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Les prix du pétrole et du gaz flambent!

Les marchés énergétiques européens et mondiaux ont connu une journée de forte tension ce lundi, avec une envolée spectaculaire des prix du pétrole et du gaz naturel suite aux frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes. Cette escalade militaire soudaine a ravivé les craintes d’une perturbation majeure des approvisionnements énergétiques régionaux, plongeant les investisseurs dans l’incertitude.

Le baril de Brent de la mer du Nord, référence mondiale du pétrole brut, a d’abord bondi de 5,7% en début d’échanges pour atteindre 81,40 dollars, marquant son plus haut niveau depuis fin janvier. Cette hausse brutale reflétait l’inquiétude immédiate des marchés face à l’intervention militaire américaine sur le sol iranien. Cependant, après cette envolée initiale, les cours ont progressivement reflué pour finalement afficher une progression plus modérée de 0,39% à 77,31 dollars vers 11h25 heure européenne.

Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, a suivi une trajectoire similaire, progressant de 0,37% à 74,11 dollars le baril pour les livraisons d’août. Cette relative stabilisation après le pic matinal témoigne d’une certaine prudence des investisseurs, qui semblent attendre des signaux plus clairs sur l’évolution de la situation géopolitique avant de s’engager massivement.

Cette réaction mesurée des marchés pétroliers surprend les analystes, habitués à des réactions plus vives lors de crises géopolitiques majeures. « Ce manque de réaction est fascinant », souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank. Cependant, l’épée de Damoclès plane toujours au-dessus des marchés énergétiques. Les investisseurs restent dans l’expectative de la réaction promise par Téhéran après les bombardements américains, qui ont visé les installations nucléaires de Fordow, Natanz et Ispahan. L’Iran a déjà riposté en lançant des missiles contre la base américaine d’Al-Udeid au Qatar et en déployant des drones suicides vers l’entité sioniste, mais la menace d’une escalade plus importante demeure.

Le scénario le plus redouté par les marchés reste le blocage par l’Iran du détroit d’Ormuz, passage stratégique reliant le Golfe persique au Golfe d’Oman. Cette voie maritime cruciale voit transiter quotidiennement 20% de la production pétrolière mondiale, représentant environ 21 millions de barils par jour. Toute perturbation de ce flux énergétique vital aurait des répercussions immédiates et dramatiques sur les prix mondiaux.

Selon les prévisions d’Ipek Ozkardeskaya, un tel blocage ferait exploser les cours de l’or noir, avec le brut américain pouvant « franchir le seuil des 100 dollars le baril », soit une hausse de plus de 25 dollars par rapport aux niveaux actuels. Une telle envolée aurait des conséquences désastreuses sur l’économie mondiale, déjà fragilisée par les tensions inflationnistes.

Parallèlement au pétrole, les prix du gaz naturel européen ont également flambé ce lundi. L’indice TTF, référence européenne pour les contrats à terme gaziers, a bondi de 1,5% pour atteindre 41,53 euros par mégawatt-heure, soit son niveau le plus élevé depuis le début avril. Durant les premières heures de négociation, les cours ont même atteint un pic à 42,44 euros par mégawatt-heure, équivalent à environ 48,80 dollars, marquant un sommet sur deux mois.

Cette hausse du gaz européen s’explique par les craintes d’une extension du conflit qui pourrait affecter les approvisionnements énergétiques régionaux. L’Iran, bien que n’étant pas un fournisseur direct majeur de gaz à l’Europe, joue un rôle géopolitique crucial dans la stabilité énergétique régionale. Toute escalade militaire impliquant les puissances régionales pourrait perturber les flux gaziers en provenance du Moyen-Orient et d’Asie centrale. La fermeture du détroit d’Ormuz aurait également des conséquences désastreuses pour exportations de GNL qatari.

Samira Ghrib

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