Son chef du gouvernement assure détenir des preuves : Le Mali accuse la France d’entraîner des groupes armés
Dans un entretien paru vendredi sur l’Agence russe d’information Sputnik, le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga accuse la France d’entraîner des «groupes armés» dans certaines régions du Mali. «Le Mali n’a pas accès à Kidal (Nord), c’est une enclave contrôlée par la France. Là, il y a des groupes armés entraînés par des officiers français. Et nous en avons la preuve», a-t-il déclaré. Et d’ajouter qu’en demandant l’aide de la France, le Mali n’a pas réclamé des soldats sur ses terres mais juste une aide logistique via des données et une aide de l’aviation.
Plus explicite, le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, qui affirme détenir des preuves de cette activité française, explique que la France avait respecté les termes du contrat dans les villes de Gao, Tombouctou et à Kona mais pas dans la région de Kidal.« La France a interdit l’accès à l’armée malienne qu’elle a livré à un mouvement composé d’éléments du groupe Ansar Eddine affiliée à El Qaida. Ainsi, dans cette situation, le Mali et son armée n’ont pas accès à Kidal sous contrôle de la France dont des soldats participent à l’entraînement de groupes armés ,» a affirmé Choguel Kokalla Maïga qui dit détenir des preuves de cette activité. « Le Mali n’a pas accès à Kidal, c’est une enclave contrôlée par la France. Il y a des groupes armés entraînés par des officiers français. Nous avons des preuves… Nous ne comprenons pas cette situation et ne voulons pas la tolérer », a-t-il affirmé à ce sujet.
Par ailleurs, dans le même entretien à l’Agence de presse russe Spoutnik, le Premier ministre malien a qualifié de «campagne de désinformation» et de «chantage» les déclarations sur la présence présumée d’instructeurs russes au Mali, précisant que «les informations diffusées par certains médias sur l’arrivée d’instructeurs militaires russes au Mali font partie d’une campagne de désinformation». Rappelant à cet effet qu’un «État indépendant peut collaborer avec n’importe quel État au nom des intérêts de son peuple», le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga affirme que «ces dernières semaines, une vaste campagne diplomatique contre l’État malien se déroule dans les médias… Il s’agit de chantage qui ne peut pas affaiblir notre intention de coopérer avec des partenaires fiables comme la Russie».
Il est utile de rappeler que les propos du Premier ministre malien interviennent dans un contexte marqué par des tensions grandissantes entre le Mali et la France, alimentée d’ailleurs par des propos jugés peut cavaliers tenus par le président français Emmanuel Macron à propos du Mali. Le MAE malien a ainsi convoqué mardi l’Ambassadeur de France au Mali pour protester officiellement contre des « propos regrettables », « de nature à nuire au développement de relations amicales ».
Akli Amor
