Escalade sans précédent entre l’Iran et l’entité sioniste : Vers un embrasement régional ?
La région du Moyen-Orient vit depuis ce week-end une escalade militaire d’une intensité inédite entre l’Iran et l’entité sioniste, marquée par des échanges de frappes à la suite de l’agression israélienne contre l’Iran depuis vendredi et qui fait craindre un embrasement généralisé du conflit.
Dans la nuit de samedi à dimanche, l’Iran a lancé plusieurs salves de missiles contre des cibles israéliennes en riposte aux attaques répétées menées depuis vendredi par l’aviation de l’occupant sioniste contre des installations civiles et militaires iraniennes. L’opération iranienne, baptisée « Promesse honnête 3 », a ciblé selon les Gardiens de la Révolution « les installations de production de carburant pour les avions de combat et les centres d’approvisionnement en énergie » israéliens à l’aide « d’une multitude de drones et de missiles ». Une deuxième vague d’attaques a été lancée dans la même nuit, la télévision publique iranienne diffusant en direct des images des sionistes dans l’attente des frappes vers 03h10 heure locale. L’armée d’occupation a confirmé ces tirs de missiles en provenance d’Iran, appelant sa population à se confiner dans les abris, tandis que des sources médiatiques rapportent un bilan de 13 morts et 240 blessés dans les villes de Bat Yam et Tel-Aviv, avec des dizaines de disparus et 61 bâtiments endommagés.
Cette riposte iranienne intervient après les frappes israéliennes qui ont causé au moins 78 morts dont de hauts responsables militaires et plus de 320 blessés, « la grande majorité d’entre eux étant des civils, notamment des femmes et des enfants ». L’attaque d’occupation israélienne a notamment visé des installations nucléaires, franchissant selon Téhéran « une nouvelle ligne rouge dans le droit international ». Dimanche, l’entité sioniste a poursuivi ses frappes en ciblant deux dépôts de carburant à Téhéran, dont celui de Shahran dans le nord-ouest de la capitale, ainsi que le siège du ministère de la Défense iranien qui a subi des « dommages légers » selon l’agence Tasnim.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a accusé dimanche l’entité sioniste de chercher à « faire dérailler » les négociations sur le nucléaire avec les États-Unis en agressant son pays. « Il est tout à fait clair que l’entité sioniste ne veut aucun accord sur la question nucléaire. Elle ne veut pas de négociations », a-t-il déclaré à des diplomates étrangers, affirmant que l’attaque constituait « une tentative de saper la diplomatie et de faire dérailler les négociations ». Araghchi a néanmoins réaffirmé que l’Iran restait « prêt à conclure tout accord visant à garantir que l’Iran ne cherche pas à se doter d’armes nucléaires », tout en refusant « tout accord qui priverait l’Iran de ses droits nucléaires légitimes à développer l’énergie atomique à des fins pacifiques ».
Légitime défense
Concernant l’extension du conflit, le chef de la diplomatie iranienne a précisé que son pays « ne cherche pas à étendre la guerre à moins d’y être contraint », tout en soulignant que « la réponse de l’Iran était fondée sur la légitime défense ». Il a toutefois averti que « si les agressions cessent, nos réactions cesseront également », mais a souligné que « la région est sensible et complexe, et tout développement militaire peut déclencher un conflit mondial, ce qu’Israël a commencé depuis hier ». Araghchi a également accusé les États-Unis d’être « partenaires dans ces attaques » et de devoir « assumer leur responsabilité », affirmant avoir « des preuves claires des bases américaines dans la région concernant les attaques menées par les forces militaires de l’occupation israélienne ». Le général Ali Shadmani, commandant du quartier général central « Khatam al-Anbiya » iranien, a pour sa part annoncé que « les opérations des forces armées iraniennes contre l’entité sioniste occupante se poursuivront de manière plus intense et plus large jusqu’à ce que l’ennemi regrette complètement ». Il a précisé que « les opérations successives menées par les forces armées puissantes et prêtes de la République islamique d’Iran contre l’entité sioniste agressive et criminelle se poursuivront à un rythme plus violent et plus large qu’auparavant, et ne s’arrêteront qu’après que l’ennemi ressente un véritable regret ».
L’escalade s’étend également au Liban, où sept personnes ont été blessées samedi lors d’une frappe aérienne israélienne visant la ville de Beit Lif dans le district de Bint Jbeil, au sud du pays. Un drone de l’armée d’occupationisraélienne a tiré deux missiles sur la place frontalière de cette localité, malgré l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre. Cette attaque s’inscrit dans la poursuite des frappes aériennes quasi-quotidiennes menées par l’entité sioniste au Liban, en violation des accords internationaux.
Sur le plan diplomatique, le président américain Donald Trump a tenté de jouer les médiateurs tout en menaçant l’Iran. Il a déclaré que « les forces américaines répondront avec force et à des niveaux sans précédent si elles sont attaquées », ajoutant que « si nous subissons une attaque de l’Iran sous quelque forme que ce soit, la force maximale et la puissance des forces armées américaines s’abattront sur vous à des niveaux que vous n’avez jamais vus ». Paradoxalement, Trump a également affirmé que les États-Unis « peuvent facilement conclure un accord entre l’Iran et Israël pour mettre fin à ce conflit sanglant », tout en niant toute implication américaine dans l’attaque israélienne contre l’Iran.
Cette escalade intervient dans un contexte régional déjà explosif, avec la poursuite de l’agression génocidaire israélienne contre Ghaza qui a fait plus de 55.000 morts selon les autorités palestiniennes.
Lyes Saïdi