L’occupation multiplie les violations avec le soutien de Trump: L’entité sioniste torpille l’accord de cessez-le-feu à Ghaza

Alors qu’un accord de cessez-le-feu est officiellement en vigueur depuis le 19 janvier à Ghaza, l’entité sioniste continue les violations de l’accord et de mener des attaques meurtrières dans l’enclave palestinienne, tout en intensifiant sa politique de colonisation et de répression en Cisjordanie. Cette escalade s’inscrit dans un contexte de soutien renforcé de l’administration Trump, qui a notamment levé l’embargo sur l’exportation de bombes lourdes MK-84 vers l’entité sioniste et propose un plan illégal de déplacement forcé des Palestiniens. Un nouveau crime de guerre a ainsi été perpétré à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, où trois policiers palestiniens ont été tués par des bombardements israéliens alors qu’ils escortaient des convois d’aide humanitaire. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur de Ghaza a fermement condamné cette attaque, soulignant que ces officiers « avaient été déployés pour escorter l’entrée de l’aide humanitaire dans la zone d’Al-Shawka, à l’est de Rafah, lorsqu’ils ont été pris pour cible ». Le ministère a appelé « les médiateurs et la communauté internationale à faire pression sur l’occupation pour qu’elle cesse de prendre pour cible la police, qui est un organisme civil chargé de maintenir la sécurité publique ». Cette nouvelle agression s’ajoute à un bilan déjà catastrophique depuis le début de l’agression sioniste. Selon les autorités palestiniennes de la santé, l’agression génocidaire contre Ghaza a fait 48.271 martyrs et 111.693 blessés depuis le 7 octobre 2023. Au cours des dernières 24 heures, les corps de 7 martyrs et 5 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza. Les autorités sanitaires précisent qu’un certain nombre de victimes palestiniennes se trouvent encore sous les décombres. Pendant ce temps, l’aide humanitaire peine toujours à atteindre la population de Ghaza. La Ligue arabe a qualifié samedi le rythme d’acheminement de l’aide vers l’enclave d’« inacceptable tant sur le plan humain que moral ». Lors d’une conférence de presse au poste-frontière de Rafah, Hossam Zaki, secrétaire général adjoint de l’organisation, a exhorté la communauté internationale à faire pression sur l’entité sioniste afin d’autoriser l’acheminement de l’aide. Le mouvement de résistance palestinien Hamas a, à plusieurs reprises, dénoncé les entraves imposées par l’entité sioniste à l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza, notamment celle liée à l’hébergement. Parallèlement à ces violations du cessez-le-feu à Ghaza, l’occupation israélienne intensifie sa répression en Cisjordanie, particulièrement à Jénine où une agression d’envergure se poursuit pour le 27ème jour consécutif. Cette offensive a déjà fait 25 martyrs et des dizaines de blessés, en plus des destructions massives d’infrastructures et de biens. Les avions de guerre et les drones israéliens survolent intensivement la ville, tandis que les forces d’occupation transforment les maisons des Palestiniens en bases militaires. Des bulldozers et des camions-citerne continuent d’affluer vers les entrées et les périphéries du camp de Jénine, où des opérations de démolition sont signalées, notamment la destruction de la maison du martyr Amjad Al-Fayed et celles de ses oncles. À El-Qods occupée, la judaïsation de la ville sainte se poursuit avec l’intensification des incursions de colons sionistes dans l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa. Pas moins de 595 colons ont pris d’assaut dimanche le troisième lieu saint de l’Islam, sous la protection de la police d’occupation. Ces colons se sont introduits par groupes successifs du côté Est de la mosquée, menant des marches provocatrices et effectuant des rituels talmudiques dans ses cours.

Des armes américaines prohibées pour Netanyahu

Cette escalade israélienne est directement encouragée par le soutien inconditionnel de l’administration Trump. Le ministère de la Défense de l’entité sioniste a annoncé dimanche avoir reçu des États-Unis un stock de bombes lourdes MK-84, après que le président américain a levé l’embargo sur l’exportation de ce type de munitions imposé par son prédécesseur, Joe Biden. Ces bombes à fragmentation non guidées, d’une masse de près de 1.000 kilos, peuvent traverser le béton épais et le métal, créant un large rayon d’explosion – des armes particulièrement dévastatrices dans des zones densément peuplées comme Ghaza. Plus inquiétant encore, le Premier ministre de l’entité sioniste Benjamin Netanyahu a fait état d’une « stratégie commune » avec Donald Trump pour l’avenir de la bande de Ghaza, soutenant de nettoyage ethnique du président américain qui propose de prendre le contrôle du territoire palestinien et d’en déplacer ses habitants vers l’Égypte et la Jordanie. Cette perspective de nettoyage ethnique a suscité une vague d’indignation à travers le monde, y compris aux États-Unis où des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes américaines pour protester contre ce projet de déplacement forcé. À New York, une marche a eu lieu dans le quartier de Manhattan, malgré le froid glacial et les chutes de neige, pour dénoncer les pressions exercées par l’administration américaine sur plusieurs pays pour les amener à accepter ces projets de déplacement. Des manifestations similaires se sont tenues à Los Angeles et à Boston, où les participants ont exprimé leur rejet de ces plans et leur soutien à la résilience du peuple palestinien face aux tentatives d’effacer la cause palestinienne. Alors que la première phase de l’accord de cessez-le-feu, entrée en vigueur le 19 janvier pour une durée de 42 jours, touche à sa fin, les négociations sur la deuxième phase devraient reprendre cette semaine dans un lieu qui reste à déterminer, selon l’émissaire de Donald Trump pour le Moyen-Orient. Cette deuxième phase doit porter sur la libération de tous les prisonniers israéliens restants et le retrait total des troupes israéliennes de la bande côtière. Cependant, les violations répétées du cessez-le-feu par l’entité sioniste et le soutien affiché de l’administration Trump à sa politique expansionniste font planer de sérieux doutes sur l’avenir de ces négociations et sur les perspectives de paix dans la région. L’entité sioniste a transformé Ghaza en la plus grande prison à ciel ouvert au monde, maintenant un blocus depuis 18 ans et contraignant près de 2 millions de ses 2,3 millions d’habitants au déplacement, dans un contexte de pénuries extrêmes de nourriture, d’eau et de médicaments dues aux restrictions délibérées. L’agression israélienne a provoqué le déplacement de plus de 85% des Palestiniens de la bande de Ghaza, soit plus de 1,93 million de personnes sur les 2,2 millions que compte l’enclave.

Lyes Saïdi