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Soudan: La crise humanitaire « a atteint un point de rupture »

La crise humanitaire au Soudan, pays ravagé par la guerre, a atteint un « point de rupture », a déclaré l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations unies. Cet avertissement sévère de l’OIM intervient alors que la famine et les inondations s’ajoutent à la liste des défis auxquels sont confrontées des millions de personnes qui luttent pour faire face à la plus grande crise de déplacement au monde après 16 mois de conflit brutal.

Au cours de la semaine dernière, le Comité d’évaluation de la famine (FRC) du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) a signalé des conditions de famine dans le camp de Zamzam, près de la ville d’Al Fasher, au Darfour-Nord, où vivent un demi-million de personnes déplacées, a rapporté l’OIM sur son site au Soudan. De nouveaux chiffres de l’OIM montrent que les déplacements continuent d’augmenter, avec « plus de 10,7 millions de personnes en quête de sécurité à l’intérieur du pays, dont beaucoup ont été déplacées deux fois ou plus. Les combats dans l’Etat de Sennar ont déplacé plus de 700 000 personnes le mois dernier, dont 63 % étaient originaires d’autres Etats, la majorité de Khartoum ». L’agence onusienne a souligné que « cette situation est aggravée par les inondations généralisées qui ont déplacé plus de 20 000 personnes depuis juin dans 11 des 18 Etats du Soudan. Des infrastructures essentielles ont été emportées, ce qui perturbe encore davantage l’acheminement de l’aide humanitaire vitale ». « Ne vous y trompez pas, ces conditions persisteront et s’aggraveront si le conflit et les restrictions à l’accès humanitaire se poursuivent », a déclaré Othman Belbeisi, directeur régional de l’OIM pour le Moyen-Orient. Hier, l’OIM a exhorté la communauté internationale à augmenter le financement des agences humanitaires, en réponse à la plus grande crise de déplacement au monde au Soudan, avertissant que l’inaction pourrait coûter la vie à des dizaines de milliers de personnes dans ce pays d’Afrique du Nord-Est. L’OIM n’a reçu que 20 % des 317 million de son Plan de réponse visant à apporter une aide cruciale aux Soudanais, déjà éprouvés par les conflits et désormais confrontés à la faim, aux maladies et aux inondations. « La communauté internationale n’en fait pas assez « , a déclaré depuis Port-Soudan, Mohamed Refaat, Chef de mission de l’OIM au Soudan, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève. « Sans action globale immédiate, massive, et coordonnée, nous risquons d’être témoins de la mort, évitable, de dizaines de milliers de personnes dans les mois à venir », a-t-il ajouté, relevant qu’environ une personne sur cinq a été déplacée au Soudan, avec 10,7 millions de personnes déplacées internes et 2,3 millions ayant fui au-delà des frontières. Sur le terrain, les services de base, notamment la santé, l’eau, l’assainissement et les services de protection spécialisés, sont en train de s’effondrer. Les restrictions d’accès à l’aide humanitaire ont sévèrement limité la capacité des organisations d’aide à intensifier leur action et à sauver des vies, en particulier pendant la saison des pluies actuelle. « Ces conditions désastreuses persisteront et s’aggraveront si le conflit et les restrictions d’accès à l’aide humanitaire se poursuivent », a insisté M. Refaat, soulignant que la famine et les inondations sont venues s’ajouter à une longue liste de défis auxquels sont confrontés des millions d’habitants de ce pays ravagé par la guerre. « Le peuple soudanais est confronté à une crise après l’autre, sans qu’aucune fin ne soit en vue. Chaque jour – et il semble que ce soit presque chaque heure – la situation au Soudan s’aggrave ( ). Nous avons tiré la sonnette d’alarme en avril, avertissant que le Soudan était au bord de la catastrophe. Ce point de rupture a maintenant été dépassé », a-t-il affirmé. La guerre oppose depuis avril 2023 l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, aux Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts, et provoqué une crise humanitaire majeure, poussant le pays au bord de la famine, selon l’ONU.

R.I.

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