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La revue « El Djeich » cloue le Makhzen au pilori : Mohammed VI joue et perd et se met en échec

« L’Algérie se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte et reste disposée à participer à tout effort international collectif visant à établir les faits,» répond El Djeich en guise de réponse du berger à la bergère et qui résume toute la réponse de l’Algérie au dernier discours du monarque chérifien appelant à l’ouverture des frontières. 

La revue El Djeich, connue pour sa ligne sobre et austère, tire à boulet rouge sur le Makhzen qu’elle gratifie par un commentaire des plus acerbes. Dans sa dernière livraison du mois d’août, la revue du MDN riposte de façon virulente au Maroc et le cloue au pilori. Elle lui rappelle l’immoralité de ses dignitaires, leurs méfaits et séculaires trahisons, son soutien aux groupes terroristes qui avaient trouvé refuges auprès de lui ainsi que son soutien au MAK, à Rachad et bien d’autres « vacheries ». Le commentaire d’El Djeich est en fait une somme incommensurable de griefs qu’un simple discours, royal fut-il, ne peut dédouaner et encore moins faire office d’amende honorable. D’ailleurs, le silence assourdissant de Tebboune qui fait mine de n’avoir rien entendu, méprisant l’appel direct que lui a adressé le roi Mohammed VI atteste du « grand bien » que pense le président de la République du monarque chérifien. Un silence à peine couvert par la tonitruante riposte de l’armée algérienne qui ressemble à une autre façon de répondre au plaintif discours du roi Mohammed VI à l’occasion de la fête du trône célébrée en calfeutrage à cause de l’état de santé précaire du monarque.  C’est surtout une fin de non-recevoir affichée à la requête de Mohammed VI suppléant l’Algérie d’ouvrir ses frontières avec le voisin de l’Ouest qui a fait jaser les marocains dépités par le comportement de leur souverain mis en échec. L’auteur du commentaire rappelle que « le régime marocain du Makhzen a récemment rehaussé son degré d’hostilité envers l’Etat algérien et ses institutions sur plusieurs fronts, à commencer par la guerre de la drogue mais aussi des médias, de la propagande et la guerre dans le domaine cybernétique, sans parler de son alliance désormais publique avec l’entité sioniste.» Il met également en avant la volonté manifeste du régime marocain de saper les efforts diplomatiques de l’Algérie en faveur de la promotion de la paix en Afrique. El Djeich poursuit son réquisitoire contre le Makhzen en soulignant que « (…) Bien plus, à travers son comportement infantile et ses attaques récurrentes contre notre pays, le Makhzen ambitionne d’exporter ses crises internes et couvrir l’échec du régime marocain à faire face aux graves défis qui menacent son devenir, à la lumière de la tension sociale qui risque de rompre l’équilibre précaire et d’emporter ainsi le royaume, en raison de son incapacité à résoudre les disparités sociales et d’apporter des solutions aux problèmes économiques internes que le peuple marocain endure. »L’auteur du commentaire explique également « la stratégie de la tension permanente et de l’escalade du régime du Makhzen à l’égard de l’Algérie (qui) vise à servir les ambitions et la thèse du lobby sioniste enraciné dans les rouages du pouvoir à Rabat, et soutenu par les cercles décisionnels dans d’autres capitales (…) ». « Une stratégie » que compte contrer notre pays qui « (…) se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte et reste disposée à participer à tout effort international collectif visant à établir les faits. » En plus clair, l’Algérie qui préfère rester dans la légalité et le droit international entend entreprendre d’isoler le Maroc afin d’éloigner la menace qui plane sur la paix et de garantir la stabilité de la région, du Sahel et de toute l’Afrique. Elle n’entend nullement enterrer la hache de guerre tant que le voisin de l’Ouest présente encore des ambitions expansionnistes et des velléités sournoises à l’égard de ses voisins immédiats ou lointains. El Djeich rappelle l’alliance scellée avec l’entité sioniste laquelle « (…) alliance est également synonyme de dangereuse présence sioniste près de nos frontières, d’autant que les deux parties ont récemment signé un accord de coopération dans le domaine de la cyber-guerre.  En un mot, c’est une menace claire et directe à la souveraineté de notre pays considéré comme «ennemi» réel, ce qui contredit le langage diplomatique du Makhzen qui parle de « fraternité, de voisinage et de liens historiques. »

Azzedine Belferag

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