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Mourad Preure craint un séisme sans précédent sur les marchés énergétiques: « Le pétrole pourrait flamber à 200 dollars le baril »

La guerre lancée par l’entité sioniste contre l’Iran le 13 juin dernier pourrait provoquer un séisme sans précédent sur les marchés énergétiques mondiaux. C’est l’avertissement lancé par le professeur Mourad Preure, consultant reconnu en questions énergétiques, qui n’exclut pas de voir le baril de pétrole s’envoler jusqu’à 200 dollars dans un scénario de chaos généralisé.

Intervenant dans l’émission « L’invité du jour » de la Radio Algérienne, l’expert algérien explique que les prix du baril pourraient d’abord atteindre 90 dollars sous l’effet d’une réduction de l’offre mondiale estimée entre 10 et 20 %. « Nous entrons dans un scénario chaotique en cascade, et rien n’empêche que les prix atteignent 200 dollars le baril », prévient-il avec gravité. Cette flambée des cours pétroliers aurait des répercussions dramatiques sur l’économie mondiale, déjà fragilisée par les tensions géopolitiques croissantes au Moyen-Orient.

L’expert souligne un élément particulièrement inquiétant : le plus grand gisement pétrolier au monde, le champ de Ghawar en Arabie Saoudite, se trouve désormais dans une zone de guerre. « Le plus grand champ pétrolier du monde, qui est le champ de Ghawar en Arabie Saoudite, avec ses installations portuaires, voit actuellement son espace aérien traversé par des missiles des deux côtés, et c’est un précédent dangereux », explique le professeur Preure. Cette situation inédite place les infrastructures énergétiques cruciales de la région dans une position de vulnérabilité extrême, créant un facteur de risque majeur pour l’approvisionnement mondial.

Le détroit d’Ormuz, véritable goulot d’étranglement énergétique mondial, constitue l’autre point névralgique de cette crise. Pas moins de 20 millions de barils par jour, soit 20 pour cent de la production pétrolière mondiale, transitent par ce passage stratégique que l’Iran contrôle partiellement. Une grande partie de ces quantités est destinée aux marchés asiatiques, moteurs de la croissance économique mondiale. « L’Iran dispose d’une influence stratégique considérable sur le détroit d’Ormuz », rappelle l’expert, soulignant la capacité de Téhéran à perturber gravement les flux énergétiques internationaux en cas d’escalade du conflit.

Face à cette menace, le professeur Preure identifie un seul facteur de stabilisation temporaire : les capacités de production de réserve non encore exploitées par l’OPEP+, estimées à 2,5 millions de barils par jour. « Ce qui donne pour le moment un peu de résistance aux marchés, c’est bien cette capacité de réserve de 2,5 millions de barils par jour non encore utilisés de l’OPEP+ », précise-t-il. Cependant, cette marge de manœuvre reste limitée face à l’ampleur des perturbations potentielles que pourrait engendrer une guerre généralisée entre l’entité sioniste et l’Iran.

Les implications économiques d’un tel choc pétrolier dépasseraient largement le secteur énergétique. Une flambée des prix du pétrole à 200 dollars le baril déclencherait une vague inflationniste mondiale, fragilisant la reprise économique et menaçant la stabilité financière internationale. Les pays importateurs de pétrole verraient leurs balances commerciales se dégrader drastiquement, tandis que les coûts de transport et de production industrielle exploseraient. Cette perspective alarmante souligne l’urgence d’une désescalade diplomatique pour éviter que le conflit ne plonge l’économie mondiale dans une crise énergétique majeure aux conséquences imprévisibles.

Samira Ghrib

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