Culture

Cinéma : Cannes dans la dernière ligne droite, avant le verdict aujourd’hui

Dernière ligne droite au Festival de Cannes : la compétition s’achève avec la projection des deux derniers films en lice, un manifeste pour le contrôle des armes et un drame sur la bipolarité, avant que le jury ne se retire pour délibérer.Sur la Croisette, il faut se méfier jusqu’au bout des bonnes surprises : en 2019, la compétition avait été complètement rebattue dans ses derniers jours, « Parasite », du Sud-Coréen BongJoon-ho s’imposant immédiatement comme un chef d’œuvre. Le film avait logiquement reçu la Palme d’or.

Hier, deux derniers films devaient être projetés, au terme d’un festival marquant les grandes retrouvailles du cinéma mondial, et qui s’est déroulé sans encombre malgré la crise sanitaire. De Sharon Stone à Tilda Swinton en passant par Matt Damon, des stars internationales auront monté les marches, et des films du monde entier, du Maghreb à la Chine ont pu être projetés.

Le dernier film en compétition est un projet très personnel du cinéaste belge Joachim Lafosse, « Les Intranquilles ». Inspiré de sa propre expérience, il s’attaque au drame de la bipolarité, à travers le portrait d’une famille rongée par la maladie du père (Damien Bonnard) avec laquelle la mère (Leïla Bekhti) tente de composer, pour protéger leur jeune fils.

Ces films renverseront-ils la table ? Pour l’heure, un film se détache pour la critique internationale, selon le recensement établi par Screen International : « Drive my car », du Japonais RyusukeHamaguchi. Ce film-fleuve à l’esthétisme éblouissant, adapté d’une nouvelle de Haruki Murakami, met en scène deux êtres hantés par le passé.Il raconte l’histoire de YusukeKafuku un acteur et metteur en scène de théâtre hanté par la mort de son épouse, qui va se dévoiler auprès d’une jeune femme effacée qu’on lui assigne comme chauffeur. Tous deux se résignent à faire face, ensemble, à leur passé.

Dans d’autres genres, les films marquants n’ont pas manqué cette année, que ce soit le film d’ouverture « Annette », opéra-rock de LeosCarax, « Red Rocket », de l’Américain Sean Baker, sur le retour dans sa ville natale du Texas d’une pornstar déchue ou « Julie (en 12 chapitres) », fine observation des mœurs amoureuses de la jeunesse d’aujourd’hui, par le Norvégien Joachim Trier.A moins que la Palme d’Or ne revienne à une réalisatrice, pour la deuxième fois seulement de l’histoire du festival. Boudée par les critiques, la benjamine de la compétition Julia Ducournau a néanmoins marqué la Croisette avec « Titane », un film ultra-violent qu’on aime ou qu’on déteste, tandis que la Hongroise IldikoEnyedi ne doit pas être oubliée avec « L’histoire de ma femme », l’un des films les plus léchés visuellement de la compétition, somptueuse histoire d’amour et de marin avec Léa Seydoux.

Mais les pronostics restent une science hautement inexacte, et rien ne permet de présumer ce que donnera l’alchimie du jury, présidé cette année par Spike Lee, premier artiste noir à ce poste, et qui compte des personnalités aussi diverses que le réalisateur brésilien Kleber Mendonça ou la chanteuse Mylène Farmer.Au sein du jury, « on n’aime pas tous les mêmes chansons ni les mêmes émissions télévisées et à la fin, les neuf membres votent » a expliqué Spike Lee aux premiers jours du festival. « J’ai promis aux gens du jury que je ne serai pas un dictateur, que je serai démocratique… mais jusqu’à un certain point, puisque si le jury est partagé à quatre contre quatre, c’est moi qui décide! On va se marrer! », avait-il ajouté. Verdict ce soir.

AFP

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