Quatre membres soutiennent son adhésion aux BRICS : L’Algérie, membre observateur !
L’élargissement des BRICS doit se décider lors du prochain sommet de l’organisation prévue au mois de juillet prochain en Afrique du Sud. L’Algérie figure parmi les 12 pays qui ont affiché leur souhait de rejoindre le groupe des pays émergents et a même formulé une demande officielle. Une demande qui risque fort d’aboutir à retour positif au regard du soutien de la quasi-totalité des membres de l’organisation à l’adhésion de l’Algérie. Dans ce contexte, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que l’Algérie bénéficie du soutien de la Chine, de la Russie, de l’Afrique du Sud et du Brésil, soulignant que l’Algérie pourrait adhérer au BRICS en tant que membre observateur dans une première étape. Dans un entretien qu’il a accordé, il y a une quinzaine de jours à la chaine de télévision qatarie El Jazeera, et dont l’intégral a été diffusé en podcast à la fin de la semaine dernière, Le Président Tebboune a indiqué que « la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud et le Brésil sont favorables à la demande d’adhésion, et l’Inde ne s’y est pas opposée ». L’Algérie devrait adhérer lors de la prochaine réunion périodique du groupe prévue l’été prochain en tant que « pays observateur dans un premier temps. Avec l’amélioration des indicateurs, nous deviendrons un membre à part entière au sein des BRICS », a-t-il fait savoir.
Le président de la République a également expliqué que l’adhésion de l’Algérie aux « BRICS », est une démarche qui permettra de renforcer l’économie nationale. « L’Algérie prendra d’autres initiatives avec des économies plus fortes. Les banques et les investissements dans les BRICS permettront de renforcer l’Algérie sur le plan économique. Même politiquement, en tant que pays du mouvement des non-alignés, nous sommes proches de ce pôle », a-t-il dit. Justement évoquant l’évolution de l’économie nationale, le Président Tebboune a affirmé que « tous les indicateurs économiques de l’Algérie sont au vert et l’économe nationale est dans le bon sens », relevant que le pays enregistrait « une croissance, un développement, des espoirs, et des horizons, comme en témoignent toutes les instances internationales ».
Des indicateurs économiques au vert
Il a rappelé, dans ce cadre, que l’Algérie était la 3e ou 4e économie en Afrique et n’a pas de dette extérieure avec une croissance économique interne de 4,3%, ajoutant que le revenu par habitant en Algérie est supérieur de deux fois et demi à celui dans certains pays voisins.
Dans son analyse des indicateurs économiques du pays, le Président Tebboune a fait remarquer que la dynamique que connait actuellement l’économie nationale était marquée par une réduction des importations « sans priver les citoyens des besoins essentiels », d’une part, et une hausse record des exportations, d’autre part. Le pays dispose d’une réserve de change de 64 milliards dollars, d’un excédant financier, des investissements sont lancés et de nombreux emplois créés, a-t-il ajouté, soulignant que les salaires en Algérie ont été revus à la hausse pour la troisième fois de suite avec un taux d’augmentation de 32% pour un taux d’inflation de 9%.
Par ailleurs, le Président Tebboune a affirmé que la contribution du secteur privé était parmi les points forts de l’économie algérienne, notamment avec la concrétisation du guichet unique pour l’investissement et l’éradication de la bureaucratie. « 85% du capital algérien est privé, et l’ère de la gestion administrative de l’économie est révolue », a-t-il soutenu, citant à titre d’exemple, les prévisions du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) selon lesquelles « l’investissement privé dépassera 30 milliards USD fin 2027 ». Plus de 1300 investisseurs attendent l’obtention d’une autorisation pour entamer le travail, ce qui contribuera à la création de 55.000 postes d’emploi en 18 mois seulement, a-t-il ajouté.
L’autre fait marquant dans cette dynamique, poursuit le Président Tebboune, est que des secteurs à l’instar de l’Agriculture contribuent efficacement désormais au Produit intérieur brut (PIB), l’Algérie ayant enregistré une production agricole de 34,5 milliards USD fin 2022 soit 17% du PIB, tandis que la contribution prévisionnelle du secteur industriel au PIB devrait augmenter à au moins 10 % d’ici 2024-2025. Sur les prix, le Président Tebboune a estimé qu' »aucun pays ne soutient les prix comme le fait l’Algérie qui est un Etat social par excellence ». Le Chef de l’Etat rappellera en outre l’institution de l’allocation chômage qui profite à quelque deux millions de chômeurs.
Evoquant le secteur des hydrocarbures, le Président Tebboune a mis en avant la disposition de l’Algérie à augmenter ses capacités de production, affirmant que l’augmentation des exportations de gaz ne se fera pas au détriment du confort des ménages algériens, qu’il s’agisse d’approvisionnement en gaz, ou d’alimentation en eau et en électricité. Soulignant que « la consommation interne du gaz est colossale », il a rappelé que le taux de raccordement des ménages au gaz avait atteint 72% à l’échelle nationale. Concernant l’approvisionnement de l’Europe en gaz, le Président Tebboune a une fois de plus affirmé que l’Algérie demeure un fournisseur fiable, relevant que le gaz algérien était moins cher par rapport au gaz liquéfié importé en Europe. Dans le cadre de la dynamique économique enclenchée depuis quelques années, l’Algérie œuvre à consolider sa présence en Afrique, notamment à travers quatre « véritables » projets africains d’intégration, poursuit le Président de la République.Il s’agit, a-t-il dit, du projet de liaison de fibre optique avec le Niger et le Nigéria, le gazoduc Nigéria-Europe en passant par le Niger et l’Algérie, la prospection du gaz au Niger, ainsi que la ligne ferroviaire qui reliera Alger à Bamako et à Niamey.
Hocine Fadheli