, la « diplomatie de guerre » fut enclenchée par « l’ouverture de bureaux et de représentations du Front de libération nationale (FLN) dans plusieurs capitales, notamment dans les pays qui soutenaient la France », a-t-il expliqué.Il s’agissait, par cette démarche, de « révéler à l’opinion publique mondiale la réalité des faits pour faire pression sur les gouvernements des pays qui soutenaient la France coloniale, à travers leurs peuples, et de montrer que l’Armée de libération nationale (ALN) était composée de révolutionnaires et non de bandits sous la coupe de l’Internationale socialiste », selon le diplomate. Evoquant les moudjahidine ayant porté la cause algérienne sur la scène internationale, Noureddine Djoudi a cité Tayeb Boulahrouf qui a contribué, a-t-il dit, au « ralliement de responsables italiens, dont le fondateur d’Eni, Enrico Mattei, à la cause nationale ». Pour le diplomate, la lutte menée par Boulahrouf continue de porter ses fruits en témoignent les relations fortes qu’entretiennent aujourd’hui l’Algérie et l’Italie.  Il a également rappelé l’ouverture d’un bureau aux Nations Unies à New York grâce à Hocine Aït Ahmed, M’hamed Yazid et Abdelkader Chanderli. Ce dernier a réussi à convaincre le sénateur John Kennedy qui a appelé dans son célèbre « discours algérien », devant le sénat à la reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie ». « La diplomatie algérienne, qui a toujours été une arme, repose sur des principes solides, à l’instar du droit des peuples à la liberté et à la dignité, ce qui explique que notre diplomatie s’appuie, à ce jour, sur la défense du droit des peuples à l’autodétermination », considère l’ancien ambassadeur. Pour ce qui est de la diplomatie algérienne après l’indépendance, M.Djoudi a fait savoir que l’on aspirait, à l’époque, à mettre en place un corps diplomatique basé sur la formation et que des membres de l’Armée de libération, y compris lui, avaient été choisis et nommés aux postes d’ambassadeurs et avaient comme orientation principale que la lutte des peuples souffrant du joug colonial et de  discrimination raciale était celle de l’Algérie. « Au lendemain de l’indépendance, un corps diplomatique commençait à se former, en accédant à des écoles de formation diplomatique à l’étranger, jusqu’à la création de notre propre école au ministère des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger », a-t-il poursuivi. M. Djoudi a rappelé l’aide apportée par la diplomatie algérienne au dirigeant sud-africain, Nelson Mandela qui voulait s’imprégner de la lutte des Algériens et qui a été amené à lancer « la diplomatie de guerre », étant un outil important pour faire connaitre la cause de son peuple et la discrimination raciale qu’il subissait et expliquer au monde le système de « l’Apartheid », et c’est à partir de là qu’a commencé l’élimination de ce régime ségrégationniste en Afrique du Sud, a-t-il dit. Il a également évoqué la participation de l’Algérie au règlement de nombreuses crises, à l’instar de celle des otages américains en Iran, du règlement du conflit entre ce pays et l’Irak en 1975, ou encore le

règlement de la crise du détournement de l’avion koweïtien en 1988, soulignant que la diplomatie algérienne a toujours aspiré à la paix et à la justice entre les pays en conflit et est pleinement convaincue que tout conflit interne d’un pays ne peut être réglé que par la diplomatie et le dialogue, et la recherche de solutions pacifiques contre l’ingérence politique ou armée des puissances étrangères. A cet effet, il a rappelé la position de l’Algérie à l’égard des pays voisins, dont la Libye, précisant qu’elle a appelé à la non ingérence dans les affaires internes de cette dernière, tout en insistant sur l’impératif d’aider les Libyens à concrétiser leur union, tout comme pour le Mali. L’ancien ambassadeur en Afrique du sud, en Angola et aux Pays bas regrette le recul de la diplomatie algérienne à une certaine période, mais a-t-il dit, « nous sommes revenus aujourd’hui en force » soulignant que le Président de la République, M Abdelmadjid Tebboune l’a clairement signifié en affirmant que l’engagement de l’Algérie aux côtés de l’Afrique était la première des priorités. » Il s’est dit « fier » de voir la nouvelle diplomatie aussi active que dans les années de la Révolution, ajoutant que « notre diplomatie est capable aujourd’hui de faire face à toute offensive contre l’Algérie. Il y a

aujourd’hui ce qu’on appelle la diplomatie du militantisme, pareille à celle que nous avons connue durant la guerre de libération ». Il y a un lien entre la diplomatie de guerre et la nouvelle diplomatie, a-t-il dit, précisant que les démarches menées par l’Algérie pour le règlement des conflits renseignent sur le rôle pionnier et essentiel de sa diplomatie ». M. Djoudi a salué l’initiative du Président de la République pour « l’unification des rangs palestiniens » lors de la rencontre historique entre le chef du bureau politique du mouvement Hamas, Ismail Haniyeh et le président palestinien, Mahmoud Abbas après des années de marasme. « La diplomatie algérienne a réussi à poser le premier jalon pour mettre fin à la division entre les factions palestiniennes, a-t-il dit, ajoutant « c’est, désormais, aux Palestiniens de faire front uni contre l’entité sioniste ». L’orateur a rappelé les déplacements continus du Président Tebboune dans de nombreux pays, l’intense activité de la diplomatie algérienne ainsi que les visites du Ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger Ramtane Lamamra, affirmant que les pays arabes ont favorablement accueilli et salué le Sommet arabe qu’abritera l’Algérie en novembre prochain. M. Djoudi a en outre souligné que la diplomatie algérienne qui a engendré une élite de diplomates de la trempe du chahid Mohamed Seddik Ben Yahia et bien d’autres, peut en former d’autres aussi compétents, sur les pas de leurs prédécesseurs et avec les mêmes principes de soutien aux cause justes et au droit des peuples à l’autodétermination.

APS

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