Situation en Palestine : L’Algérie exprime sa préoccupation
L’Algérie a clairement exprimé sa position ferme concernant la situation dans les territoires palestiniens occupés lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies tenue mardi à New York. Par la voix de son représentant permanent auprès de l’ONU, M. Amar Bendjama, l’Algérie a manifesté sa « profonde préoccupation » quant aux souffrances persistantes endurées par le peuple palestinien sous l’occupation sioniste. Cette déclaration est intervenue lors d’un briefing annuel sur la coopération entre les Nations unies et l’Union européenne (UE) dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité internationales. M. Bendjama a souligné que l’Algérie est « vivement préoccupée » par la situation dans les territoires palestiniens occupés et « par les souffrances incessantes endurées par les civils palestiniens », tout en saluant « les efforts de l’UE pour atténuer ces souffrances, ainsi que son engagement en faveur d’un règlement juste et durable de la question palestinienne, conformément aux références internationalement reconnues », notamment la mise en œuvre de la solution à deux États. Le diplomate algérien a rappelé que « le niveau de complexité de ces défis met en évidence la nécessité d’une coopération renforcée entre les Nations Unies et les organisations régionales, comme le prévoit le chapitre VIII de la Charte des Nations unies » dans un contexte mondial marqué par « des crises multiformes et interconnectées exigeant une réponse coordonnée et multilatérale ». Le représentant de l’Algérie n’a pas manqué de souligner l’importance de la coopération entre l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE), qui « reste la pierre angulaire de nos efforts conjoints face aux crises et pour la construction d’une paix durable », se félicitant du soutien constant de l’Union européenne aux opérations de soutien à la paix de l’UA.
Sur le terrain la situation à Ghaza reste particulièrement préoccupante, malgré l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier dernier après plus de 15 mois d’agression génocidaire sioniste ayant provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent. Selon les autorités palestiniennes de la santé, le bilan de cette agression s’est alourdi à 48.515 martyrs et 111.941 blessés depuis le 7 octobre 2023. Plus alarmant encore, le chef du bureau des médias à Ghaza, Salama Maarouf, a indiqué que les attaques perpétrées par l’armée sioniste dans l’enclave palestinienne ont fait pas moins de 137 martyrs depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu en janvier dernier. « L’occupant sioniste a délibérément accéléré le rythme de ses crimes et violations du cessez-le-feu au cours des dix derniers jours », a-t-il souligné, précisant que la dernière attaque des forces d’occupation à Gaza a fait 5 martyrs, dont deux frères, visés par des drones dans le sud de l’enclave palestinienne. Ce énième massacre porte le nombre de martyrs dénombrés depuis l’accord de cessez-le-feu à 137, dont 52 à Rafah. L’occupant sioniste continue également, selon M. Maarouf, de « faire pression sur le peuple palestinien et d’exacerber ses souffrances en resserrant le siège imposé à Ghaza et en lui refusant tous les biens de première nécessité, d’une part, et en augmentant ses crimes sur le terrain en tuant des citoyens de sang-froid, d’autre part ». Cette accusation est corroborée par l’ONG Médecins sans frontières (MSF) qui a appelé l’entité sioniste à cesser d’utiliser l’aide humanitaire comme instrument de guerre contre la population de Ghaza. L’entité sioniste a « transformé les besoins humanitaires en monnaie d’échange, notamment en coupant l’approvisionnement en électricité de la bande de Gaza, le 9 mars, et en empêchant l’entrée de toute aide », a relevé MSF, soulignant que « cette politique, qui relève de la punition collective, doit être immédiatement stoppée ». L’ONG a « fermement condamné le siège imposé par l’entité sioniste à Gaza », appelant au respect du droit humanitaire international et à la fin de ce « blocus inhumain ». Par ailleurs, la Commission des affaires des prisonniers et des ex-prisonniers palestiniens a mis en garde contre la maltraitance et les conditions inhumaines qu’endurent les détenus palestiniens dans la prison de Megiddo. « Les détenus palestiniens dans la prison de Megiddo sont privés de tout. Ils n’ont ni nourriture suffisante, ni des fournitures de toilette personnelle. Les visites médicales sont inexistantes et les sorties dans la cour de prison ne durent que quelques minutes par jour », a fait savoir la Commission. L’avocate de la Commission a également indiqué que plusieurs détenus palestiniens incarcérés dans cette prison risquent de mourir à tout moment, citant le cas de Nasim Hassani Hamad, 26 ans, qui souffre de douleurs constantes à la tête et de la gale depuis 15 mois, avec une perte de poids de 24 kilogrammes, sans recevoir de soins médicaux appropriés. Sur un autre front, plusieurs colons sionistes ont pris d’assaut mercredi l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, dans la ville occupée d’El-Qods, sous la protection de la police d’occupation sioniste. Ces colons ont effectué des rituels talmudiques sous le contrôle renforcé des forces d’occupation stationnées aux portes d’Al-Aqsa et autour de la vieille ville d’El-Qods. Ces actes de profanation quotidiens visent à judaïser la ville d’El-Qods, imposer une nouvelle réalité et changer l’identité culturelle de la ville sainte, troisième Lieu-Saint de l’Islam.
Lyes Saïdi