Saïdal ambitionne d’atteindre un CA de 35 milliards USD en 2025
Vers le lancement de la production de médicaments biotechnologiques
Le groupe pharmaceutique public Saidal ambitionne de porter son chiffre d’affaires à 35 milliards de dinars d’ici la fin de l’année 2025, soit une augmentation de plus de 45 % par rapport à 2024, selon son directeur général Abdelouahad Grimes. Cette croissance repose sur l’essor de la production de médicaments biotechnologiques de haute valeur ajoutée, destinés notamment au traitement du cancer et de l’hémophilie. « Nous nous préparons à lancer la fabrication de ces médicaments innovants dans notre unité de Constantine, ce qui constitue une avancée majeure pour l’industrie pharmaceutique nationale », a-t-il affirmé lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale. En matière de génériques, le groupe déploie un plan de développement ambitieux prévoyant la mise sur le marché de 135 nouveaux produits. « Nous avons déjà mené avec succès des essais préliminaires sur 35 d’entre eux et leur enregistrement sera finalisé sous peu pour une commercialisation prochaine », a précisé le responsable. Il a également révélé que Saidal compte développer entre 60 et 70 médicaments supplémentaires d’ici la fin de l’année, en mobilisant l’expertise locale et en collaborant avec des spécialistes étrangers. Dans la même dynamique, le groupe lancera avant la fin du mois de mars la commercialisation des stylos d’insuline produits localement, un pas stratégique pour réduire la dépendance aux importations et renforcer l’autonomie sanitaire du pays. « L’Algérie a réalisé des progrès significatifs en matière de production de médicaments, avec un taux de couverture du marché national atteignant 76,8 % », a souligné Abdelouahad Grimes. Cette percée s’inscrit dans une vision globale des autorités visant à ancrer localement l’industrie pharmaceutique dans toutes ses composantes. « Saidal a su capitaliser sur son expertise pour élargir son champ d’action. Initialement spécialisé dans les génériques, nous nous attaquons désormais à la fabrication de médicaments destinés aux pathologies complexes, au diabète, aux vaccins, ainsi qu’à la production de matières premières essentielles comme la poudre de paracétamol et l’aspirine », a-t-il ajouté.
Développement de la thérapie cellulaire
Parmi les initiatives phares du groupe, figure le développement de traitements innovants, notamment la thérapie cellulaire, encore peu exploitée dans le monde. « Nous avons mené une étude approfondie sur cette approche et nous nous apprêtons à concrétiser les premières étapes du projet en Algérie », a-t-il annoncé. Dans le domaine de la biotechnologie, les avancées enregistrées ces deux dernières années ont permis de doubler le chiffre d’affaires du groupe, passé de 12 milliards de dinars en 2023 à 24 milliards en 2024. « L’adoption croissante des médicaments biotechnologiques à l’échelle mondiale nous a poussés à investir davantage dans ce secteur porteur, ce qui a contribué à notre croissance rapide », a-t-il expliqué. La production de ces traitements de pointe se fera principalement au sein de l’unité de Constantine, qui abritera également la fabrication de matières premières destinées aux traitements du cancer et de l’hémophilie. Par ailleurs, la production expérimentale des stylos d’insuline de troisième génération devrait débuter avant la fin du mois de Ramadan, en partenariat avec un acteur étranger. « Nous procéderons progressivement à leur mise sur le marché en fonction de la demande et de l’accueil du produit », a indiqué le directeur général. Sur le volet de la sécurité sanitaire et pharmaceutique, Abdelouahad Grimes a insisté sur l’importance de renforcer la capacité nationale de production des matières premières. « Nous devons assurer la maîtrise de toute la chaîne de fabrication, de la matière première au produit fini. L’unité de production relancée à Médéa s’inscrit dans cette logique, mais nous restons ouverts aux partenariats, qu’ils soient nationaux ou étrangers, à condition qu’ils favorisent le transfert de technologies selon un principe gagnant-gagnant », a-t-il conclu.
Samir Benisid