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Soudan : Les FSR attaquent un convoi de l’ONU

La guerre au Soudan a franchi un nouveau cap dramatique avec l’attaque meurtrière d’un convoi humanitaire de l’ONU dans l’ouest du pays, survenue lundi soir près de la ville assiégée d’El-Facher. Selon les autorités soudanaises, les Forces de soutien rapide (FSR) ont mené cette attaque « de manière agressive à l’aide de drones » contre un convoi comprenant des camions du Programme alimentaire mondial et de l’UNICEF qui était positionné à Kuma, dans le Darfour-Nord, en attente d’une autorisation pour acheminer de l’aide alimentaire et médicale vers El-Facher. L’attaque a fait cinq morts et plusieurs blessés parmi le personnel humanitaire, marquant une escalade inquiétante dans un conflit qui dure depuis avril 2023. Le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a immédiatement réclamé une « enquête urgente » et condamné « dans les termes les plus forts cet acte de violence terrible », son porte-parole Stéphane Dujarric déclarant que « toutes les attaques contre le personnel humanitaire, leurs installations et leurs véhicules doivent s’arrêter » et appelant à ce que « les auteurs soient tenus pour responsables ». Cette attaque survient alors que la crise humanitaire soudanaise atteint des proportions catastrophiques, l’ONU annonçant mardi qu’elle constitue désormais « la plus grave crise de déplacement de population au monde » avec quatre millions de personnes ayant fui le pays depuis le déclenchement des hostilités entre les Forces armées soudanaises et les FSR le 15 avril 2023. Les chiffres révélés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés témoignent de l’ampleur du drame humanitaire avec 4.003.385 personnes ayant quitté le Soudan en tant que réfugiés, demandeurs d’asile ou rapatriés, se répartissant principalement entre l’Égypte qui accueille 1,5 million de personnes, le Soudan du Sud avec plus de 1,1 million dont près de 800.000 Soudanais du Sud qui étaient initialement réfugiés au Soudan, et le Tchad qui héberge désormais plus de 1,2 million de réfugiés soudanais, soit trois fois plus qu’avant le conflit. La situation au Tchad est particulièrement préoccupante depuis les récents assauts des FSR sur les camps de réfugiés autour d’El-Facher, provoquant un nouvel afflux massif avec 68.556 réfugiés arrivés en un peu plus d’un mois dans les provinces tchadiennes de Wadi Fira et de l’Ennedi Est, soit une moyenne de 1.400 personnes traversant quotidiennement la frontière ces derniers jours. Le coordinateur principal du HCR au Tchad, Dossou Patrice Ahouansou, tire la sonnette d’alarme depuis Amdjarass dans l’est du pays, soulignant que les réfugiés vivent dans des conditions « déplorables » et que « sans une augmentation significative des financements, l’aide vitale ne pourra pas être fournie à l’échelle et à la vitesse requises ». Cette tragédie humanitaire s’inscrit dans un conflit qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 14 millions de personnes au total et plongé une partie de la population dans la famine.

R.I.

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