Palestine occupée : Itamar Ben Gvir s’en prend aux détenus palestiniens
Le ministre de la Sécurité nationale de l’entité sioniste et figure de l’extrême droite Itamar Ben Gvirprend désormais pour cible les prisonniers palestiniens, touchant l’un des points les plus sensibles du conflit. Depuis son entrée en décembre au gouvernement formé par Benjamin Netanyahou, le plus à droite de l’histoire de l’entité sioniste, Itamar Ben Gvir a promis d’œuvrer pour que les prisonniers palestiniens ne soient pas traités avec trop d’égards. Les propos incendiaires de Itamar Ben Gvir ont suscité de vives réactions. Dans la bande de Ghazades manifestants ont brandi des pancartes portant les mots : «Ben Gvir, va en enfer». Dans un mémorandum adressé à des diplomates étrangers à El Qods, le Hamas a averti que toute tentative de porter atteinte aux droits des prisonniers reviendrait à «franchir toutes les lignes rouges», qualifiant ce sujet de «détonateur». «Dans chaque famille en Cisjordanie il y a au moins une personne qui a été arrêtée ou traduite devant la justice militaire», explique à la presse Milena Ansari, de l’ONG palestinienne de défense des prisonniers Addameer. «C’est donc un sujet qui touche profondément le cœur de l’identité palestinienne», relève-t-elle. Selon Addameer, environ 800.000 Palestiniens sont passés dans les geôles sionistes depuis la guerre israélo-arabe de juin 1967 et le début de l’occupation des territoires palestiniens. Itamar Ben Gvira été inculpé de nombreuses fois, notamment pour incitation au racisme. L’extrêmiste prône l’annexion par l’entité sioniste de la Cisjordanie et le transfert vers les pays voisins d’une partie des Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création d’Israël en 1948. Il a aussi demandé que les Palestiniens soient passibles de la peine de mort, un sujet qui n’entre pas dans le cadre de ses compétences ministérielles. D’après le Club des prisonniers palestiniens, des détenus observeront une grève de la faim à la fin mars pour protester contre les mesures voulues par Itamar Ben Gvir. Dans un courrier en hébreu envoyé à la chaîne publique Kan et diffusé lundi, des représentants de prisonniers ont menacé de «faire couler le sang» si leurs conditions de détention étaient modifiées. «Nous n’avons rien à perdre (…) notre destin est d’être des combattants et notre espoir est d’être des martyrs», affirment-ils. «Ils ne réussiront pas à nous briser». Environ 4700 Palestiniens sont actuellement détenus dans des geôles sionistes, dont 190 ont moins de 18 ans, selon Addameer. Selon Basil Farraj, un chercheur spécialisé dans la question des détenus palestiniens, la prison est un facteur de rapprochement entre les membres du Hamas et ceux du Fatah, le mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas. «La résistance des prisonniers contre les pratiques israéliennes encourage l’unité et Itamar Ben Gvir «veut briser ce sentiment d’une organisation politique», explique-t-il. Le fils du dirigeant palestinien Marwan Barghouthi, condamné plusieurs fois à la prison à perpétuité, a raconté à la presse qu’il n’avait pas été autorisé à entrer en contact avec son père depuis trois mois. «Tout ce qu’ils lui feront aura pour seul effet d’accroître le soutien que lui apportent les Palestiniens», a averti Qassam Barghouthi.
K.L. et agences