Affaire de l’achat des voix lors des sénatoriales de 2022 : La sénatrice de Skikda condamnée en appel à trois ans de prison ferme
La sénatrice de Skikda, principale accusée dans une affaire d’achat des voix lors des sénatoriales de 2022 a été condamnée par la cour de justice de Skikda, à trois de prison ferme. Un verdict qui confirme celui du tribunal correctionnel de première instance, selon ce qu’a rapporté une source judiciaire. Selon la même source, l’ex parlementaire et première mise en cause dans ce scandale retentissant, son mari, son père et plusieurs intermédiaires, dont le P/APC d’une commune et un membre de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW), reconnus coupables, ont été condamnés à trois ans de prison ferme. La même Cour de justice a également condamné à deux ans de prison ferme, plusieurs élus impliqués, tandis que les autres accusés ont été acquittés, a précisé notre source. Pour rappel, lors de l’audience en première instance, le représentant du ministère public avait requis la peine de dix ans de prison ferme à l’encontre de l’ensemble des accusés. La première mise en cause et ses complices sont accusés de pots-de-vin en espèces, promesses d’emplois publics dans l’intention d’influencer les électeurs, et acceptation d’avantages et de cadeaux dans le cadre du renouvellement partiel du Conseil de la Nation (Sénat) pour la wilaya de Skikda. Le scandale a éclaté après qu’un un enregistrement eut été diffusé sur Facebook, avec la voix de l’ex-parlementaire, en train de négocier l’achat des voix. Cet enregistrement audio compromettant a été diffusé quelque temps après l’annonce des résultats de l’élection. Aussitôt les investigations engagées par la brigade économique de la sûreté de wilaya de Skikda ont mis à nu un système de corruption où , des élus des communes de la région ouest de la wilaya auraient monnayé leur vote en faveur de la sénatrice, moyennant des sommes variant entre 50.000 et 60.000 DA par électeur. Selon l’enquête menée par les services de sécurité, un élu de la commune d’El Harrouch, se prévalant d’un lien de parenté avec un concurrent direct au poste de sénateur, aurait proposé ses services à la future sénatrice en lui garantissant dix voix provenant d’électeurs des communes de Collo. Les votants concernés auraient même prêté serment pour garantir que leur suffrage irait à la candidate. Les enquêteurs ont découvert des documents compromettants au bureau de l’entreprise du père de la parlementaire, notamment des reconnaissances de dettes et des enregistrements d’engagements de vote en faveur de sa fille. Cette affaire rappelle-on a impliqué plus d’une centaine d’individus, dont 70 ont été placés sous contrôle judiciaire, par le magistrat instructeur.
Sofia Chahine