Un programme ambitieux pour le second mandat
Fort de sa victoire à la présidentielle du 7 septembre, Abdelmadjid Tebboune esquisse les contours d’un programme ambitieux pour les cinq années à venir. L’économie est au cœur de ses préoccupations, avec des objectifs qui ne manquent pas d’audace : un PIB annuel de 400 milliards de dollars d’ici 2027, une croissance soutenue à 4% par an, la création de 450 000 emplois et le lancement de 20 000 projets d’investissement. L’autosuffisance alimentaire est également dans le viseur du Président. Blé dur, orge, maïs : Tebboune promet de libérer l’Algérie du joug des importations. La mine de Gara Djebilet, longtemps restée inexploitée, doit devenir le symbole de cette diversification économique tant attendue. Le président souligne la reconnaissance d’institutions internationales comme la Banque mondiale et le FMI des résultats du programme des réformes mis en œuvre au cours de son premier mandat. .
Il promet aussi d’améliorer concrètement le quotidien des Algériens. Augmentation des salaires, revalorisation de l’allocation chômage, soutien aux femmes au foyer, bourses universitaires revues à la hausse : le catalogue des mesures sociales est bien garni. Le logement, préoccupation majeure de nombreux Algériens, n’est pas en reste avec un ambitieux programme de construction de 2 millions de logements. « L’État a les moyens de ses ambitions », assure Tebboune. L’éducation, clé de voûte de l’avenir du pays, n’échappe pas à la vague de réformes promises. Tebboune annonce une refonte complète du système éducatif. Fini les cartables trop lourds, place aux tablettes numériques dans les salles de classe. Les écoles supérieures d’informatique et de cybersécurité sont appelées à jouer un rôle de premier plan dans cette révolution éducative. L’objectif est clair : préparer la jeunesse algérienne aux défis du 21e siècle. L’aménagement du territoire est également au programme. Cinq nouvelles stations de dessalement d’eau de mer devraient voir le jour, promettant de « libérer la capitale du cauchemar de l’eau ». Le découpage administratif de certaines wilayas, jugé « injuste », sera revu. Les lois sur les communes et les wilayas seront remaniées pour une gestion plus efficace des territoires. Autant de mesures qui visent à redessiner la carte du développement algérien. Sur le front de la sécurité, Tebboune réaffirme son soutien indéfectible à l’Armée nationale populaire (ANP). Dans une région marquée par l’instabilité, le renforcement des capacités militaires reste une priorité absolue pour préserver la souveraineté et la stabilité du pays. Alors que Tebboune s’apprête à entamer ce second mandat, l’Algérie se trouve à la croisée des chemins. Les défis sont immenses : diversifier une économie encore trop dépendante des hydrocarbures, lutter contre le chômage qui ronge la jeunesse, améliorer le climat des affaires pour attirer les investisseurs. L’Algérie de Tebboune, forte de sa troisième place parmi les économies africaines, aspire à jouer dans la cour des grands.
Samir Benisid
