Manifestations massives contre la normalisation dans plusieurs villes marocaines : Le Makhzen consomme sa rupture avec les Marocains
Le week-end a été marqué par une nouvelle vague de manifestations populaires massives à travers tout le Maroc, témoignant d’une fracture grandissante entre la population marocaine et le régime du Makhzen. Des milliers de citoyens sont descendus dans les rues de plusieurs grandes villes du pays pour exiger la fin immédiate de toute forme de normalisation avec l’entité sioniste et dénoncer la reprise de l’agression sioniste contre Ghaza. Ces mobilisations massives, qui s’inscrivent dans une dynamique de contestation de plus en plus structurée, révèlent l’ampleur du mécontentement populaire face aux politiques du Makhzen, et particulièrement en ce qui concerne la normalisation avec l’entité sioniste. Organisées à l’appel du « Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation », une coalition regroupant quinze organisations politiques, syndicales et de défense des droits humains, ces manifestations traduisent une opposition populaire déterminée aux accords de normalisation signés par le régime marocain. C’est à Casablanca, capitale économique du royaume, que la mobilisation a été la plus impressionnante. Dans les artères du centre-ville, une marée humaine a scandé des slogans sans équivoque tels que « O sioniste, traître, ton destin est la destruction », « Pas d’intérêts dans la normalisation, pas d’ambassade sioniste sur le sol marocain » ou encore « Nous sommes résilients, nous soutenons Ghaza ». Les manifestants, venus de tous horizons sociaux, brandissaient des drapeaux palestiniens, des portraits de figures emblématiques de la résistance palestinienne, ainsi que des affiches illustrant l’ampleur des destructions causées par les bombardements israéliens sur l’enclave palestinienne. Des banderoles dénonçaient également « le mutisme de la communauté internationale face aux crimes perpétrés à Ghaza », exprimant la frustration des manifestants face à l’inaction des instances internationales. Ces rassemblements ne se sont pas limités à Casablanca. Dans la soirée, après la prière de Tarawih caractéristique du mois de Ramadan, des cortèges similaires se sont formés à Tanger, Ouarzazate, Ksar El-Kébir, Safi, El-Jadida et Guercif, formant un front uni à travers tout le pays. Cette journée nationale de protestation fait suite à une précédente vague de manifestations qui avait déjà secoué les principales villes marocaines quelques jours plus tôt. Mardi dernier, des foules considérables avaient investi les rues de Tanger, Rabat, Fès, Casablanca, Berkane et Agadir, scandant à l’unisson « Le peuple veut la fin de la normalisation ». La persistance et l’intensification de ces mobilisations populaires mettent en lumière le fossé qui se creuse entre le régime du Makhzen et les aspirations d’une large partie de la société marocaine. Face à cette pression populaire croissante, le régime du Makhzen se trouve dans une position de plus en plus délicate, alors que la rue marocaine gronde sur fond d’une crise économique et sociale profonde. Les manifestations de ce week-end marquent ainsi une nouvelle étape dans la contestation populaire au Maroc, où la question palestinienne s’affirme comme un puissant catalyseur de mobilisation contre les orientations politiques du régime.
Chokri Hafed