Sonatrach lance sa stratégie de cybersécurité: Les risques cybernétiques, un défi pour le secteur de l’énergie
Les cybermenaces représentent un véritable défi pour les entreprises énergétiques. Le secteur énergétique se place en quatrième position des secteurs les plus touchés par la cybercriminalité. Dans ce contexte, le P-DG de la Sonatrach a averti hier que la cybercriminalité constitue une menace réelle pouvant affecter la sécurité et la continuité des opérations dans les installations industrielles de Sonatrach. Une menace à laquelle le groupe Sonatrach se mobilise et se prépare.
Le président directeur général (PDG) de la Sonatrach, Rachid Hachichi a présidé, hier, au siège de la direction générale du groupe à Hydra, les travaux de la journée de sensibilisation consacrée au thème des « risques et menaces cybernétiques », organisée par sa direction centrale digitalisation et systèmes d’Information, en présence du directeur général de l’Agence de la sécurité des systèmes d’Information (ASSI) au ministère de la Défense nationale, le Général Abdeslam Belghoul, selon un communiqué de ce groupe.
Cet évènement s’est déroulé, selon la même source, avec la participation des cadres dirigeants et les directeurs des différentes structures opérationnelles et fonctionnelles ainsi que les PDG des Filiales et Holding du groupe Sonatrach. Ainsi, cette journée vise, selon le communiqué, à renforcer la culture de cybersécurité et à sensibiliser les employés quant à l’importance d’adhérer aux politiques de sécurité informatique.
D’ailleurs, Rachid Hachichi a souligné dan son intervention que la lutte contre la cybercriminalité est une question sensible et constitue une menace réelle pouvant affecter la sécurité et la continuité des opérations dans les installations industrielles de Sonatrach, plaçant les managers en première ligne de cette lutte préventive face à ces risques et menaces, en insistant sur la nécessité de comprendre les enjeux de la cybersécurité et des cyber risques pour protéger les données, les systèmes et les réseaux. Et pour cause, cette question constitue aujourd’hui, un axe majeur et important de la politique nationale de sécurité et un volet principal de la feuille de route des pouvoirs publics notamment le ministère de la Défense nationale et du Haut commissariat à la numérisation. Ces deux institutions travaillent, actuellement, en étroite collaboration pour la l’élaboration d’une stratégie nationale de cybersécurité, en application des instructions du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors du conseil des ministres tenu au mois de mai dernier.
Ceci-dit, les participants ont abordé notamment les cybermenaces et les attaques susceptibles de perturber les systèmes technologiques des entreprises et d’entraver leurs services numériques, précisant que ces menaces, qui affectent grandement la stabilité et la sécurité des organisations à l’ère de la transformation numérique, comprennent les violations de données, la fraude électronique, l’espionnage électronique, ainsi que le sabotage des installations vitales à travers des logiciels malveillants.
Par ailleurs, les intervenants ont discuté de plusieurs thèmes relatifs à la lutte contre les cyber-risques et ont affirmé la nécessité d’établir une coopération entre toutes les parties prenantes, en soulignant l’importance de renforcer la coordination avec les organismes gouvernementaux spécialisés en vue de l’échange d’informations et le partage d’expertises.
Rappelons que le groupe Sonatrach adopte une stratégie globale en matière de gestion des risques de cybersécurité, basée sur la mise en œuvre de politiques préventives utilisant les dernières technologies et la prise de mesures strictes pour protéger les données et les systèmes vitaux. Et d’ajouter : “cette stratégie s’appuie également sur la sensibilisation des employés à la sécurité, étant donné que l’élément humain est considéré comme le maillon le plus faible et le plus ciblé dans ce domaine”.
A cet effet, les utilisateurs sont formés aux bases de la cybersécurité pour éviter les erreurs courantes comme cliquer sur des liens inconnus ou accéder aux comptes d’entreprise via des réseaux non sécurisés.
Autrement dit, la Sonatrach adopte une approche proactive en la matière en mettant régulièrement à jour ses systèmes pour combler les failles de sécurité et en investissant davantage dans la construction d’une infrastructure numérique conforme aux normes internationales et s’appuyant sur des technologies de sécurité modernes pour les systèmes de détection d’intrusion et les outils de gestion de la sécurité des systèmes d’information, et ce afin de garantir la sécurité cybernétique, en adéquation avec ses ambitions de transformation numérique. Cette approche confirme, selon les spécialistes, l’engagement du groupe Sonatrach à protéger ses services numériques et à renforcer sa cybersécurité, assurant la continuité de ses activités face aux défis numériques croissants.
Pour rappel, selon le rapport « X-Force Threat Intelligence Index 2022 » d’IBM, le secteur énergétique se place en quatrième position des secteurs les plus touchés par la cybercriminalité en 2021, avec 8,2 % de toutes les cyberattaques, derrière l’industrie manufacturière, la finance et les services professionnels.
Hakim Aomar