Après le coup d’État : L’Union africaine suspend la Guinée
L’Union africaine (UA) a annoncé, hier, la suspension de la Guinée de toutes ses « activités et organes de décision », après le coup d’État mené dimanche par des militaires dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
« Le Conseil de paix et de sécurité (…) décide de suspendre la République de Guinée de toutes les activités/organes de décision de l’UA », a annoncé sur son compte Twitter cet organe en charge des conflits et questions de sécurité au sein de l’Union africaine.L’organisation panafricaine, basée dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, demande également au Conseil de sécurité de l’ONU « d’approuver le communiqué final de la Cédéao », qui annonçait aussi l’envoi d’une mission diplomatique dans le pays, mais n’avait prononcé aucune sanction économique.Cette mission, composée des ministres des Affaires étrangères de quatre pays et du président de la commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, est arrivée hier en début d’après-midi dans la capitale guinéenne Conakry.La Cédéao avait par ailleurs « exigé le respect de l’intégrité physique » et la « libération immédiate » du président Alpha Condé, capturé par les putschistes dimanche.
Les forces spéciales guinéennes conduites par leur commandant, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, ont annoncé dimanche avoir capturé le chef de l’État.Elles ont dissous le gouvernement et les institutions et aboli la Constitution.La Cédéao avait condamné le jour même le putsch mené dimanche par le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, contre M. Condé, 83 ans, vétéran de la politique ouest-africaine, exigeant sa libération et le « retour à l’ordre constitutionnel » dans ce pays pauvre mais regorgeant de ressources minières, notamment de bauxite.
Parmi ses dernières décisions, le CNRD a annoncé jeudi soir le gel temporaire des comptes bancaires des établissements publics à caractère administratif et commercial, ainsi que des anciens membres du gouvernement, préalablement écartés au profit des secrétaires généraux de chaque ministère.
R.I. avec AFP