Projet de loi sur l’exploitation des plages : Vers une professionnalisation du secteur touristique balnéaire
L’Assemblée Populaire Nationale a examiné mardi dernier un projet de loi ambitieux visant à réformer l’exploitation des plages algériennes. Ce texte, présenté par la ministre du Tourisme et de l’Artisanat Houria Meddahi lors d’une séance plénière, s’inscrit dans une démarche de modernisation du secteur touristique balnéaire national et répond aux défis croissants de la gestion des espaces côtiers face à l’affluence estivale. La ministre a souligné que « les amendements contenus dans le projet de loi fixant les règles générales de l’exploitation des plages visent à améliorer la qualité des services touristiques balnéaires pour atteindre un niveau plus professionnel ». Cette réforme intervient dans un contexte où l’Algérie cherche à développer son potentiel touristique et à diversifier son économie au-delà des hydrocarbures. Le projet de loi introduit des exigences de qualification pour les concessionnaires, marquant une rupture avec les pratiques antérieures. Selon Mme Meddahi, le texte contient « de nouveaux amendements qui visent à développer les services touristiques balnéaires pour un niveau plus professionnel, en exigeant des qualifications dans le domaine du tourisme et des loisirs à ceux qui souhaitent bénéficier de l’octroi de concession ». La ministre a insisté sur le fait que « l’opération d’organisation de l’exploitation des plages doit se faire selon une approche équilibrée alliant développement touristique, préservation de l’environnement et respect du droit du citoyen à l’accès gratuit aux plages ». Cette approche témoigne de la volonté des pouvoirs publics de concilier impératifs économiques et préoccupations environnementales et sociales. Le projet prévoit l’instauration d’un plan d’aménagement obligatoire pour chaque plage autorisée à la baignade. La ministre a expliqué que ce dispositif propose « l’obligation d’élaborer un plan d’aménagement pour chaque plage autorisée à la baignade comme outil juridique de l’organisation de l’exploitation », permettant de fixer précisément les modalités de répartition entre espaces gratuits et zones concédées, tout en garantissant l’accessibilité aux personnes à besoins spécifiques et en organisant les zones d’amarrage. Une bande de circulation libre sera également dédiée aux estivants le long de chaque plage. La simplification administrative figure également parmi les priorités de cette réforme. Pour faciliter les procédures, il « sera procédé à l’annulation de la validation du contrat de concession par voie réglementaire, la signature du wali territorialement compétent étant suffisante, en exigeant que les opérateurs bénéficiaires de l’octroi de la concession soient qualifiés dans le domaine de la gestion touristique des plages », a précisé la ministre. Cette mesure devrait accélérer les processus d’attribution tout en maintenant des standards de qualité élevés. L’engagement gouvernemental en faveur du tourisme estival a été réaffirmé par Mme Meddahi, qui a souligné la détermination des autorités publiques à « assurer le succès de la saison estivale et à améliorer les services touristiques fournis aux visiteurs et aux membres de la communauté nationale à l’étranger pendant leur séjour estival dans leur pays natal ». Cette déclaration illustre l’importance accordée par l’État au développement du tourisme intérieur et à l’accueil de la diaspora algérienne. Le débat parlementaire qui a suivi la présentation a mis en évidence les préoccupations des élus concernant la qualité des services et la lutte contre l’exploitation illégale des plages. Plusieurs députés ont appelé à « poursuivre le travail afin d’améliorer la qualité des services et les diversifier afin de rendre les plages plus attractives », soulignant l’importance de traiter efficacement la question de l’exploitation non autorisée des espaces côtiers.
Hocine Fadheli