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Il diffuse une vidéo d’un journaliste emprisonné : Nouvelle dérive du Makhzen

Le Makhzen marocain multiplie les bourdes et les sorties médiatiques impromptues voire à la limite du ridicule et de l’hérésie.Désormais, les responsables sont en passe de devenir des spécialistes dans la comédie politique et la fuite en avant. Et pour cause, à peine le show de l’ambassadeur du Maroc à l’ONU terminé et l’affaire du logiciel d’espionnage entamé, il récidive encore. La dernière boutade des sbires du Makhzen est la diffusion de vidéos du journaliste marocain Souleymane Raissouni, filmé presque nu à son insu dans une prison marocaine. Des vidéos qui ont provoqué, selon Radio France Internationale(RFI), une vague d’indignation chez nos voisins de l’Ouest, le Maroc. Ces vidéos sont considérées, selon les défenseurs des droits de l’Homme, comme une atteinte gravissime aux droits consacrés par la charte universelle des droits de l’Homme et une violation des principes et dispositions de la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, ratifiés par le Maroc. Ces dépassements s’ajoutent aux multiples violations des droits de l’homme signalés dans les territoires occupés du Sahara Occidentale.

Selon RFI, le journaliste Souleymane Raissouni condamné à cinq ans de prison pour  «agression sexuelle», a été filmé à son insu et sur «les images diffusées par la direction générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion marocaine, on l’aperçoit, presque nu». Plus explicite, ce média français citant sa femme, Khouloud Mokhtari,  a déclaré : «il s’agit d’une réaction de la part des autorités pénitentiaires au communiqué de la Coalition marocaine des instances des droits humains qui s’est inquiétée de l’état de santé de Souleymane Raissouni et avait demandé son hospitalisation sans tarder», précisant au passage que «la dernière fois que le journaliste marocain est apparu devant la cour, le 10 juin, il marchait en titubant, son corps amaigri et la peau sur les os. Ces vidéos non datées sont anciennes». La preuve, dira sa femme, ces vidéos sont très anciennes parce que «je suis allé voir Souleymane il y a même pas un mois et sa situation s’est détériorée par rapport aux vidéos». Et pour cause, ce journaliste mène une grève de la faim depuis 107 jours pour affirmer son innocence, indique la même source. 

Au moment où ses soutiens et ses proches dénoncent un «procès politique et réclame sa libération» parce que «nous demandons instamment que Raissouni soit libéré dans l’attente d’un procès en appel. Après une grève de la faim aussi longue, il y va de sa survie. Il mérite un procès équitable».

Il y a lieu de rappeler que le journaliste marocain Souleymane Raissouni avait été arrêté en mai 2020 après une publication Facebook du plaignant – qui utilise un pseudo – l’accusant de l’avoir «agressé sexuellement». Un procédé utilisé régulièrement par le makhzen marocain pour nuire et porter préjudice à  ses opposants politiques, précise les observateurs de la scène politique du Royaume chérifien. 

Faiçal Bedjaoui

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